Cette semaine c'est la fête des Mères et moi, je suis chanceux, car j'en ai deux.
- Madame Luce, pourquoi on dit tout le temps que ça prend un papa et une maman pour faire des bébés ? Isaac, lui, il a deux mamans et il a été un bébé.
Madame Luce regarde Layla. Elle tourne la tête de droite à gauche et fait une moue en levant les yeux au ciel. Elle plisse le front. Elle ouvre la bouche puis la referme. Elle se gratte la tête.
- D'accord, écoutez bien, les enfants...
Assis par terre au fond de la cour d'école, je regarde les autres enfants. J'aimerais jouer avec eux, mais ils ne veulent pas, car je ne suis pas très bon au ballon. En classe, je ne tiens pas correctement mon crayon et je salis mes cahiers à force d'effacer. Les cours d'arts plastiques sont un vrai cauchemar. Quand j'ai dit à mon enseignante que j'étais fatigué d'être dyspraxique, elle m'a répondu que j'étais d'abord et avant tout Loïk, un garçon sympathique et dynamique. Ça m'a fait plaisir d'entendre ça, car je trouve que la dyspraxie est un bien grand défi.
Thème : la leucémie.
Depuis quelque temps, je me sentais fatiguée et j'étais toute blanche. J'ai passé des examens à l'hôpital et puis le docteur m'a dit : « Azalée ! Tu as la leucémie. C'est une grave maladie du sang. Le sang est composé de petites cellules, mais voilà qu'il y a des cellules révoltées dans ton corps, c'est-à-dire qu'elles ne travaillent plus. Pire, elles cassent tout ce qu'il y a autour d'elles, il faut absolument les arrêter.
- Maman, quand on est mort, c'est pour toujours?
- Oui, c'est pour toujours, ma puce.
- Mais moi, je voudrais le revoir, mon frère. Je voudrais jouer avec lui pour vrai. Je voudrais qu'il couche encore dans mon lit. Comme ça, je n'aurais pas peur du noir.
- Je sais. Moi aussi, je voudrais le revoir et le serrer dans mes bras. On ne peut plus le voir avec nos yeux, mais on peut lui parler.
- Il nous entend?
- Oui, il peut nous entendre. Tu peux tout lui dire, ma chérie.
- Oui, mais quand on va pouvoir le revoir?
En classe, madame Isabelle passe près de moi, s'arrête et me dit : " Nicolas, ce n'est pas le mot qui est écrit au tableau. " J'efface très vite. Je tourne la page et je recommence. Je ne comprends pas ce qui est écrit. J'essuie une larme avec mon gilet. Les autres élèves ont l'air d'avoir compris. Moi, les lettres s'embrouillent dans ma tête et je ne réussis pas à former des mots. Et tout ça, ça me donne des maux de ventre.
Thème : le diabète.
Je m'appelle Léon ! Je joue le rôle d'un dragon dans un spectacle à l'école. Je suis diabétique. Sans l'insuline, le sucre reste dans mon sang. Il faut que je fasse de l'exercice et que je surveille mon alimentation. À bien y penser... manger un chevalier, ça ne devrait pas être trop sucré !
Avant de savoir que j'avais un trouble de l'attention, je ne me trouvais pas bon.
Maintenant, je sais que je suis très intelligent et que j'ai du talent. Mon cerveau à moi a des difficultés à se concentrer sur une seule chose à la fois. C'est un peu comme avoir dans la tête... des petits papillons.
Je m'appelle Henri et j'ai 4 ans. Il y a quelques mois, mes parents m'ont annoncé qu'Hubert, mon frère jumeau, irait dans une école spécialisée. J'étais très en colère, car je voulais aller à la même école que lui. Je ne pouvais pas m'imaginer qu'on soit séparés toute une journée. J'ai expliqué à mes parents que je pouvais jouer aux mêmes jeux qu'Hubert. Moi aussi, je savais faire des activités pour les petits...
La série « Au coeur des différences » présente des personnages attachants vivant une différence : allergie, maladie, syndrome. Les interrogations des enfants conduiront à d'heureuses découvertes. Par l'entremise de courtes histoires, ces livres permettront aux parents et aux éducateurs de sensibiliser les enfants à la richesse des différences.
Je m'appelle Enzo et j'ai neuf ans. Je ne sais pas ce qui m'arrive. Je n'ai plus envie de rien. Je suis fatigué. Je ne dors pas bien. J'ai des peurs que je n'avais pas avant. J'ai peur du noir. J'ai peur de ne pas être capable de m'endormir. J'ai mal en dedans de moi. J'ai même de la difficulté à respirer. J'ai comme une boule qui grandit dans mon ventre et qui prend trop de place. J'ai rencontré le médecin. J'ai appris que ma boule en dedans s'appelle de l'anxiété et qu'il y a plusieurs enfants qui vivent la même chose que moi. Heureusement que j'ai eu de l'aide. Quelquefois mon anxiété arrive à s'envoler.
Je m'appelle mathilde et je suis épileptique.
Ca veut dire que dans ma tête quelquefois, il y a des orages. c'est comme si j'étais dans la lune, je ne bouge plus. mais adrien, lui, quand ça lui arrive, il tombe par terre et tout son corps tremble et saute. heureusement que j'ai berger, mon toutou préféré pour me rassurer.
- D'où je viens ? demande la jolie Dali.
- Tu viens de l'Indonésie.
Papa et maman se sont regardés.
-Vois-tu, mon coeur, parfois il y a des mamans et des papas qui ne peuvent pas avoir d'enfants, mais qui voudraient tellement pouvoir en faire grandir. En même temps, ici et dans d'autres pays, il y a des mamans et des papas qui peuvent avoir des enfants, mais qui ne peuvent pas en faire grandir. Va chercher ton album d'adoption qu'on le regarde ensemble.
Je m'appelle Gabriel. J'adore lire, mais j'aime de moins en moins compter. Au début, je comptais des choses autour de moi pour m'amuser, mais maintenant je ne peux plus m'en empêcher. J'ai aussi besoin de tout ranger, de me laver et relaver les mains...
Heureusement, Anne-Marie, une gentille psychologue, m'a parlé de monsieur TOC et m'apprend à le calmer.