"C'est une des anomalies de notre société toujours plus fragmentée et stratifiée que cette survivance d'un contact régulier de communauté à communauté ; un certain nombre de gens doivent se rendre tous les jours dans des districts périphériques, où ils travaillent isolés, dans un monde étranger et malveillant." Le monde n'est plus qu'une seule cité divisée en millions de districts. Ces différentes zones confient toute leur maintenance et leur sécurité à un programme central. Et lorsque celui-ci est dérobé, rien ne va plus...
Dans cette fable où l'alliance inquiétante de la dépendance technologique et du repli identitaire paraît ne pouvoir déboucher que sur le chaos annoncé, Silverberg pose la question de la surpopulation et du vivre-ensemble à l'ère des mégalopoles connectées.
« La fin du monde ? Un sacré spectacle, les enfants ! ».
Dans un avenir proche, des jeunes couples friands de divertissements en tous genres sont réunis à l'occasion d'une soirée entre ami·es. Au centre des discussions, une distraction inédite tout juste expérimentée par la plupart d'entre eux : les agences de voyages temporels proposent désormais une nouvelle destination. En trois heures de temps, il est possible d'aller assister, à bord d'un vaisseau, à la fin du monde. Mais, les récits des voyageur·ses ne concordent pas. Tandis que les invité·es décrivent et comparent, à l'aune de leur caractère spectaculaire, les paysages mortifères contemplés, de l'extérieur arrivent des nouvelles alarmantes (catastrophes naturelles, épidémies...) mais qu'ils semblent totalement ignorer.
À l'heure où la notion d'effondrement fait florès tant dans l'industrie culturelle que dans les grands médias, Robert Silverberg nous enjoint à nous arracher de notre position indolente de spectacteur·ices d'un effondrement qui ne relève plus de la fiction. Un cri d'alerte !