Quatrième de couverture Tout dans l'oeuvre de Tocqueville se rattache plus ou moins directement à un problème unique : dans les sociétés occidentales entraînées par un processus providentiel de démocratisation, la liberté de chaque homme pourra-t-elle subsister ? Si l'idée centrale est une, les périls dénoncés sont multiples, et depuis 1930 les commentateurs ont mis l'accent sur tel aspect ou tel autre. D'abord, au temps des fascismes occidentaux, ils ont valorisé le refus du totalitarisme, sacrifice de la liberté à un égalitarisme brutal. Depuis la chute de ces régimes, ils ont paraphrasé la vision de Tocqueville des périls insidieux d'une société de consommation qui invite chaque citoyen à se retirer dans le confort d'une vie privée dépourvue de toute solidarité ; et ils ont mis en valeur les pages où Tocqueville montre le danger corrélatif de la substitution aux décisions librement discutées, d'un bureaucratisme tout-puissant et stérile. Tocqueville, observant l'enfance des démocraties modernes, y avait diagnostiqué les germes de maux qui se sont développés avec leur croissance.
Tout dans l'oeuvre de Tocqueville se rattache plus ou moins directement à un problème unique : dans les sociétés occidentales entraînées par un processus providentiel de démocratisation, la liberté de chaque homme pourra-t-elle subsister ? Si l'idée centrale est une, les périls sont multiples, et depuis 1930 les commentateurs ont mis l'accent sur tel aspect ou tel autre. D'abord, au temps des fascismes occidentaux, ils ont valorisé le refus du totalitarisme, sacrifice de la liberté à un égalitarisme brutal. Depuis la chute de ces régimes, ils ont paraphrasé la vision de Tocqueville des périls insidieux d'une société de consommation qui invite chaque citoyen à se retirer dans le confort d'une vie privée dépourvue de toute solidarité ; et ils ont mis en valeur les pages où Tocqueville montre le danger corrélatif de la substitution aux décisions librement discutées, d'un bureaucratisme tout-puissant et stérile. Tocqueville, observant l'enfance des démocraties modernes, y avait diagnostiqué les germes de maux qui se sont développés avec leur croissance.
«J'avoue que dans l'Amérique j'ai vu plus que l'Amérique ; j'y ai cherché une image de la démocratie elle-même, de ses penchants, de son caractère, de ses préjugés, de ses passions.» La gloire de Tocqueville n'est pas seulement celle d'un analyste politique exceptionnel ; c'est aussi, depuis la redécouverte de son oeuvre, celle d'un philosophe politique qui serait en même temps un classique de la sociologie, et qui pourrait aider à comprendre les problèmes qui se posent constamment dans les démocraties modernes. L'égalité des conditions, l'individualisme, le «despotisme» démocratique, les relations entre maîtres et serviteurs, l'esprit de liberté et l'esprit de religion, autant de notions qui dessinent aujourd'hui encore les contours d'une philosophie de la démocratie.Dossier1. John Stuart Mill et Émile Faguet : la Démocratie en Amérique, théorie scientifique ou construction arbitraire ?2. Raymond Aron et Raymond Boudon : Tocqueville sociologue3. Marcel Gauchet, Pierre Manent, François Furet : Tocqueville, penseur de l'égalité.
«Ce livre n'est point une histoire de la Révolution. C'est une étude sur cette Révolution. Les Français ont fait en 1789 le plus grand effort auquel se soit jamais livré aucun peuple, afin de couper pour ainsi dire en deux leur destinée [...]. J'avais toujours pensé qu'ils avaient beaucoup moins réussi dans cette singulière entreprise qu'on ne l'avait cru au dehors et qu'ils ne l'avaient cru d'abord eux-mêmes. [...] De telle sorte que, pour bien comprendre et la Révolution et son oeuvre, il fallait oublier un moment la France que nous voyons, et aller interroger dans son tombeau la France qui n'est plus. C'est ce que j'ai cherché à faire ici.»Alexis de Tocqueville.
Du voyage en Amérique qu'il effectue au début des années 1830, Tocqueville tire ce qui deviendra, dans la riche littérature politique du XIXe siècle, l'une des oeuvres les plus lues et les plus commentées. Car l'étude des institutions de la jeune république américaine lui inspire une véritable philosophie de la démocratie, toujours nuancée et souvent visionnaire.Comment accorder l'égalité et la liberté, exigence centrale pour un régime démocratique ? Quels sont les effets pervers de ce système politique et les moyens de s'en prémunir ? Les réponses de Tocqueville à ces questions essentielles n'ont cessé de nourrir les réflexions des générations ultérieures, jusqu'à trouver leurs prolongements dans les débats citoyens d'aujourd'hui.Dossier : 1. Sur les valeurs d'égalité, de fraternité et de souveraineté2. Les perversions de la société démocratique : entre désordre et uniformisation3. L'exercice du pouvoir démocratique : tyrannie de la majorité et despotisme pastoral4. Les remèdes à la centralisation.
Lorsqu'Alexis de Tocqueville publie en 1835 le premier tome de De la démocratie en Amérique, il est âgé d'à peine trente ans. Sa jeunesse ne l'empêche pourtant pas de livrer une oeuvre de philosophie politique qui deviendra un classique aujourd'hui encore largement commenté.
Dans la quatrième partie du tome II (publié en 1840) ici proposée, Tocqueville souligne que si liberté et égalité sont les principes fondateurs du système démocratique, ils sont par ailleurs l'occasion de dérives potentiellement néfastes.
Poussé par sa passion de l'égalité, le peuple est tenté de rejeter les corps intermédiaires pour déléguer tout pouvoir à l'État qui, pour accomplir sa mission, devient d'une part, pléthorique et d'autre part intrusif. Ainsi la démocratie dégénère naturellement vers un despotisme «?bienveillant?», où, faute de contre-pouvoir, on aboutit à un monopole administratif étatique amenant à diriger [...] les moindres citoyens et à conduire seul chacun d'eux dans les moindres affaires.
Sans une vigilance combative, une tyrannie, même «?douce?», a tôt fait d'enchaîner à nouveau le peuple souverain.
Découvrez Quinze jours dans le désert, le livre de Alexis de Tocqueville. Alexis de Tocqueville entreprit à l'été 1831 ce voyage aux confins de la civilisation américaine. L'émerveillement et la crainte d'une nature encore vierge, et cette implacable urbanisation qui se met en marche vers l'ouest, lui inspirent un récit d'une contemporanéité saisissante. Entre Indiens et pionniers, forêts sauvages et rivières profondes, Quinze jours dans le désert fait revivre le mythe de la frontière.
La démocratie est d'actualité. Tocqueville revient. Et l'on se demande s'il est possible de décider sans lui des bases sur lesquelles doit être établie la communauté humaine. Disciple d'un grand ancien : Montesquieu, explorateur d'un ailleurs : l'Amérique, tributaire d'un passé : l'Ancien Régime, Tocqueville s'interroge sur le point de savoir comment bâtir, ici et maintenant, la démocratie. Il ne s'enferme pas pour autant dans un système. Ce qu'il livre à la réflexion de ses lecteurs, c'est moins l'interprétation des faits que des éléments assemblés pour que chacun, suivant le cours des choses, soit à même de construire sa propre vision du monde.
Ce volume propose, outre un choix d'écrits politiques et académiques qui témoignent d'une confondante lucidité, les récits de voyages, dont le texte a été revu d'après les manuscrits : Amérique bien sûr, mais aussi Angleterre, Irlande, Suisse, Algérie. Sans oublier l'Inde, où Tocqueville n'a pu se rendre mais dont il a étudié la colonisation. Le récit du second voyage en Algérie était inédit jusqu'à ce jour.
Au-delà la diversité des itinéraires parcourus et des sociétés analysées, des constantes se font jour. Une même obsession, celle du «point de départ», qui est la volonté de savoir où prennent source les faits observés. Une même méthode, la comparaison, qui conduit Tocqueville en Angleterre d'où il comprendra mieux, par contraste, l'originalité des Américains, ou qui le pousse à étudier l'expérience anglaise dans l'Inde pour trouver des solutions aux difficultés de l'Algérie française. Un même ton enfin, celui du grand journalisme. Attention portée à la diversité des cultures, primat de l'histoire des sociétés sur celle des individus, refus de tout système clos : Tocqueville est un moderne.
Dans La démocratie en Amérique de 1835, Tocqueville brosse le tableau de la seule véritable société démocratique de son temps ; il en décrit la réalité et en analyse, avec une lucidité confondante, le devenir.
Puis il lit : Pascal, Montesquieu, Rousseau nourrissent les réflexions d'où sort, en 1840, la seconde Démocratie. Le nouveau livre, dont l'Amérique est moins le sujet que la toile de fond, définit le type idéal de la démocratie et les perspectives offertes à cette idée dans les sociétés modernes. Il veut répondre aux interrogations d'une époque.
Mais cent cinquante ans plus tard, alors que les circonstances qui avaient suscité ces interrogations ont disparu, questions et réponses conservent leur pertinence.
L'enjeu était considérable. Il le demeure. Les survivants de 1793 avaient de la peine à concevoir que la démocratie pût déboucher sur autre chose que la tyrannie du peuple. Tocqueville, «aristocrate vaincu et convaincu que son vainqueur a raison» (Guizot), ne se voile pas la face : il évoque le péril du despotisme administratif, qui fait des individus les esclaves du pouvoir ; il peint les dangers de l'individualisme, d'où naît le désintérêt pour la chose publique ; mais surtout il rompt avec l'idée que les mêmes causes produisent toujours des effets analogues : il délivre un message d'espoir. Son oeuvre, qui révèle la nécessité et la fragilité des équilibres démocratiques, est une leçon pour aujourd'hui.
Le pays était alors divisé en deux parts ou plutôt en deux zones inégales : dans celle d'en haut, qui seule devait contenir toute la vie politique de la nation, il ne régnait que langueur, impuissance, immobilité, ennui; dans celle d'en bas, la vie politique, au contraire, commençait à se manifester par des symptômes fébriles et irréguliers que l'observateur attentif pouvait aisément saisir.
J'étais un de ces observateurs et, bien que je fusse loin d'imaginer que la catastrophe fût si proche et dût être si terrible, je sentais l'inquiétude naître et grandir insensiblement dans mon esprit et s'y enraciner de plus en plus l'idée que nous marchions vers une révolution nouvelle. cela marquait un grand changement dans ma pensée, car l'apaisement et l'aplatissement universel, qui avaient suivi la révolution de juillet, m'avaient fait croire, pendant longtemps, que j'étais destiné à passer ma vie dans une société énervée et tranquille.
[ . ] je voyais clairement apparaître plusieurs des signes qui annoncent d'ordinaire l'approche des révolutions et je commençais à croire que, en 1830, j'avais pris la fin d'un acte pour la fin de la pièce.
A. de t.
«L'aristocratie était déjà morte quand j'ai commencé à vivre et la démocratie n'existait point encore ; mon instinct ne pouvait donc m'entraîner aveuglément ni vers l'une ni vers l'autre.» Comme Chateaubriand, Alexis de Tocqueville (1805-1859) a le sentiment d'appartenir à une génération de passage, et d'en tirer une lucidité théorique particulière. Toute son oeuvre historique va alors s'attacher à comprendre les passions révolutionnaires. Dès 1836, il dresse un tableau de l'État social et politique de la France avant et depuis 1789. En 1850, il jette sur le papier ses Souvenirs politiques de la Il République, puis, face à la ruée vers le césarisme, et par un basculement du présent vers le passé, il entreprend de chercher dans la longue durée les racines du goût invétéré des Français pour la servitude. L'Ancien Régime et la Révolution (1856) est le premier volet de cette quête. Il est ici suivi d'Esquisses, pour l'essentiel inédites, qui permettent d'accéder à l'«atelier» de l'historien. Mais Tocqueville ne comptait pas s'en tenir là. Il avait mis en chantier un nouvel ouvrage, consacré à la Révolution proprement dite et à l'Empire. Cet ambitieux projet - il s'agissait de comprendre la Révolution «depuis ses origines jusqu'à la chute de l'Empire» - est resté inachevé. À partir de plans, de notes de lecture, d'ébauches, et de chapitres entièrement rédigés, ce projet interrompu par la mort a pu être reconstitué : les textes qui devaient y trouver place sont ici publiés - pour la première fois - sous le titre de Considérations sur la Révolution.
Dès sa parution, en 1835, De la démocratie en Amérique fut un événement pour tous ceux qui réfléchissaient des deux côtés de l'Atlantique sur l'art de gouverner les sociétés modernes.
Quinze ans plus tard, dans ses Souvenirs, Tocqueville tire la leçon de son expérience de député sous Louis-Philippe et de ministre de la IIe République. La démocratie française, nourrie de mythes jacobins, s'avère incapable d'atteindre à la stabilité de la démocratie américaine. Reste à traquer en historien les origines du penchant français pour la toute-puissance de l'État. L'Ancien Régime et la Révolution (1856) découvre la centralisation administrative en germe dans la monarchie absolue. Le premier, Tocqueville doute que 1789 opère une rupture dans l'histoire de France. Plus de deux cents ans de commémorations de notre glorieuse Révolution n'ont pu éliminer ce doute.
Histoire, sociologie ? L'oeuvre de Tocqueville est rétive aux classifications. À travers les domaines les plus variés, elle nous offre, avec une lucidité qui défie le temps, le portrait de la France d'aujourd'hui : l'Amérique comme l'ancienne France nous renvoient notre image, dévoilant notre difficulté persistante à concilier la liberté et l'égalité, le libéralisme et la démocratie.
Dans la première moitié du xixe siècle, alors que la plupart des pays du nouveau monde renoncent à l'esclavage et que l'angleterre l'abolit à son tour, la france ne semble pas pressée de mettre fin à une pratique profondément ancrée dans les colonies, mais qui paraît bien abstraite vue de paris.
Après avoir été le témoin attentif de la démocratie en amérique, tocqueville devient député, rapporteur parlementaire sur les questions de l'esclavage et des colonies. les textes rassemblés ici permettent d'éclairer un aspect méconnu de sa pensée : ils relèvent davantage du réalisme politique que du libéralisme qu'il est d'usage de prêter à leur auteur. oú l'on verra également que l'abolitionnisme français est varié, qu'il est loin d'être toujours guidé par une pure philanthropie et que ses ardents défenseurs s'intéressent beaucoup plus aux idées qu'aux hommes - surtout quand ceux-ci ne sont pas européens.
Cet ouvrage se prolonge par un commentaire original et passionnant de seloua luste boulbina, agrégée de philosophie et docteur en sciences politiques, responsable de séminaire au collège international de philosophie et à l'institut d'études politiques de paris. après avoir édité les écrits de tocqueville sur l'algérie (garnier-flammarion, 2003), seloua luste boulbina a notamment publié le singe de kafka et autres propos sur la colonie (parangon, 2008).
De la démocratie en Amérique, d'où est extrait ce texte, est l'une des oeuvres majeures de la philosophie politique contemporaine.
Tocqueville y expose un ensemble d'observations et d'analyses de la société américaine naissante et de son système politique. Il note que c'est l'égalité et non la liberté qui constitue le caractère distinctif des démocraties modernes et que la tendance à l'égalisation des conditions comporte un risque pour la liberté. Les sociétés modernes sont portées vers une forme de « despotisme » inédit que Tocqueville s'emploie à définir, faute de concept disponible. L'égalité des conditions provoque l'atomisation du corps social, le repli sur eux-mêmes des individus, gagnés par la passion du bien-être et la multiplication des fortunes médiocres...Une tendance à la « moyennisation » de la société qui finit par engendrer le conformisme des moeurs et des opinions. S'installe alors une sorte de servitude douce, la tyrannie d'une majorité - nécessairement oppressive à l'égard de la minorité - qui s'en remet à l'État tout-puissant, à charge pour lui d'étendre l'égalité des conditions et de veiller à la vie paisible et à la prospérité de chacun.
« Une grande révolution démocratique s'opère parmi nous, tous la voient ; mais tous ne la jugent point de la même manière. Les uns la considèrent comme une chose nouvelle, et, la prenant pour un accident, ils espèrent pouvoir encore l'arrêter ; tandis que d'autres la jugent irrésistible, parce qu'elle leur semble le fait le plus continu, le plus ancien et le plus permanent que l'on connaisse dans l'Histoire.»
Un ensemble d'observations et d'analyses de la société américaine et de son système politique constituant le dernier chapitre de«De la démocratie en Amérique», paru en 1840. Mettant à jour les ressorts de la jeune démocratie, l'originalité de la démarche consiste à y repérer moins la naissance d'un nouveau monde que l'avenir des sociétés démocratiques, y compris celles de l'Europe.
? Un portrait sans concessions de l'Irlande et des Irlandais. ? Texte extrait de Voyages en Angleterre et en Irlande, paru en 1836, suite à un voyage réalisé l'année précédente. C'est précisément en 1835, année majeure pour Tocqueville, qu'est publié De la démocratie en Amérique (premier volume). ? On retrouve ici les qualités d'enquêteur social et politique, reconnues aujourd'hui encore, de l'auteur. deuxième édition revue et corrigée, préface de Marc Wiltz.
En 1835, Tocqueville et son ami Beaumont partent en Angleterre à la recherche d'une meilleure compréhension de l'état politique du pays mais, pour Tocqueville, il s'agit aussi de venir rencontrer la famille de sa future épouse, Marie Mottley. Ce texte exceptionnel sur l'Irlande est en réalité constitué de notes développées, prises à la manière d'un enquêteur, souvent rédigées sous forme de questions-réponses, plus qu'un véritable ouvrage de réflexion. Mais la précision de sa plume, la perspicacité des questions posées et la transcription fidèle des réponses des interlocuteurs constituent un véritable document. On comprend à sa lecture comment fonctionne (ou ne fonctionne pas...) la société irlandaise, et comment s'imbriquent dans les rapports sociaux les préceptes de deux religions chrétiennes farouchement opposées. Et ce que Tocqueville décrivait en 1835 s'est retrouvé encore férocement présent tout au long de l'histoire de l'Irlande au xxe siècle. Grâce à lui, le lecteur plaonge dans les ressorts profonds de la « civilisation » irlandaise.
Extrait : « À quoi attribuez-vous principalement la misère de l'Irlande ? Au système des propriétaires qui profitent de l'extrême concurrence des travailleurs pour exiger des fermiers un fermage excessif. Du moment où le fermier commence à faire ses affaires, le propriétaire élève le prix du bail. D'où il résulte que le fermier craint d'améliorer, de peur d'être taxé par son maître pour une somme plus élevée que ne lui vaudrait son amélioration et se borne strictement à vivre. »
Ces trois volumes de correspondance achèvent l'entreprise monumentale de l'édition des Oeuvres complètes de Tocqueville. Outre les idées, les jugements, les émotions qu'ils donnent à lire, on découvre au fil des pages un témoignage inappréciable sur l'élaboration d'une oeuvre qui se cherche et dont Tocqueville ne cesse de partager les intuitions et les perplexités avec ses interlocuteurs.Cette correspondance rassemble plus de mille lettres qui proviennent de plusieurs centaines de bibliothèques, archives ou collections particulières. Elle ajoute des éclairages inédits sur la pensée de Tocqueville et son interrogation de la démocratie comme régime politique et comme régime humain. Elle révèle l'intérêt durable qu'il porte à l'éducation, la profondeur de sa réflexion sur l'abolition de l'esclavage, les raisons de son soutien à la colonisation de l'Algérie.On trouvera ici une grande diversité de correspondants : écrivains et politiciens célèbres comme Chateaubriand, Victor Cousin, Guizot, Lamartine, Lamennais, Michelet, Thiers ; destinataires inattendus comme certains saintsimoniens ; ou des lettres à des amis, des éditeurs, des femmes du monde, des solliciteurs. Se dessine dans ces échanges la figure d'un grand notable de la politique et des lettres, un passeur entre les académies, l'Assemblée, la presse, entre Paris et la Normandie, entre légitimistes, orléanistes et républicains. Un Tocqueville à la fois méconnu et familier.
" Nous nous demandions par quelle singulière loi de la destinée, nous, qui avions pu marcher dans des déserts de fabrique humaine, nous, enfants d'un vieux peuples, nous étions conduits à assister à l'une des scènes du monde primitif, et à voir le berceau encore vide d'une grande nation. Dans peu d'années ces forêts impénétrables seront tombées, le bruit de la civilisations et de l'industrie rompra le silence de la Saginaw. Son écho se taira. Des quais emprisonneront ses rives? Cinquante lieues séparent encore cette solitude des grands établissements européens ; et nous sommes peut-être les derniers voyageurs auxquels il ait été donné de la contempler dans sa primitive splendeur. Tant est grande l'impulsion qui entraîne la race blanche vers la conquête entière du Nouveau Monde ". Alexis de Tocqueville
Ces trois volumes de correspondance achèvent l'entreprise monumentale de l'édition des Oeuvres complètes de Tocqueville. Outre les idées, les jugements, les émotions qu'ils donnent à lire, on découvre au fil des pages un témoignage inappréciable sur l'élaboration d'une oeuvre qui se cherche et dont Tocqueville ne cesse de partager les intuitions et les perplexités avec ses interlocuteurs.Cette correspondance rassemble plus de mille lettres qui proviennent de plusieurs centaines de bibliothèques, archives ou collections particulières. Elle ajoute des éclairages inédits sur la pensée de Tocqueville et son interrogation de la démocratie comme régime politique et comme régime humain. Elle révèle l'intérêt durable qu'il porte à l'éducation, la profondeur de sa réflexion sur l'abolition de l'esclavage, les raisons de son soutien à la colonisation de l'Algérie.On trouvera ici une grande diversité de correspondants : écrivains et politiciens célèbres comme Chateaubriand, Victor Cousin, Guizot, Lamartine, Lamennais, Michelet, Thiers ; destinataires inattendus comme certains saintsimoniens ; ou des lettres à des amis, des éditeurs, des femmes du monde, des solliciteurs. Se dessine dans ces échanges la figure d'un grand notable de la politique et des lettres, un passeur entre les académies, l'Assemblée, la presse, entre Paris et la Normandie, entre légitimistes, orléanistes et républicains. Un Tocqueville à la fois méconnu et familier.
Ces trois volumes de correspondance achèvent l'entreprise monumentale de l'édition des Oeuvres complètes de Tocqueville. Outre les idées, les jugements, les émotions qu'ils donnent à lire, on découvre au fil des pages un témoignage inappréciable sur l'élaboration d'une oeuvre qui se cherche et dont Tocqueville ne cesse de partager les intuitions et les perplexités avec ses interlocuteurs.Cette correspondance rassemble plus de mille lettres qui proviennent de plusieurs centaines de bibliothèques, archives ou collections particulières. Elle ajoute des éclairages inédits sur la pensée de Tocqueville et son interrogation de la démocratie comme régime politique et comme régime humain. Elle révèle l'intérêt durable qu'il porte à l'éducation, la profondeur de sa réflexion sur l'abolition de l'esclavage, les raisons de son soutien à la colonisation de l'Algérie.On trouvera ici une grande diversité de correspondants : écrivains et politiciens célèbres comme Chateaubriand, Victor Cousin, Guizot, Lamartine, Lamennais, Michelet, Thiers ; destinataires inattendus comme certains saintsimoniens ; ou des lettres à des amis, des éditeurs, des femmes du monde, des solliciteurs. Se dessine dans ces échanges la figure d'un grand notable de la politique et des lettres, un passeur entre les académies, l'Assemblée, la presse, entre Paris et la Normandie, entre légitimistes, orléanistes et républicains. Un Tocqueville à la fois méconnu et familier.
Prononcé à l'Assemblée constituante le 12 septembre 1848 lors de la discussion sur l'adjonction d'un article ouvrant un « droit au travail » au projet de nouvelle constitution, ce discours retentissant demeurait jusqu'à présent enfoui dans la compilation des innombrables interventions du député Tocqueville au sein de ses OEuvres complètes : accompagné de ses éclairantes notes préparatoires, il est pour la première fois l'objet d'une publication spécifique.
Ce texte révèle un Tocqueville inattendu, non plus le sociologue et historien mais un acteur profondément engagé dans les affrontements idéologico-politiques consécutifs à la Révolution de 1848 : un orateur et polémiste talentueux aussi peu « académique » et « modéré » que possible, proposant ici un condensé de sa philosophie politique.
C'est une contribution initiale et majeure à un débat de fond qui demeure d'actualité, où Tocqueville expose cursivement les raisons de son opposition tranchée au « droit au travail » et sa logique ; formules choc : son adoption ferait de l'État « le grand et unique organisateur du travail », « le maître et possesseur de chaque homme », le « propriétaire unique de chaque chose ».
C'est aussi l'occasion de découvrir Tocqueville farouche adversaire du socialisme inspirant un tel droit ;
Autres formules choc : le socialisme est « une attaque directe contre la propriété et la liberté individuelles », « une nouvelle formule de la servitude humaine ».
"Une des choses qui piquaient le plus notre curiosité en venant en Amérique, c'était de parcourir les extrêmes limites de la civilisation européenne, et même, si le temps nous le permettait, de visiter quelques-unes de ces tribus indiennes qui ont mieux aimé fuir dans les solitudes les plus sauvages que de se plier à ce que les Blancs appellent les délices de la vie sociale ; mais il est plus difficile qu'on ne croit de rencontrer aujourd'hui le désert." À la recherche des indiens, Tocqueville et Beaumont entreprennent de retrouver la forêt qui, située dans la vallée de la Mohawks, a été le cadre du Dernier des Mohicans de James Fenimore Cooper (1826). Ils parcourent ainsi des kilomètres de sentiers difficiles, qui forment, de fait, la "frontière" entre l'Amérique encore sauvage et le monde civilisé.