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karoline postel vinay
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Le G20, laboratoire d'un monde émergent
Karoline Postel-Vinay
- Presses De Sciences Po
- Nouveaux Debats
- 27 Octobre 2011
- 9782724612219
Le Groupe des Vingt (G20) forme un aréopage hétéroclite à l'image de la métamorphose du monde. Ni groupe du Nord, comme le G8, ni groupe du Sud, comme le G77, il réunit des pays développés et des « émergents » qui sont à la fois riches et pauvres (Inde, Brésil), des démocraties et des régimes autoritaires (Chine, Russie), des gouvernements laïcs et religieux (Arabie Saoudite, Indonésie). Contrairement aux autres clubs réservés aux États, il comprend aussi une organisation régionale, l'Union européenne, vingtième membre du G20.
En diversifiant ses interlocuteurs - agences de l'ONU, monde des entreprises, partenaires sociaux -, il répond à une demande croissante de participation au plan international. Il a favorisé une redistribution du pouvoir, longtemps réclamée par le FMI. Pourrait-il aider aussi l'ONU à se réformer ?
Ni directoire global d'un nouvel ordre mondial, ni cellule de crise d'économies en faillite, le G20 apparaît plus certainement comme le lieu d'observation, d'invention et d'expérimentation de nouveaux modes de coopération internationaux au sein d'un monde doublement « émergent ».
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Seoul World Cup Stadium, vendredi 31 mai 2002 : le coup d'envoi de la Coupe du Monde de football est donné. La Corée est au centre de cet événement médiatique planétaire. Les attentats du 11 septembre 2001 ont redessiné, sans les modifier profondément, les équilibres majeurs en Asie du Nord-Est. Entre une Corée du Sud, État démocratique ouvert sur le monde, et la Corée du Nord au confluent du stalinisme et de la dictature dynastique, quel va être le chemin de la réunification ? De quel poids pèsera le pays une fois réconcilié dans le jeu qui le lie et l'oppose à la fois aux deux frères ennemis, le Japon et la Chine ? Les États-Unis pourront-ils s'accommoder d'une réorganisation de l'Asie où la coopération régionale se substituerait à la pax americana ? L'Europe a-t-elle un rôle à jouer dans le processus en cours ? À travers une analyse à la fois fine et claire, précise et vivante, de la situation passée et présente de la Corée, Karoline Postel-Vinay brosse un tableau plus large des problèmes et des scénarios politiques possibles pour les pays d'Asie orientale issus de la traditionnelle «sphère chinoise».
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L'Occident et sa bonne parole : nos représentations du monde, de l'Europe coloniale à l'Amérique hégémonique
Karoline Postel-Vinay
- Flammarion
- 13 Janvier 2005
- 9782082104463
À la fin du XIXe siècle, sur fond de colonisation et de décomposition des empires asiatiques, les Européens ont imaginé une scène internationale inédite à l'échelle de la planète. Dès 1917, avec Woodrow Wilson, les Américains ont conçu le grand récit qui s'y déroulerait - la lutte du Bien (liberté) contre le Mal (tyrannie)-, repris successivement par Rooseveit (le Bien contre le fascisme), Truman (contre le totalitarisme) et aujourd'hui Bush (contre le terrorisme). La réélection de George Bush se fonde donc sur un consensus ancien : l'idée d'une «destinée manifeste» de l'Amérique. Cette «mission libératrice» des États-Unis n'est pas sans rappeler la «mission civilisatrice» des Européens de l'ère coloniale. Mais, si la page du colonialisme est bel et bien tournée, la notion de supériorité morale, elle, n'a jamais complètement quitté l'esprit des Occidentaux. Et ce qu'on présente en général comme un décalage entre l'Amérique et le reste de la planète relève plus profondément d'un problème de relation entre l'Occident et le monde non-occidental. Les Américains comme les Européens ne pourront faire admettre leurs valeurs communes - la démocratie, l'État de droit-, s'ils n'ont pas une conscience plus affûtée de leur position face au reste du globe. Depuis soixante ans, l'Europe a la chance d'être le laboratoire d'un nouveau mode de relations internationales. Elle n'en fait pas pleinement usage, mais elle peut proposer une autre manière de défendre les valeurs universelles. Ce livre renouvelle le débat actuel sur la politique étrangère des États-Unis et sur la relation transatlantique, en insistant sur le rôle décisif des discours et des représentations dans la géopolitique. Aujourd'hui, et plus encore demain, les représentations géopolitiques constitueront un enjeu de pouvoir, au même titre que la course aux armements ou que le développement technologique.