Henry Gidel
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«J'ai rendu au corps des femmes sa liberté, dira Gabrielle. Ce corps suait dans des habits de parade, sous les dentelles, les corsets, les dessous, le rembourrage.» Ainsi, lorsque Chanel détruit une mode et crée une silhouette toute neuve, on entre dans un autre siècle, celui de la Belle Époque. Il y a une certaine confusion des sexes dans la forme d'élégance qu'elle préconise, mais la coupe à la garçonne, les robes tubulaires, le N°5, c'est son style à elle, inimitable. Une quête incessante de la rigueur, du raffinement et du dépouillement. Janséniste de la couture, elle n'en est pas moins l'égérie des années folles et séduit l'intelligentsia de son temps, de Diaghilev à Cocteau, lequel ne tarit pas d'éloges sur ses lubies, ses colères, ses outrances et sa générosité. «Coco est un personnage unique, attachant, attirant, repoussant, excessif... humain enfin.»
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Quelle star, quelle icône, comme on dirait aujourd'hui, peut se vanter d'avoir attiré dans le monde entier autant d'admirateurs fascinés, d'avoir déchaîné autant de passions ?
Sarah Bernhardt : son seul nom est une légende...
Célèbre pour son jeu et sa voix d'or, elle était capable de tout.
Comme l'écrivait l'un de ses amants : «elle pourrait s'enfermer chez les carmélites, découvrir le pôle nord, s'inoculer le microbe de la rage, tuer un empereur, ou épouser un roi nègre que je n'en serais pas autrement étonné...» «Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité», affirmait le Sphinx de Jean Cocteau. Telle est Sarah... Tâche délicate mais passionnante que celle du biographe qui doit démêler le vrai de l'imaginaire, dégager l'authentique de l'affabulation, chez la géniale actrice dont l'illusion était la seule raison d'être.
Il n'empêche. Celle qui a inspiré les plus grands écrivains et artistes de son temps, d'Oscar Wilde à Marcel Proust, de Montesquieu à Rostand, de Gustave Doré à Alphonse Mucha, celle qui fut la première admiratrice de Cocteau et le dernier amour d'Hugo, ne peut que susciter d'infinies interrogations.
Et que dire de la richesse et de la variété de sa vie sentimentale ?
C'est cette femme hors du commun que cette passionnante biographie fait revivre, tout en retraçant le portrait d'une époque dont elle fut incontestablement l'une des plus grandes héroïnes.
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«Vivre à deux est difficile», confiait Charles de Gaulle à son ami André Malraux. Mais qu'en a-t-il été pour celle qui a vécu cinquante ans avec ce monument historique que fut l'homme du 18 Juin?
Yvonne et Charles de Gaulle formaient un étonnant duo. Ensemble, ils ont affronté les tempêtes de l' Histoire et les malheurs de la vie, sans que jamais ne se rompe une incontestable harmonie.
Que serait devenu Charles sans Yvonne, dont la présence bienveillante et les conseils ont toujours été essentiels? Cessons donc de voir en «Tante Yvonne» cette épouse dévouée et insignifiante jusqu'au ridicule qui végète dans l'ombre d'un grand homme. Évoquons non plus séparément, mais ensemble les deux époux.
Ressuscitons ce couple dans son exceptionnelle singularité.
Faire revivre les de Gaulle, c'est aussi l'occasion de revisiter cent ans d'Histoire de France dans un passionnant récit qui débute en 1890 et nous entraîne jusqu'aux débuts de notre XXIe siècle.
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Marie Curie Comment imaginer que Marya Sklodowska, jeune polonaise pauvre et sans appui arrivant à Paris à la fin du XIXe siècle, décrocherait deux prix Nobel et entrerait au Panthéon ? Plus connue sous son nom de femme mariée, Marie Curie et le couple de chercheurs qu'elle forma avec son mari Pierre font partie des figures légendaires de la science moderne. Mais connaît-on vraiment le parcours qui l'a menée à identifier le radium et à bénéficier d'une renommée universelle, devenant celle qui donna l'espoir de sauver l'humanité du cancer ? Son enfance en Pologne, son exil vers la France, sa rencontre avec Pierre Curie, le début de ses recherches... Henry Gidel n'oublie rien quand il retrace la destinée de cette femme de caractère qui a su s'imposer au sein d'une communauté scientifique profondément misogyne. Un réel tour de force qui témoigne d'une ténacité incroyable mais qui cache aussi une personnalité à fleur de peau, tolérant mal la célébrité et ses affres... D'autant que le scandale ne l'épargna pas. C'est l'existence dramatique de cette femme de légende, si forte et si faible, si dure et si émouvante, que retrace avec passion et brio Henry Gidel dans cette biographie dévoilant de multiples détails souvent ignorés de sa formidable carrière. Un ouvrage dense et intense pour une vie et un parcours hors normes qui le furent tout autant.
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Mademoiselle Bouvier, Madame Kennedy, Madame Onassis... Chacun a en mémoire le destin romanesque de Jackie Kennedy, la First Lady la plus glamour de l'épopée américaine. Incarnation de la beauté, du charme et de l'élégance, sa personnalité ne cesse d'attirer l'attention. Elle fut une véritable légende dont la vie, ponctuée d'histoires d'amour et de morts violentes, semble ressortir davantage à la tragédie grecque qu'à l'histoire contemporaine. Démêlant le vrai de l'imaginaire collectif, Henry Gidel a recensé et analysé l'énorme documentation la concernant, suscitant des interrogations nouvelles sur une existence fascinante. Qui se cache derrière l'image d'Épinal que les médias lui ont assignée ? Pourquoi avoir si peu évoqué son rôle politique auprès du président et sa longue carrière d'éditrice à New York ? Et que penser de ces zones d'ombre que certains discernent dans son parcours ? Jackie aurait-elle été moins sage qu'on ne l'a cru ? Le moment est donc venu de découvrir - ou redécouvrir - Jackie, de ses jeunes années, qui font mieux comprendre l'état d'esprit de l'épouse Kennedy, à la dernière période de sa vie, où veuve pour la seconde fois, elle réside à New York. Comme toujours c'est dans ces fins d'existence, devant l'inévitable, que la vérité des êtres finit par se dévoiler. Henry Gidel, en s'éloignant de l'icône que le mythe a fabriqué, s'est livré à un véritable travail de démystification et nous invite à partager l'intimité de cette femme au destin exceptionnel.
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Les présidents de la République française ont tous fait l'objet de biographies. Mais si elles retraçaient consciencieusement leurs parcours politiques, jusqu'ici elles n'accordaient guère d'attention à leurs épouses. Or, dans le cas de Georges Pompidou, le couple exceptionnellement fusionnel qu'il formait avec Claude, sa femme, nous empêche d'agir de la sorte, d'où le titre de cette double biographie : Les Pompidou. Bien que dotés chacun d'une forte personnalité, ils réussirent à travers mille difficultés à conserver, jusqu'à la fin tragique du Président, l'image d'un couple uni en parfaite harmonie avec cette France des Trente Glorieuses et de la Ve République dont Georges Pompidou fut l'un des grands architectes. Cette biographie passionnante est une véritable plongée dans un siècle de l'Histoire de France, de 1911 jusqu'à nos jours, ainsi qu'une vue inédite sur ce couple si français.
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Génie multiforme qui fascine autant qu'il agace. Trublion et provocateur, mondain et iconoclaste, dramaturge et romancier, poète et cinéaste, l'académicien aux amants célèbres et aux oeuvres innombrables reste dans toutes les mémoires. Mais qui est vraiment cet homme dont l'existence fiévreuse fut vouée à d'incessantes recherches artistiques et littéraires comme à de multiples rencontres avec Picasso, Diaghilev, Stravinski, Gide, Proust, Mauriac, Chaplin... ? Qui se cache derrière l'ami de Gabrielle Chanel et le découvreur de Raymond Radiguet et Jean Morais ? Quels sentiments dissimule-t-il derrière son éternel masque de fête ? Henry Gidel dévoile les soixante-quatorze années d'une existence qui, sous des dehors brillants, laisse paraître un homme n'ayant jamais cessé de lutter contre une fatalité intérieure. Bien que paré de tous les dons, si Cocteau a été pendant plus d'un demi-siècle à l'avant-garde, il le doit à sa volonté de briser la spirale du destin. Cocteau fut, en fait, un homme seul, blessé, meurtri par un événement qui a ensanglanté son enfance, qui est l'explication profonde de sa fameuse «difficulté d'être».
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Lucien et Sacha Guitry, deux monstres sacrés du théâtre. Le père, Lucien, haut en couleurs, coureur de jupons patenté, Sacha, le fils, créateur de nombreuses pièces, dont le nom est associé à un humour mordant et misogyne. Leurs relations seront aussi passionnées qu'orageuses, leurs destins profondément distincts et intimement liés.
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Encore une biographie de Picasso, dira-t-on... En fait, si l'on met de côté les quelques témoignages, souvent partiaux, publiés encore récemment sur certaines périodes de son existence, voilà une bonne quinzaine d'années qu'un livre n'a évoqué, du berceau à la tombe, la vie entière de ce monstre sacré disparu en 1973.
Beaucoup l'ont dit égoïste, avare, sadique, dissimulé, ont fait de lui un imposteur et un assassin de la peinture. Ils réagissaient contre d'autres qui, perdant tout sens critique, se prosternaient devant la statue qu'ils lui avaient dressée.
Tous avaient parfaitement raison et parfaitement tort. Car il y avait plusieurs Picasso, trop, sans doute, beaucoup trop.
En lui, le bon et le généreux côtoyaient le féroce et l'avare, l'audacieux dissimulait un timide, le révolutionnaire abritait un conservateur et l'homme sûr de lui un hésitant pathologique. Plus étonnant encore, cet authentique satyre pouvait se transformer en amoureux délicat.
Regardons donc Picasso vivre au fil de ces pages, notamment pendant ses jeunes années trop souvent négligées au profit des périodes de gloire. Découvrons mieux les femmes de sa vie, en accordant enfin une place à Geneviève Laporte, qui offre de lui une image très différente de celle que nous connaissons par ses autres compagnes.
Trente ans après la disparition de Picasso, il est nécessaire de le regarder autrement.
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Tailleur pour dames, Chat en poche, Monsieur chasse !, Un fil à la patte, L'Hôtel du Libre Echange, Le Dindon, La Dame de chez Maxim, La Puce à l'oreille, Occupe-toi d'Amélie, Feu la mère de Madame, On purge Bébé !, Mais n'te promène donc pas toute nue !
« Aucun homme, jamais, ne fut plus favorisé que lui par le Destin. Il avait, dans son jeu, tous les atouts : la beauté, la distinction, le charme, le goût, le talent, la fortune et l'esprit. Puis, le Destin voulant parachever son oeuvre, il eut ce pouvoir prodigieux de faire rire... D'autres, me direz-vous, l'avaient eu avant lui et d'autres l'ont encore, ce pouvoir. Eh bien, non ! Ce que d'autres ont eu, ce que d'autres ont encore, c'est le don de faire rire, c'en est la possibilité, mais lui, Georges Feydeau, ce qu'il avait en outre, et sans partage, c'était le pouvoir de faire rire infailliblement, mathématiquement, à tel instant choisi par lui et pendant un nombre défini de secondes. » Sacha Guitry De ces constructions impeccables écrites il y a plus d'un siècle pour le Boulevard et que l'on prenait pour des créations désuètes de la Belle Epoque, on découvre aujourd'hui l'étonnante modernité. Les douze pièces présentées ici, les plus célèbres de Georges Feydeau (1862-1921), en témoignent.
Texte établi par Henry Gidel ; Préface de Bernard Murat.
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Il fut une époque où le théâtre était roi, le roi de la vie parisienne. En l'absence du cinéma et de la télévision, il régnait en monarque absolu. Il y avait d'ailleurs un je-ne-sais-quoi de magique dans le mot lui-même, dans l'ampleur majestueuse de sa sonorité. Se rendre au théâtre, c'était participer à une cérémonie religieuse, c'était accéder à un sanctuaire où l'étincellement du grand lustre et des girandoles illuminait les loges et les fauteuils tapissés de velours, tandis que dans un océan de rumeurs un public habillé " attendait, impatient, les trois coups solennels. On en revenait " enchanté " au sens féerique du terme et l'on y contractait une maladie dont on ne se relevait jamais, ce " mal rouge et or " dont parlait Cocteau. Et c'est alors que régnaient sur le théâtre les " monstres sacrés ", célébrés par Cocteau, les grands fauves de la scène : Sarah Bernhardt, Lucien Guitry et plus tard, son fils Sacha, qui fascinaient leur public. Ces biographies nous font revivre une époque révolue. Mais les personnages qu'elles évoquent sont d'une actualité permanente. Sarah Bernhardt n'est-elle pas le premier modèle de star mondiale ? Quant à Feydeau et à Guitry, leurs pièces ne cessent de faire l'objet de reprises, transmettant ainsi à nos contemporains l'essence profonde de leurs personnalités respectives. Ils n'ont jamais été aussi vivants.