« La guerre, sous sa forme classique, est à la portée de n'importe qui, lâche ou courageux, stupide ou intelligent. Il suffit qu'on vous donne un uniforme, un casque, un fusil, parfois des galons, et qu'on vous dise d'aller prendre une montagne, une vallée, ou une ville en vous mettant dans une situation telle que vous ne puissiez faire autrement. Mais lorsqu'un homme se mêle de confondre la guerre avec l'un de ses rêves, alors il engage bien plus que sa vie. Le mercenaire, c'est peut-être un type qui se bat pour un rêve qu'il a fait étant gosse ou qu'il a déniché dans quelque vieux roman d'aventures... » .
Ces mercenaires, dont l'auteur des Centurions évoque le destin héroïque et pitoyable, sont des combattants du Bataillon français de Corée. Leur aventure fut celle de Lartéguy. C'est le roman de la fierté nationale déçue, des énergies qui n'ont pas trouvé leur emploi, des sacrifices sans foi et sans cause. Un général américain ambitieux et une montagne dépourvue d'intérêt stratégique, mais dont la fascination s'exerce sur les deux camps, dominent le drame des combattants. Plus encore que les centurions, ces mercenaires sont pour la plupart des aventuriers à l'état pur, inoubliables figures d'hommes, fils irrécusables d'un siècle de violence.
Un camp de prisonniers français dans la jungle asiatique après la défaite de Diên Biên Phu.
"Rééduqués" à la doctrine communiste vietminh, les officiers Raspéguy, Boisfeuras, Merle, Esclavier ne seront plus jamais les mêmes. Ces hommes ont assisté à la mort cruelle et soudaine des copains, rencontré parfois l'amour et sont marqués par le charme de l'Asie. De retour au pays, comment reprendre le fil d'une vie de famille normale, entouré de femme et enfants ? Arrivent les premiers événements en Algérie.
On a besoin d'hommes aguerris et expérimentés. Ils rempilent donc pour le 10e régiment de parachutistes coloniaux. Le Maghreb va les happer, mais rien ici ne ressemble à l'Asie. II n'y a qu'une chose semblable : la guerre. Les bombes, les terroristes, les colons, le Djebel et Alger la blanche. C'est une autre guerre ici, même si le motif rejoint celui des Indochinois... L'indépendance... Un grand classique de la littérature "de guerre".