«Avant tout combat, il s'avérait impératif d'identifier plus précisément l'Ennemi. Ennemi : terme générique du groupe qui constitue les êtres humains mâles, détenteurs d'un organe excroissant et grotesque. L'Ennemi ne se bornait plus désormais à la simple espèce masculine venue au monde la même année que moi-même. L'Ennemi était tous les hommes».
Un étrange voyage dans les affaires du sexe et de la nourriture, où un corps se dévoile comme rarement, de l'intérieur.
Deux petites filles se rencontrent à l'école maternelle, hypnotisées par leur ressemblance:même visage, même chevelure, même regard... Au fil des mois, se noue entre elles une amitié où la haine le dispute à l'amour, Thérèse étourdissant Raquel de ses manigances flamboyantes et perverses... Elles grandissent ensemble jusqu'à leurs dix ans. Sous l'emprise d'un Dieu mystérieux, Raquel tente de composer avec sa rivale et de surmonter certains pièges de son existence:des parents qui divorcent, une mère qui démissionne. Jusqu'au jour où retrouvant Thérèse devenue femme et comédienne, elle l'affronte pour un ultime duel intime... Avec ce roman, Alice Massat met en scène de troublants jeux de masques entre fillettes aiguisant leurs premières armes de femmes au coeur de l'enfance. D'une douce et singulière palette, elle ressuscite des pans entiers de nos enfances oubliées, révélant par l'inquiétante justesse de son regard les minuscules postures et impostures de nos existences.
Le titre emprunte pour ce roman d'aventures le chiffre 4, le nombre des mousquetaires. Mais à la différence des héros d'Alexandre Dumas, ceux que met en scène Alice Massat n'en sortiront pas tout à fait indemnes... Éborgnés, donc, de manière énigmatique,
?L'imposture fascine, l'imposture interroge. Faussaires, séducteurs, escrocs, font parfois la une de l'actualité. Christophe Rocancourt ou Philippe Berre ont abusé leur entourage en transformant leur nom, leur fonction ou leur image. Quelle vérité cachée, quels secrets révèlent ces mises en scène ? Que dissimulent les masques et les évidences ? Et pourquoi éprouver un sentiment d'imposture en certaines situations ? S'inspirant de figures d'imposteurs notoires, Alice Massat explore les moyens et les stratagèmes de l'imposture, certaines formes de séduction, et questionne les effets joués par les écrans dans ce grand jeu des apparences. Et si l'imposture révélait une autre manière de considérer notre rapport au monde ? Alice Massat est écrivain et psychanalyste. Elle a publié plusieurs romans qui jouent avec les thèmes de l'identité, de la posture et de l'imposture, dont le plus récent est Les Quatre Éborgnés.
Esther n'a pas beaucoup dormi parce qu'elle est rentrée tard de la soirée d'Axel. Elle ne s'est pas souciée de manquer le téléfilm, car la fête n'était pas comme les autres. Pourtant, il a fallu affronter les contrariétés courantes, mais Esther ne s'est pas ennuyée. Pourquoi ? Il faut y réfléchir.
Les forces de l'ordre, on le sait, sont faites pour répondre aux sentiments d'insécurité. Et l'insécurité, pour échapper aux forces de l'ordre, essaye sans cesse de comprendre leur fonctionnement. C'est donc l'histoire d'Esther, une étudiante en philosophie qui, attentive à préserver sa liberté, traque chaque moment de son existence pour y repérer la moindre forme de détermination ou de contrainte. Elle rencontre des hommes, dans un étrange jeu qui associe la fascination et le rejet. L'obsession d'Esther pourrait alors se résumer à cette très moderne question : comment adhérer au monde quand il est si difficile d'adhérer à soi-même ?
Pourquoi s'intéresse-t-on à elle ? Pourquoi la présente-t-on à tant de gens ? Sylvie se demande ainsi ce que Jean-Adam Rollier lui trouve. Elle suit l'écrivain dans les palaces marocains, les fêtes parisiennes. Elle le voit jouer avec la célébrité, terroriser, séduire. Car être écrivain ne suffit pas, Rollier veut devenir le roi borgne d'un monde spectaculaire. Autour de lui, Sylvie découvre sa cour des miracles, le journal qu'il dirige, ses amis, ses maîtresses, ses mécènes. Elle se prête à ces jeux mondains et sexuels. Mais elle n'est pas dupe. Elle les observe, elle s'observe.
Sylvie ne semble pas en quête de réussite ou d'argent, mais plutôt d'un code, d'une vie qui sonne juste au milieu de tous ces masques. Habile en peinture, elle devient faussaire. Elle copie un artiste célèbre et trouve le moyen d'écouler les toiles. C'est alors que Jean-Adam Rollier perd la vue et met en scène son dernier trompe-l'oeil : devenir un peintre aveugle. Sylvie l'aidera en dessinant pour lui des oeuvres qu'il signera, approchant au plus près sa mythomanie médiatique.
Bûcher des vanités parisiennes des années 90, ce roman porte en lui une expérience secrète, celle de la frontière entre le faux et le vrai, l'intime et l'apparence.