raphaël larrère
-
Le pire n'est pas certain
Catherine Larrère, Raphaël Larrère
- Premier Parallele
- Poche
- 19 Octobre 2023
- 9782850611964
La chose est entendue : nous ne vivons plus dans un système climatique stable, la biodiversité s'érode, les océans s'acidifient. En entrant dans l'ère de l'Anthropocène, nous avons perdu le contrôle de notre monde.
La science de l'effondrement, ou collapsologie, affirme que la catastrophe est inévitable et qu'il ne nous reste plus qu'à nous y préparer. Il nous faut accepter la chute, que l'on s'en désespère ou que l'on y trouve une jouissance coupable. Autrement dit, il n'y a pas d'alternative - comme le disait en son temps Margaret Thatcher.
Or il y a une alternative. Il y en a même de très nombreuses, car ailleurs la catastrophe est déjà arrivée et a déjà donné naissance à des mobilisations politiques et écologiques. Le catastrophisme, cette construction récente qui touche les classes moyennes occidentales, c'est un récit du Tout , un récit dépolitisé qui nous encourage à nous prendre en charge de manière privée. Or, c'est en politisant l'écologie et en adoptant un point de vue local que nous verrons se rouvrir les possibilités d'action, dans leur pluralité. C'est ainsi que nous éviterons la catastrophe - car elle est évitable.
Une réhabilitation de la politique contre le défaitisme ambiant.
Philosophie Magazine Un plaidoyer pour l'action politique.
Thomas Snegaroff, France Info Un ouvrage subtil et tranchant ; à lire et à méditer d'urgence en ces temps troublés !
Écologie et politique -
Du bon usage de la nature : pour une philosophie de l'environnement
Catherine Larrère, Raphaël Larrère
- Flammarion
- Champs Essais
- 2 Février 2022
- 9782080268761
On nous dit que la nature n'existe plus:de part en part intelligible, la voici enfin totalement maîtrisée. Et après? Parvenons-nous à enrayer l'érosion de la biodiversité? Arrivons-nous à endiguer le réchauffement climatique? Et s'il s'agissait moins de choisir entre l'homme et la nature que de comprendre à quelles conditions un nouveau naturalisme est aujourd'hui possible?L'ambition de ce livre est de réexaminer les termes d'un débat dont la violence masque les enjeux. Chemin faisant, de l'histoire de la philosophie à l'analyse des politiques modernes de protection de la nature et de prévention des risques, Catherine et Raphaël Larrère posent les jalons d'une nouvelle vision de la nature.Une nature en devenir dans laquelle l'homme pourrait s'inscrire sans dommage et préserver ainsi sa demeure.Au-delà de l'opposition entre naturalisme et humanisme, ils en appellent ainsi à un bon usage de la nature, un usage écocentré.
-
Penser et agir avec la nature : une enquête philosophique
Catherine Larrère, Raphaël Larrère
- La découverte
- Poche Sciences Humaines
- 14 Juin 2018
- 9782348036279
Que signifie " protéger la nature " ? Répondre à cette question concrète, urgente, suppose d'affronter une question proprement philosophique. Car la notion même de " nature " ne va plus de soi. On a pris l'habitude d'aborder l'environnement à partir des oppositions entre nature et culture, naturel et artificiel, sauvage et domestique, que la globalisation de la crise environnementale a effacées : le changement climatique remet en cause la distinction traditionnelle entre histoire de la nature et histoire humaine.
Ces oppositions tranchées n'ont plus lieu d'être, mais leur effacement ne signifie pas pour autant le triomphe de l'artifice. On peut continuer à parler de " nature " et même en parler mieux, parce qu'il n'y a plus à choisir entre l'homme et la nature, mais plutôt à se soucier des relations entre les hommes, dans leur diversité, et la diversité des formes de vie. Que l'on s'intéresse à la protection de l'environnement, aux techniques ou à la justice environnementale, cet ouvrage montre qu'il est possible de concilier le souci de la nature, la diversité des cultures et l'équité entre les hommes ; et qu'il existe aussi des manières d'agir avec la nature et pas contre elle. -
Bulles technologiques
Catherine Larrère, Raphaël Larrère
- Éditions Wildproject
- 7 Janvier 2017
- 9782918490623
Créer la vie à partir de rien, éradiquer définitivement certaines espèces, annuler le vieillissement, faire travailler des nano-machines à notre place...
Il y aurait de quoi être effrayé par les ambitions des nanotechnologies et de la biologie de synthèse, de ces apprentis- sorciers qui semblent avoir déclaré «mort à la vie». A écouter les promesses de ces nouvelles technologies, on peut penser que détenir une telle puissance, c'est s'exposer à des catastrophes de même ampleur.
Mais ces promesses technologiques ont-elles la moindre consistance ?
Les espoirs technophiles ne sont pas le revers des angoisses technophobes ? Les nanotechnologies ont beaucoup promis, surtout dans le domaine de la santé, mais qu'ont-elles produit ? Les promesses technologiques cherchent surtout à aspirer dans leurs bulles ceux qui y croient, pour attirer les crédits.
Par-delà les promesses et les peurs, ce livre propose de replacer ces technologies dans leur contexte, afin de saisir les transformations du monde social qu'elles sont susceptibles d'apporter. Y compris dans leur contexte naturel, car la technique est un mode de relation essentiel à la nature.
-
La cueillette. À qui l'évoque, elle parle d'autarcie, de plantes médicinales, d'herbes sauvages, de menues glanes paysannes. On tient cette activité pour une survivance, or en plusieurs régions, le nombre de ses adeptes augmente. Ne serait-ce qu'un passe-temps, une manière de «hobby« paysan ? Les volumes commercialisés chaque année infirment cette idée reçue. Les ruraux ne sont pas seuls à parcourir landes et sous-bois, concurrencés par les citadins et les vacanciers de plus en plus nombreux à partir en cueillette.
Au moment où l'on parle tant de biodiversité, de développement durable et de production alimentaire biologique et à empreinte écologique limitée, la cueillette ne saurait être traitée par le dédain.
L'ouvrage nous invite à ces récoltes de petits fruits, de champignons, de fleurs, de lichens et à la connaissance de ceux qui, de saison en saison, s'y adonnent le plus souvent dans une forme de discrétion vis-à-vis de la nature.
Raphaël Larrère et Martin de la Soudière sont chercheurs et auteurs de nombreuses publications ayant trait à la nature et au monde paysan.
-
Penser et agir avec la nature
Catherine Larrère, Raphaël Larrère
- La Decouverte
- 30 Avril 2015
- 9782707185716
Que signifie « protéger la nature » ? Répondre à cette question concrète, urgente, dans le contexte de crise environnementale que nous connaissons, suppose d'affronter une question proprement philosophique. Car la notion même de « nature » ne va plus de soi. Au siècle dernier, les questions environnementales étaient abordées à partir des oppositions nature/culture, naturel/artificiel, sauvage/domestique, que la globalisation de la crise environnementale a effacées. En effet, le changement climatique met en cause la distinction traditionnelle entre histoire de la nature et histoire humaine - ce que traduit notamment l'émergence de la notion d'anthropocène.
À ceux qui craignent que, si l'on renonce à penser une nature extérieure à l'homme (sur le modèle de la wilderness), on se prive de tout critère pour la protéger, comme à ceux qui nient une telle distinction et prennent acte de l'anthropisation irréversible de la nature, l'ouvrage répond en essayant de surmonter les impasses de ces débats sur le dualisme (et sa fin) qui structurent nos cadres de pensée.
Comment surmonter l'effacement de la distinction naturel/artificiel ? En comprenant que l'on peut, depuis la culture, juger du rapport entre artificiel et naturel. L'intervention humaine sur les écosystèmes naturels ne doit plus se penser comme un processus prométhéen d'artificialisation destructrice, mais sur le modèle du « pilotage », une manière d'agir avec la nature, plutôt que de la soumettre.
La première originalité de cet ouvrage tient à la démarche qui l'a inspiré, alliant l'enquête philosophique aux acquis scientifiques (en écologie, éthologie, biologie, etc.). La seconde est d'articuler des questions qui, trop souvent, s'ignorent : par exemple, une réflexion sur la nature et une réflexion sur la technique. Les auteurs montrent qu'il est possible de concilier le souci de la nature et la diversité des cultures, l'exigence de justice et le respect de l'environnement.
-
Les Intermittents du bio : Pour une sociologie pragmatique des choix alimentaires émergents
Claire Lamine, Francis Chateauraynaud, François Sigaut, Raphaël Larrère
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 11 Décembre 2008
- 9782735112258
Doit-on relier le succès des produits biologiques au seul contexte récent de crises et de controverses alimentaires ? En fait, les interrogations des mangeurs sont non seulement d'ordre sanitaire, mais aussi diététique, gustatif et éthique. Face à ces incertitudes, certains, les mangeurs bio puristes, délèguent totalement leurs choix au label bio. Mais dans leur grande majorité les consommateurs bio sont irréguliers dans leur choix bio, et ouverts à d'autres solutions : ce sont des mangeurs bio intermittents. L'étude de leur cas nous fait accéder à la complexité et à la variabilité des pratiques alimentaires contemporaines. Pour les décrire, l'approche proposée combine l'analyse de leurs trajectoires et l'analyse pragmatique et microsociologique des rapports entre ces mangeurs et leurs aliments, ce qui permet d'appréhender les variations du degré de réflexivité de l'acte alimentaire et de l'incertitude ressentie par les mangeurs sans basculer dans un relativisme peu constructif. S'opposant aux figures d'un consommateur « zappeur » et déstructuré ou, au contraire, déterminé par son appartenance sociale, l'ouvrage défend la thèse d'une réflexivité routinière.
Cette analyse relie aussi les pratiques des mangeurs et celles des filières agroalimentaires, d'ordinaire déconnectées du fait des découpages classiques des disciplines scientifiques. L'étude de systèmes agroalimentaires alternatifs met en exergue des formes possibles de construction de la confiance : ouvrir la « boîte noire » de la production alimentaire, créer des espaces de négociation entre producteurs et consommateurs et même des formes de partage des incertitudes, « ré-attacher » les produits à la nature par le respect de leurs irrégularités. Cela conduit aussi à discuter les limites de la relocalisation des systèmes agroalimentaires, notamment en termes d'équité sociale, et, plus largement, les dimensions politiques de la consommation alimentaire. -
Le Principe de précaution dans la conduite des affaires humaines
Olivier Godard, François Sigaut, Raphaël Larrère
- Inra
- 2 Août 2002
- 9782738007179
Ce livre croise les regards de plusieurs disciplines sur ce "principe de précaution" qui en appelle à la prévention sans attendre la démonstration scientifique de la réalité des risques. La réflexion s'y nourrit de l'analyse précise de situations de risques touchant à la santé publique, la protection de l'environnement planétaire, la sécurité aérienne et industrielle. Appelé à devenir une référence sur ce thème, cet ouvrage intéressera les scientifiques, les experts, les décideurs et plus largement tous ceux qui s'interrogent sur l'attitude à avoir vis-à-vis de risques que la science ne fait encore que pressentir.
-
L' Ours et le loup : Essai d'anthropologie symbolique
Sophie Bobbe, François Sigaut, Raphaël Larrère
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 1 Avril 2002
- 9782735109364
Le couple formé par l'ours et le loup est une figure de premier plan dans la littérature populaire et les bestiaires d'Europe occidentale. Parfois, il "fait" l'actualité et intéresse la presse nationale et locale. À partir de sources écrites (savantes) et orales (populaires) et d'une étude de terrain menée dans la chaîne Cantabrique espagnole (où vivent encore loups et ours à côté de bergers et d'agriculteurs) l'ouvrage rend compte du rôle symbolique de ces deux animaux dans les systèmes de représentation de l'imaginaire occidental (France et Espagne), et dégage le rapport structural reliant l'ours et le loup. Quant aux émotions et pulsions que suscite le binôme, l'auteure recourt pour les expliciter aux divers outils de la psychanalyse.
-
À l' Abattoir : Travail et relations professionnelles face au risque sanitaire
Séverin Muller, Jean-michel Chapoulie, François Sigaut, Raphaël Larrère
- Quae
- Natures Sociales
- 3 Juillet 2008
- 9782759200511
Les abattoirs sont des lieux de mise à mort qui s'opposent à certaines valeurs morales de la société. Mais ils sont aussi depuis la crise de la vache folle un exemple d'organisation soumise à la gestion contemporaine des risques sanitaires. Les tensions entre santé publique et impératifs de profits obligent les acteurs professionnels à redéfinir leurs pratiques et leurs relations. A partir d'une expérience ouvrière en abattoir, l'auteur expose les réalités d'un travail et d'une organisation sociale méconnus du grand public. Il contribue au débat sur les transformations récentes des politiques publiques du risque dans notre société.
-
Alimentation populaire et réforme sociale : Les consommations ouvrières dans le second 19e siècle
Anne Lhuissier, Claude Grignon, François Sigaut, Raphaël Larrère
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 6 Décembre 2007
- 9782735111404
Comment appréhender les pratiques ordinaires d'alimentation des ménages ouvriers dans la seconde moitié du 19e siècle ? Quelles sources nous permettent d'accéder aux repas quotidiens, aux courses ou aux préparations domestiques ? L'histoire sociale est traversée de nombreux débats sur la façon d'assurer aux classes laborieuses le bon marché et la qualité sanitaire des aliments. Orchestrés par un ensemble de réformateurs, ces débats trouvent une traduction concrète dans une série de dispositifs pratiques et réglementaires, tels que les cantines ou la taxe du pain. Ces contributions pratiques et savantes à la réforme de l'alimentation populaire forment autant de sources documentaires primaires disponibles pour l'interprétation, à condition d'adopter une posture de recherche critique. En restituant les contextes d'énonciation, l'auteur explicite le point de vue à partir duquel les enquêteurs sociaux observent, s'étonnent, jugent, concluent et recommandent ; elle appréhende les principes cognitifs à la base de leurs projets réformateurs et les réponses ouvrières en terme d'usages. Articulant l'élaboration d'une question réformatrice sur l'alimentation à l'étude des pratiques alimentaires en milieu populaire, l'enquête nous mène ainsi à travers les cantines patronales, les boutiques sociétaires, les étals de boucheries, les marchés de "seconde bouche" ou les restaurants à prix fixe. Elle propose une approche ethnographique des pratiques alimentaires, et aboutit à une typologie descriptive et compréhensive des familles ouvrières selon leur rapport à l'épargne et à la consommation. L'ouvrage montre notamment comment, en contraignant à prendre les repas de midi hors du domicile, la dimension urbaine est au principe de la différenciation sociale des consommations alimentaires. C'est par le restaurant à prix fixe que passerait l'uniformisation des habitudes d'alimentation.
-
Le Temps de manger : Alimentation, emploi du temps et rythmes sociaux. Table ronde, Paris, oct. 1989
François Sigaut, Françoise Sabban, Claude Grignon, Raphaël Larrère, Maurice Aymard
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 12 Avril 1995
- 9782735105090
En embrassant la diversité anthropologique, historique et sociale des conceptions et des usages du temps, les études réunies dans ce volume invitent à des approches croisées : par exemple entre le temps des consommateurs et celui des producteurs, entre le temps des cultures sans horloge et le temps des sociétés hyperponctuelles, entre les civilisations qui associent temps linéaire et temps cyclique et celles qui ne croient qu'à un seul temps. Traiter du temps sous l'angle de l'alimentation aide, en spécifiant une notion spontanément concédée à la physique et à la philosophie, à la faire entrer dans le champ des sciences humaines.
-
Les Oiseaux de cage : Passions d'amateurs
Eliane Del Col, François Sigaut, Raphaël Larrère
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 1 Janvier 2002
- 9782735109630
Qui sont les quelque 10 000 passionnés d'oiseaux officiellement recensés à ce jour ? Comment devient-on un éleveur amateur ? Quel rapport à la nature sous-tend cette pratique ? C'est à quelques-unes de ces questions et à de nombreuses autres que l'ouvrage de la sociologue Eliane Del Col apporte des réponses.
-
Penser le comportement animal : Contribution à une critique du réductionnisme
François Sigaut, Florence Burgat, Raphaël Larrère
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 18 Mars 2010
- 9782735112975
Dire qu'un animal se comporte à l'égard de ce qui l'entoure qu'est-ce à dire ? Le comportement est constitué par un type de manifestations qui n'appartient qu'à certains vivants ; il forme un flux continu et spontané qu'une étude segmentée détruit nécessairement. Pourtant, ce sont de brèves séquences comportementales isolées au laboratoire que l'on choisit d'étudier. Mais a-t-on encore affaire à un comportement ? Ne l'a-t-on pas ainsi réduit à l'un des éléments qui le composent : les mécanismes physiologiques, le programme génétique, les opérations cognitives, etc. ? Qu'est-ce qu'un animal empêché de se comporter, qui est-il ? On doit alors s'interroger sur les raisons de la prédominance des études de laboratoire et sur les bénéfices qui peuvent être tirés d'une telle production de connaissances. Car ces méthodes décident notamment des conditions de vie de millions de mammifères et d'oiseaux destinés à la consommation.
À l'opposé de cette perspective réductionniste, le comportement est compris par les approches phénoménologiques comme l'expression d'une liberté, une relation dialectique avec le milieu. Celles-ci imposent du même coup des conditions d'observation en milieu naturel. Comment, dès lors, élaborer une éthologie plus juste, tant du point de vue de la compréhension du comportement que de celui des besoins, au sens large, des animaux placés sous la domination de l'homme ? -
Grands barrages et habitants : Les risques sociaux du développement
Sophie Bonin, Nathalie Blanc, François Sigaut, Raphaël Larrère
- Maison Des Sciences De L'Homme
- Natures Sociales
- 24 Avril 2008
- 9782735111718
Les grands barrages renvoient presque uniquement à une technicité, à l'ingénierie du 20e siècle et ses prouesses, ou à des noms, symboles nationaux (Hoover, Assouan...), parfois à des catastrophes mémorables (Malpasset en France). Ils renvoient aussi à une réponse aux besoins humains, dans les domaines énergétiques et agricoles notamment, qui a fait ses preuves. Seulement, au sortir d'un siècle qui a vu dominer la politique des grands équipements comme principale réponse à l'accroissement des besoins humains, la société civile avance de nouvelles interrogations. Dégâts écologiques, appauvrissement des populations locales, échecs économiques du projet lui-même ont été parfois dénoncés.
Un collectif de chercheurs en sciences sociales (géographie, anthropologie, histoire, économie, sciences de la gestion) s'est réuni, dans cet ouvrage, autour d'une intuition : au coeur du malaise créé par ces grands équipements se trouve une figure - celle de l'habitant - mal abordée, voire « maltraitée ». Le volet social ne doit plus être une annexe aux études d'aménagement, mais doit être au départ d'une nouvelle logique de gestion de l'environnement. Les analyses proposées ici, de projets de barrage (Charlas en France, Belo Monte au Brésil...) ou d'évaluations d'ouvrages existants (Alqueva au Portugal, barrages alpins...), vont au-delà des questions d'acceptabilité sociale, et approfondissement des milieux de vie par les habitants dans la conception de ces grands équipements. Les enjeux de ce renouvellement de la « logique aménagiste » s'inscrivent aujourd'hui dans l'optique des principes du développement durable. -
La Production de connaissance pour l'action : Arguments contre le racisme de l'intelligence
Jean-pierre Darre, François Sigaut, Raphaël Larrère
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 7 Septembre 1999
- 9782735108473
Comment rendre compte du fait que les praticiens, agriculteurs ou autres professionnels, produisent, évaluent et renouvellent sans cesse la connaissance qui guide leurs activités ? Comment récuser la démarche de ceux qui, sous couvert de partager "le" savoir, prétendent diriger l'action des autres ? Comment, sans sombrer dans le relativisme, dénoncer le scientisme, légitimer les formes de connaissance des praticiens et fonder les possibilités d'une réelle coopération entre pensée savante et pensée de la pratique ? Comment montrer qu'une société où seules les minorités auraient l'apanage de l'intelligence est une utopie, tenace mais stérilisante ? Utopie qui se nourrit du "racisme de l'intelligence". L'ouvrage, à la croisée de la sociologie et de l'anthropologie, s'adresse aux chercheurs et à ceux qui ont à conseiller, diriger ou informer : travailleurs sociaux, responsables syndicaux, dirigeants ou experts. Mêlant l'expérience de terrain et théorie, l'auteur commente des textes de disciplines et de tendances très diverses, composant un corpus conceptuel et méthodologique original, tendu vers l'étude de la production de connaissance pour l'action.
-
La Moisson des marins-paysans : L'huître et ses éleveurs dans le bassin de Marennes-Oléron
Pascale Legué-dupont, François Sigaut, Raphaël Larrère
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 1 Novembre 2004
- 9782735110391
Trois espèces d'huîtres ont depuis plus d'un siècle influencé la dynamique d'une partie du littoral charentais : le bassin de Marennes-Oléron. Quelles images et connaissances de la Marennes, la portugaise, la japonaise suscitent-elles auprès du grand public ? Peu, même si ce coquillage, plutôt festif, constitue un mets courant. Les ostréiculteurs charentais - et les ostréicultrices dont la place est majeure dans la profession - n'entrent pas non plus dans les habituelles typologies socioprofessionnelles. Sont-ils "gens de mer" ou "gens de terre" ? Leur métier, à la fois traditionnel et moderne, s'inscrit dans une certaine marginalité. C'est ce qui en fait tout l'attrait pour l'observateur. Retraçant les évolutions d'une technique à travers le vécu de cette micro-société charentaise, l'ouvrage met en relief les dispositions d'une profession à se projeter dans le futur.
-
Les animaux.; deux ou trois choses que nous savons d'eux
Vinciane Despret, Raphaël Larrère
- HERMANN
- 2 Juillet 2014
- 9782705688561
Ce livre issu d'un colloque tenu en juillet 2010, au Centre culturel international de Cerisy, a réuni des spécialistes de disciplines très diverses partageant un intérêt pour les animaux. Certains les étudient dans la nature ou dans les laboratoires, là où d'autres enquêtent auprès de chasseurs, d'éleveurs, de soignants, d'activistes ou de protecteurs. De tous ces récits, ressort le fait que les animaux importent à chacun de leurs auteurs, qu'ils vivent avec eux, les chassent ou les protègent, ou encore qu'ils en fassent un objet de savoir. Tous s'interrogent sur la façon dont nous faisons aujourd'hui société avec des animaux et sur les formes du « vivre ensemble » que nous devons inventer. Que savons-nous de ces animaux ? Que pouvons-nous imaginer de ce que nous ignorons ? Mais surtout : en quoi ce que nous en savons modifie-t-il notre façon d'être avec eux ?
-
Des hommes et des forêts
Olivier Nougarede, Raphaël Larrère
- GALLIMARD
- 15 Septembre 1993
- 9782070531516
-
Machinisme et bricolages
Anne-Marie Guenin, François Sigaut, Raphaël Larrère
- Maison Des Sciences De L'Homme
- 1 Janvier 2003
- 9782735109869
L'auteure, chercheure en anthropologie, est la première à mener une enquête ethnographique sur l'inventivité technique dans le monde rural. En s'appuyant sur l'exemple de deux communautés d'agriculteurs bourguignons (les producteurs de cassis en Côte-d'Or et ceux de cerises de l'Yonne), elle montre comment l'inventivité technique dans l'utilisation du matériel agricole permet de compenser la standardisation de ce dernier, lorsqu'il est produit par des fabricants industriels. C'est le cas, par exemple, d'une machine à récolter les framboises ou encore de l'utilisation d'un tracteur suranné. Ces exemples d'ingéniosité montrent comment de petites communautés paysannes parviennent à survivre en dépit de l'industrialisation, preuve par ailleurs de la subsistance d'une "pensée sauvage" que l'ethnologue se doit de mettre en valeur.