Convertie à l'islam, Mélodie rencontre sur les réseaux sociaux le chef français d'une brigade islamique. Amoureux d'elle au point de la demander en mariage, il l'appelle jour et nuit et l'exhorte à rallier son combat en Syrie. De "chat" Facebook en conversations Skype, la jeune femme se laisse tenter et prépare secrètement son départ.
Derrière le profil de "Mélodie" se cache en fait la reporter Anna Erelle, spécialiste de la propagande numérique, l'une des armes les plus redoutables de l'Etat islamique. Pendant un mois, elle s'est immiscée dans la peau de l'une de ces jeunes Européennes qui, chaque semaine, sont plus nombreuses à se laisser embrigader par le "djihad 2.0".
Une enquête loin d'être sans risque, car duper un terroriste a un prix...
Parfois, on aimerait tourner la page mais les événements nous rattrapent...
À l'heure où les frères Kouachi décimaient la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, Anna Erelle avait rendez-vous à deux pas, dans le café qui jouxte le Bataclan, pour enregistrer sa première interview dans le cadre de la promotion de son livre, "Dans la peau d'une djihadiste". Dans l'effroi de cette tragique journée, l'émission fut reportée, mais les échos de ce livre, résultat d'une enquête à hauts risques sur les filières de recrutement numérique de Daesh, n'ont cessé, depuis, de résonner avec une actualité toujours plus sanglante.
Des origines de cette aventure hors norme, qui lui a apporté le meilleur comme le pire, à aujourd'hui, où sa colère et son inquiétude rejoignent celles de nombreux Français sur le fléau de l'islamisme, Anna Erelle revient sur ces deux années qui ont transformé sa vie, et notre monde. Deux années où rien, vraiment rien, n'a été un long fleuve tranquille...
Convertie à l'islam, Mélanie rencontre sur Facebook le chef français d'une brigade islamiste. En quarante-huit heures, il « tombe amoureux » d'elle, l'appelle nuit et jour, la presse de venir faire son djihad en Syrie et dans la foulée la demande en mariage, lui faisant miroiter une vie paradisiaque. De « chat » Facebook en conversation Skype, Mélanie se prend au jeu et commence à préparer secrètement son départ.
Des jeunes Européennes comme Mélanie, chaque semaine plus nombreuses à se laisser embrigader via Internet, l'auteur de ce livre en connaît des dizaines : c'est elle, Anna Erelle, qui se cache en réalité derrière le profil de « Mélanie ». Jeune reporter, elle travaille sur les réseaux de l'État islamique (EI) - dont la propagande numérique, le « djihad 2.0 », constitue l'une des armes les plus redoutables.
Pendant un mois, Anna se glisse ainsi dans la peau de Mélanie, et consacre ses journées à vérifier les confidences que son « prétendant » - proche d'Abou Bakr al-Baghdadi, le calife autoproclamé de l'EI - livre le soir derrière un écran d'ordinateur à sa « future épouse ». Dans une impatience grandissante que celleci le rejoigne. Ce voyage est l'ultime étape, la plus dangereuse, de son reportage, et Anna l'a planifié dans les moindres détails. Elle part, comme prévu. Mais tout va déraper.
Une enquête-choc impossible à lâcher.
Le livre qui aide à comprendre le vrai visage des terroristes de l'EI.
Pendant plus d'un an, Anna Erelle et Jacques Duplessy ont enquêté sur un phénomène méconnu de l'opinion et de plus en plus embarrassant pour les pouvoirs publics : la multiplication d'établissements scolaires qui passent sous les radars de l'Éducation nationale. Si, depuis Jules Ferry, l'instruction est obligatoire en France, envoyer son enfant à l'école ne l'est pas, du moment qu'un enseignement lui est dispensé. Or cette tolérance jusqu'ici marginale devient, à mesure que la peur du communautarisme grignote notre pays, un vrai problème de société : « écoles en ligne » et structures clandestines sont en plein essor.
Outre le sujet explosif de l'école à la maison, ce livre, fruit d'une enquête de terrain extrêmement documentée, dévoile l'univers protéiforme de cet enseignement parallèle. On y découvre de nombreux adeptes des pédagogies alternatives. Mais aussi les promoteurs de l'islam radical, théologiquement et financièrement appuyés par l'Arabie saoudite, le Qatar ou la Turquie. D'autres qui relaient des thèses complotistes ou des récits fondamentalistes de la création de l'univers. D'autres encore qui flirtent avec des pédagogies aux relents d'extrême droite. Bien loin du modèle laïc inspiré des Lumières qui fonde notre République.