Autant le débarquement en Normandie du 6 juin 1944 reste dans toutes les mémoires, autant celui de Provence, commencé le 15 août 1944, demeure méconnu. Jusqu'au 12 septembre, neuf cent mille hommes, cent soixantedix mille véhicules et quatre millions de tonnes de matériel et d'approvisionnements débarquèrent sur la côte méditerranéenne pour contribuer à la libération du territoire national et à la victoire finale. Au coeur de l'action, la célèbre 1ère armée française du général de Lattre de Tassigny, qui représentait massivement la France combattante. Elle était composée, dans sa très grande majorité, par des unités de l'armée d'Afrique qu'avaient préservées les généraux Weygand et Juin. Équipées de façon américaine selon les accords d'Anfa en 1943, ces troupes qui venaient de s'illustrer dans les campagnes de Tunisie et d'Italie refoulèrent peu à peu l'ennemi par une série de combats éclatants. Ce sont ces hauts faits d'armes que retrace magistralement ici l'historien Pierre Dufour.
Couverture: Troupes alliées devant le fort Saint-Jean à Marseille, août 1944 © Rue des Archives / Tal ? Véhicule amphibie de la Marine Américaine sur les plages françaises, août 1944 © Rue des Archives / Tal
En 130 ans, l'armée d'Afrique a payé un lourd tribut à la défense des intérêts, de l'honneur et de la liberté de la métropole. Elle a combattu sur le sol français à trois reprises, en 1870, durant la Première puis la Seconde Guerre mondiale où elle s'est engagée dans la libération de la France en débarquant sur les côtes de Provence entre le 15 et le 25 août 1944 puis en libérant tout l'est du territoire national. Mais l'après-guerre a vite amené son lot de désillusions. À l'union sacrée de la Libération succède une certaine méfiance envers les pieds-noirs et les musulmans. De nouvelles idéologies s'épanouissent sur les ruines de l'ancien monde : les idées indépendantistes gagnent du terrain parmi les soldats noirs et musulmans. Pourtant, la guerre d'Indochine va encore une fois témoigner de l'admirable abnégation des troupiers de l'armée d'Afrique : de 1946 à l'apocalypse de Diên Biên Phu, légionnaires, tabors et tirailleurs, partout les soldats d'Afrique du Nord ont répondu présent sans faillir. Enfin, surviendra la déchirure algérienne qui souvent dressera ces braves soldats les uns contre les autres. La fin de l'armée d'Afrique était inéluctable... Ce livre retrace le parcours et les combats de l'armée d'Afrique, de sa mobilisation lors de la Grande Guerre à la série de transformations et de dissolutions qu'elle a subies dans les années 1960. La France a toujours été fière de son armée d'Afrique ; souvenons-nous avec quel éclat elle participait aux défilés du 14 Juillet à Paris et combien étaient applaudis les tirailleurs avec leurs noubas et leur bélier mascotte, et les spahis rutilants qui, pour l'occasion, délaissaient leurs blindés et retrouvaient leurs chevaux. Et que dire des légionnaires, pionniers barbus en tête, qui allaient, hiératiques, de leur pas lent et martial, ultima ratio des armes de la France ?
Préface de Marcel Bigeard. 1947 Après le coup de force du Vietminh au Tonkin, la guerre d Indochine entre dans une nouvelle phase, celle d une guérilla renforcée au Sud et d opérations d envergure au Nord, nécessitant des effectifs sana cesse plus nombreux. Face à l urgence, Leclerc fait appel aux parachutistes auréolés du prestige de la Deuxième Guerre mondiale. Les Troupes coloniales saisissent l occasion de la révolte de Madagascar pour obtenir la création d un corps TAP chargé de mettre en place et d entretenir les unités parachutistes engagées hors de la métropole et de l Afrique du Nord. Le 13 août 1947, l état-major des armées décide qu une demi-brigade coloniale de commandos parachutistes sera formée le 1er octobre suivant en Bretagne. C est le début de la grande aventure des « Paras-colo ». Entre 1947 et 1954, pas moins de 10 bataillons seront créés ou reconstitués à plusieurs reprises à partir de la 1re DBCCP pour servir dans la fournaise indochinoise et se parer de la gloire du sacrifice, ou pour assurer la présence française en Afrique et à Madagascar. 1955, les bataillons deviennent des régiments et vont écrire une des plus belles pages de l histoire douloureuse de la guerre d Algérie avant de se transformer, le 1er décembre 1958, en régiments parachutistes d infanterie de marine. Ce sont ces RPIMa qui seront engagés dès lors partout où le devoir fait signe, là où les intérêts de la France et ses ressortissants sont menacés : Afrique, Liban, Moyen-Orient, Cambodge... 2007 Avec l effondrement de l empire Soviétique, la typologie des missions a changé et les parachutistes d infanterie de marine sont plus particulièrement engagés dans des missions d interposition et de maintien de la paix dans les Balkans ou en Côte d Ivoire. Avec l évolution des menaces, une refondation de l armée française s imposait. Désormais, après soixante ans de bruit et de fureur guerrière, les grands anciens ont cédé la place à quatre régiments : les 1er, 2e, 3e et 8e RPIMa qui sont, comme toujours, à la pointe de l action et maintiennent les traditions par Saint-Michel et au nom de Dieu, vive la Coloniale !
Les 1er et 2e régiments de chasseurs sont aujourd'hui rassemblés en une seule formation de quatre-vingt chars Leclerc implantée à Verdun, ville la plus décorée de France.
Dénommés chasseurs de Lorraine, ils sont les dignes descendants des cavaliers légers qui ont marqué par leur audace, leur témérité et leur bravoure l'histoire de la cavalerie française depuis plus de deux siècles. Chasseurs d'Alsace, Chasseurs des Evêchés, ils ont traversé les siècles au galop de leurs montures sabre au clair. Le 1er régiment de chasseurs, héritier des traditions d'Humières cavalerie levé le 24 septembre 1651 et le 2e régiment de chasseurs, héritier des traditions de Fimarcon dragons levé le 24 septembre 1673. Par ordonnance royale du 17 mars 1788, les régiments sont transformés en régiment de chasseurs à cheval.
Ils sont de toutes les campagnes jusqu'en 1918. Uniformes chamarrés, trompettes sonnant la charge, Austerlitz, léna, Wagram, Eylau, la Moskowa, mais aussi, Leipzig et Waterloo... Les chasseurs à cheval sont à la pointe de la cavalerie de l'Empire. Dissous, puis recréés sous la Restauration, les deux régiments s'illustrent encore en Italie sous le Second Empire et se sacrifient en 1870. Reconstitués sous la IIIe République, les 1er et 2 régiments de chasseurs à cheval entrent dans la Grande Guerre avec la certitude de la revanche. La victoire de 1918 débouche, moins de dix ans plus tard sur la dissolution du 2e régiment de chasseurs à cheval en 1927. Une page de l'histoire de la cavalerie se tourne et la défaite de 1940 ne fait qu'accélérer la mutation d'un corps qui devient l'arme blindée cavalerie. Equipé par les Etats-Unis, le 1er régiment de chasseurs participe à la libération du territoire national puis à l'invasion de l'Allemagne avant de servir glorieusement en Indochine, puis en Algérie.
En 1964, le 2e régiment de chasseurs renaît et reprend les traditions du glorieux 2e régiment de chasseurs d'Afrique. Durant plusieurs décennies, les 1er et 2e régiments de chasseurs, composés d'appelés et équipés de chars AMX 30, veillent aux marches de l'Est et s'entraînent au combat de type Centre-Europe.
La professionnalisation de la fin du XXe siècle réunit les deux formations en une seule entité : le 1er - 2e régiment de chasseurs, dépositaire du patrimoine des chasseurs à cheval, engagé dans l'action et résolument tourné vers l'avenir.
Album richement illustré.
En 1914, après un invraisemblable engrenage dû au jeu des alliances, soldats français et allemands étaient partis pour une guerre "fraîche et joyeuse" qui ne devait pas excéder quelques semaines.
A la fin de l'année 1914, après les carnages de l'automne et la stabilisation du front, les tranchées annonçaient une guerre longue et difficile. Néanmoins, le général Joffre et le quartier général de Chantilly allaient s'obstiner durant toute l'année 1915 à provoquer la décision en cherchant la percée à tout prix sur le front de l'Ouest tout en ouvrant un second front en Orient. Avec l'entrée en guerre de l'Italie, des pays des Balkans, du Japon et d'autres nations, la sollicitation accrue des empires coloniaux, la guerre prend vraiment une dimension mondiale.
Incapable d'aider directement les Russes, sur le front de France, Joffre lance plusieurs offensives locales dont l'objectif officiel est la "percée". Il espère ainsi immobiliser de gros effectifs allemands pour soulager le front de l'Est où les Russes sont en difficulté. En Artois et en Champagne, puis en Argonne et dans les Vosges, il perd 600 000 hommes sans entamer l'ennemi. En Méditerranée orientale, à l'initiative du jeune Lord de l'Amirauté Winston Churchill, les Alliés lancent la désastreuse campagne des Dardanelles qui débouche sur un fiasco tandis que le front austro-italien est stabilisé sur les cimes des Alpes.
Illustré de nombreuses photos originales et souvent inédites, cet ouvrage destiné à un large public passionné d'histoire présente une année de guerre où les innovations meurtrières : sape, gaz, sous-marins, mines transformèrent ce conflit en guerre totale.
Le rayonnement du Proche-Orient tout comme l'attraction qu'il continue à exercer en France et sur nombre d'Etats occidentaux de premier plan tient à son rôle de berceau, puis de carrefour des civilisations de l'humanité. C'est à partir du septième siècle et, surtout, de la première Croisade, que, devant la montée de l'Islam face à une chrétienté affaiblie, le Levant devient un théâtre d'affrontements qui ne cesseront plus jusqu'à nos jours. Charlemagne est le premier souverain à subir ouvertement la tentation de l'Orient. Tout au long des siècles suivants, la France va tenter, avec plus ou moins de succès, de maintenir des relations diplomatiques et commerciales avec les maîtres de l'Islam puis les conquérants ottomans, et plus particulièrement sur la terre du Liban.
C'est cette histoire étonnante et méconnue que nous raconte aujourd'hui Pierre Dufour. Les grandes heures abondent : les Croisades, depuis l'expédition de Godefroi de Bouillon qui aboutit à la prise de Jérusalem en 1099 jusqu'à la chute de Saint-Jean-d'Acre en 1291, les tractations de François Ier qui recherche en Méditerranée une alliance pour sortir son royaume de l'étau où l'enserre l'empire des Habsbourg, puis les conquêtes de Bonaparte, les interventions de Napoléon III, le mandat octroyé à la France en 1920 par le traité de Sèvres. Autant d'épisodes d'une histoire agitée où se mêlent guerres de religion, intérêts diplomatiques et commerciaux. Tout récemment, tentant de préserver ses acquis culturels au sein de cette région dévastée, la France s'est largement investie dans la tragédie libanaise à travers une impossible médiation au service de la paix, sur une terre qui reste aujourd'hui celle de tous les dangers.
Dans cette remarquable synthèse où résonnent les plus grands noms de l'Histoire de France et d'Europe, Pierre Dufour met en lumière les innombrables rivalités auxquelles la terre du Liban a constamment servi d'enjeu : la chrétienté et l'Islam, la France et l'Espagne, la France et la Grande-Bretagne, le monde arabe et Israël.
Album richement illustré retrace toute l'histoire prestigieuse du 1er Régiment de France. Aujourd'hui implanté à Poitiers il se situe au premier rang des troupes d'intervention
Préface du général de corps d'armée Marcel Bigeard.
Le 6e BIMa a été créé le 1er avril 1890. Stationné au Gabon, le 6e BIMa se distingue par son adaptation à la vie et au combat en jungle.
Héritier des plus vieilles traditions de l'Arme, le 6e bataillon d'infanterie de Marine trouve son origine au plus profond de l'histoire de l'armée française. Dès sa création, le 1er avril 1890, à partir du 2e régiment d'infanterie de marine dont il partage les titres de gloire antérieurs, le 6e régiment d'infanterie de marine participe au « service colonial » et assure la relève des unités qui veillent aux marches de l'Empire.
Mais jusqu'alors, c'est sous d'autres drapeaux que le sien que le 6e s'est illustré, et son livre d'or n'est autre que celui de l'Armé toute entière, tant que le sort ne lui aura pas offert la chance d'honorer son propre emblème.
C'est sous son appellation de 6e régiment d'infanterie coloniale qu'il « entre dans la carrière », au plus fort des orages de la Première Guerre mondiale. Dès le début, il est de tous les combats : Lorraine, Argonne, Champagne, la Somme, l'Aisne, Verdun, les Eparges... Autant de noms qui se traduiront en lettres de sang sur son drapeau. Vaincu en 1940 par « une force mécanique supérieure », le 6e RIC renaîtra du fond de l'abîme pour constituer le formidable régiment commandé par le colonel Salan qui participera avec la 9e division d'infanterie coloniale à la libération de la France et à l'épopée Rhin et Danube. Parmi les premiers, les marsouins du 6e RIC participent à le reconquête de l'Indochine, mènent des opérations d'envergure et se sacrifient « au nom de Dieu et de la Coloniale » dans de glorieux combats pour l'honneur d'un poste ou d'un fanion.
Quelques années plus tard, en 1958, le 6e renaît à Bouar, en République centrafricaine, par changement d'appellation du 4e régiment interarmes outre-mer. Commandé entre autres par le colonel Bigeard, le 6e RIAOM devient l'un des outils déterminants de la politique française en Afrique et, dès le début de la rébellion tchadienne, il participe de façon prépondérante à ce conflit où la parole de la France est engagée.
Dissous, il devient le 1er décembre 1975, par changement d'appellation du détachement de Libreville, le 6e bataillon d'infanterie de marine stationné au Gabon. Dès les premières années de son existence, le 6e BIMa se distingue par son adaptation remarquable à la vie et au combat en jungle. Ses centres d'entraînement en forêt gabonaise, dont la célèbre piste Malibé, et d'entraînement nautique de Port-Gentil comptent parmi les plus renommés au monde. Sans cesse rénovés et améliorés, ils sont le fruit exclusif de l'expérience des spécialistes du bataillon.
A l'aube du IIIe millénaire, avec le redéploiement militaire français en Afrique, le 6e BIMa est devenu la pièce maîtresse de la présence française sous l'Equateur. Englobant le vecteur aérien, le détachement de l'ALAT, des moyens TAP et une logistique renforcés, le 6e BIMa de l'an 200
2e Etranger 1903 - centenaire d'El-Moungar - 2003.
L'histoire du 2e étranger se confond avec celle de la Légion étrangère. Il occupe le premier rang des troupes d'intervention.
Comme son frère d'armes du 1er Etranger, à partir de 1841, il a été de toutes les campagnes, de toutes les aventures.
Ses légionnaires ont participé à la conquête de l'Algérie, lutté contre Adb El-Kader ; ils ont conduit l'aigle du Second Empire en Crimée, en Italie, où le colonel de Chabrières tomba à la tête de son régiment, au Mexique avec les héros de Camerone, puis ce furent les jours sombres de la défaire de 1870-1871...
La conquête d'un empire pour la République : Tonkin, Dahomey, Soudan, Madagascar, au sein des unités de marche ajoute de nouvelles palmes à sa gloire. Un peu plus tard, c'est l'épopée des compagnies montées du général de Négrier ponctuée par le splendide fait d'armes d'El-Moungar, le « Camerone des sables ».
Le XXe siècle s'ouvre sur la conquête et la pacification du Maroc, émaillée de drames et de victoires éclatantes. Dans les colonnes et les groupes mobiles, les « blédards » du 2e Etranger sont à la pointe du combat, comme ils le sont en 1915 aux Ouvrages blancs, puis durant la campagne de France en 1940, avec la constitution des régiments de marche de volontaires étrangers.
On retrouve naturellement le 2eREI en Indochine jusqu'au crépuscule de Diên Biên Phu, puis en Algérie où il contribue grandement à l'étanchéité du barrage algéro-marocain.
En 1972, une ère nouvelle commence en Corse. Pendant cinq ans, le régiment assure l'instruction des engagés volontaires et constitue un groupement opérationnel. En 1983, vingt ans déjà ! le 2e REI prend garnison à Nîmes.
Appartenant à la 6e division, puis 6e brigade légère blindée, il occupe le premier rang des troupes d'intervention : Liban, Afrique, golfe Persique, Cambodge, Balkans, marquent les étapes de sa nouvelle destinée.
Régiment blindé de la 3e Brigade Mécanisée, le 1er-11e Régiment de Cuirassiers, en cours de professionnalisation, est d'ores et déjà capable d'intervenir en tous temps et en tous lieux lors de crises ou de combats de haute intensité.
Cavaliers de Monsieur de Turenne au sein de « Colonel Général », de Royal Roussillon, Carabiniers de Louis XV, « grosse cavalerie » de la Révolution, c'est lors des campagnes de Napoléon que les cuirassiers gagnent leurs lettres de noblesse. Lorsque le rêve passe, le 1er et le 11e Cuirassiers sont présents en Espagne et en Russie. A Waterloo, on les retrouve unis pour une ultime charge comme ce sera plus tard le cas à Reichshoffen. La Grande Guerre verra les Cuirassiers démontés combattre avec les Poilus et gagner de nouvelles inscriptions de batailles sur les étendards dans la misère des tranchées. Les cuirassiers connaîtront le goût amère de la défaite en 1940, mais renaîtront avec la France combattante. Le 1er Cuirassiers goûtera l'ivresse de l'épopée Rhin et Danube au sein de la 5e DB, le 11e Cuirassiers inscrira les âpres combats du Vercors dans les plus de sn étendard. Le 1er Cuirassiers participera ensuite à la guerre d'Algérie avec de s'installer à Saint-Wendel, en Allemagne, en 1961. Le 11e Cuirassiers renaîtra à Carpiagne en 1981 en reprenant les missions d'instruction du CIABC.
Héritiers de ces unités d'élite, les 1er et 11e groupes d'escadrons de cuirassiers sont aujourd'hui rassemblés en un seul régiment de 80 chars de combat AMX 30 B2 en attendant le char Leclerc à l'horizon 2003.
Régiment des forces, le RC 80 1er - 11e Cuirassiers et l'Escadron d'éclairage et d'investigation qui lui est rattaché, sont basés à Carpiagne, dans la périphérie de Marseille, et font partie de la garnison traditionnelle du grand port phocéen. Camp militaire important par sa situation à proximité des ports méditerranéens, Carpiagne accueille des militaires depuis le début du siècle. Nombreux sont les Provençaux qui ont fait leurs « classes » au Centre d'instruction de l'Arme Blindée Cavalerie implanté sur le site depuis la fin de la guerre d'Algérie. En 1993 s'y est ajouté le centre de formation et de perception « Leclerc » chargé de qualifier les équipages sur le char le plus moderne du monde. A l'aube du XXIe siècle, le camp de Carpiagne constitue la garnison du RC 80 1er - 11e régiment de cuirassiers, officiellement créé le 1er juin 1999.
Régiment blindé de la 3e brigade mécanisée, le 1er - 11e régiment de cuirassiers, en cours de professionnalisation, est d'ores et déjà capable d'intervenir en tous temps et en tous lieux lors de crises ou de combats de haute intensité.
S'il est difficile de définir le mot Prostitution, combien est-il plus difficile de caractériser ce qui est son histoire dans les temps anciens et modernes! Les graves auteurs du Dictionnaire de l'Académie (dernière édition de 1835) n'ont pas trouvé pour ce mot-là une meilleure définition que celle-ci: «Abandonnement à l'impudicité.» Avant eux, Richelet s'était contenté d'une définition plus vague encore: «Déréglement de vie;» mais peu satisfait lui-même de cette explication, dont l'insuffisance accuse la modestie, il en avait complété le sens par une phrase moins amphibologique: «C'est un abandonnement illégitime que fait une fille ou femme de son corps à une personne, afin que cette personne prenne avec elle des plaisirs défendus.» Cette phrase, dans laquelle les auteurs du Dictionnaire de l'Académie ont puisé leur définition, ne dit pas même tout ce que renferme le mot Prostitution, puisque l'abandonnement dont il s'agit s'est étendu, en certaines circonstances, aux personnes des deux sexes, et que les plaisirs défendus par la religion ou la morale sont souvent autorisés ou tolérés par la loi. Ce trafic sensuel, que la morale réprouve, a existé dans tous les siècles et chez tous les peuples; mais il a revêtu les formes les plus variées et les plus étranges, il s'est modifié selon les moeurs et les idées; il a obtenu ordinairement la protection du législateur; il est entré dans les codes politiques et même parfois dans les cérémonies religieuses; il a presque toujours et presque partout conquis son droit de cité, pour ainsi dire, et il est encore, de nos jours, sous l'empire du perfectionnement philosophique des sociétés, il est l'auxiliaire obligé de la police des villes, il est le gardien immoral de la moralité publique, il est le triste et indispensable tributaire des passions brutales de l'homme. Dans un style littéraire vif, érudit, et enlevé, Pierre Dufour nous livre une magistrale histoire du métier le plus vieux du monde qui paraîtra en pas moins de cinq volumes entre 1851 et 1853.