Les deux lettres ouvertes de günther anders adressées au fils d'adolf eichmann constituent un petit traité, avec mode d'emploi, sur la condition humaine aujourd'hui, considérée sous l'angle d'une catastrophe à répétition, qui entraîne l'obsolescence toujours croissante de l'humain lui-même.
L'homme apparaît ici, de nouveau, comme le détenteur d'une capacité de production infiniment supérieure à sa capacité de représentation, et tout aussi bien à sa capacité de sentir. dans ce contexte, l'idée même de responsabilité se trouve profondément atteinte ou profondément pervertie, de sorte que nous sommes tous, d'une manière ou d'une autre, des enfants d'eichmann. plus exactement, nous sommes tous devant un choix comparable à celui auquel günther anders confronte le destinataire de ses deux lettres : le choix de la continuité ou de la rupture.
Un choix d'autant plus urgent que se réduit de jour en jour la marge de jeu dont dispose l'humain dans le monde tel qu'il devient.
Cet essai devait à l'origine figurer dans le troisième volume de L'Obsolescence de. l'homme, oeuvre maîtresse de Günther Anders, volume qui n'a jamais vu le jour. Ce texte à demi dialogué, on pourrait dire théâtral, se montre riche en aperçus de tous genres, sous-tendu par une dialectique toujours surprenante. Un essai magistral, pratiquant l'exagération et le paradoxe comme sources d'insurrection permanente contre une époque glaciaire. Un texte classique au sens fort : à lire en classe, pour l'instruction des générations qui viennent.
cet essai devait à l'origine figurer dans le troisième volume de l'obsolescence de l'homme, oeuvre maîtresse de günther anders, volume qui n'a jamais vu le jour.
ce texte à demi dialogué, on pourrait dire théâtral, se montre riche en aperçus de tous genres, sous-tendu par une dialectique toujours surprenante. un essai magistral, pratiquant l'exagération et le paradoxe comme sources d'insurrection permanente contre une époque glaciaire. un texte classique au sens fort : à lire en classe, pour l'instruction des générations qui viennent.
"J'ai conquis Hannah au bal, avec la remarque faite en dansant que l'amour est un acte par lequel on transforme quelque chose d'a posteriori, l'autre rencontré par hasard, en un a priori de sa propre vie - belle formule qui, certes, ne s'est pas confirmée".
En dénoyautant des cerises sur leur balcon, Günther Anders et Hannah Arendt, jeunes mariés, installés à Drewitz, près de Potsdam, dans les dernières années de la république de Weimar, renouvellent l'expérience d'un "philosopher ensemble", inspiré du romantisme allemand autant que de Platon.