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L'existence d'une autobiographie rédigée de façon aussi précise et méticuleuse que Ma Vie est une chance exceptionnelle pour la postérité, qui dispose ainsi d'un document de première main, même si sa fiabilité est parfois sujette à caution. Certes, le récit ne couvre qu'une partie du parcours artistique, politique et intellectuel du compositeur : il commence avec sa naissance à Leipzig en 1813 et s'arrête en 1864, au moment où le roi Louis II de Bavière lui accorde sa protection. Cette autobiographie propose une fresque haute en couleurs, riche en événements et d'une grande précision sur les cinquante premières années de la vie du compositeur ; elle permet d'entrer dans l'intimité de la genèse de son oeuvre, de ses premiers émois amoureux ; de vivre avec lui sa rocambolesque fuite de Riga, ses difficiles séjours à Paris, sa participation à la révolution de 1849 à Dresde et son long exil suisse dans les années 1850.
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Correspondance Nietzsche-Wagner
Friedrich Nietzsche, Richard Wagner
- Kime
- Philosophie Epistemologie
- 16 Janvier 2018
- 9782841748778
Nietzsche et Wagner dans leur intimité ! Compte tenu de l'importance des personnages, la chose suffirait déjà amplement à mériter notre attention. Mais il y a bien plus pour mériter notre attention dans cette correspondance. Bien plus, car on assiste ici à la naissance de la philosophie de Nietzsche cherchant alors un modèle de sagesse chez Wagner censé ressusciter les tragiques grecs. Bien plus encore, car en voyant ici Wagner travailler à son rêve de Bayreuth et, plus profondément, à son ambitieux projet de renaissance de la civilisation allemande et en voyant ici le jeune Nietzsche tenter d'oeuvrer à ce double projet au côté de Wagner, son aîné de 31 ans, ce qu'on voit, à sa source, c'est le projet, plus ambitieux encore, de refondation de la civilisation humaine tout entière que Zarathoustra viendra chanter bien des années plus tard.
Bien plus enfin, car on peut aussi à la lecture de ces lettres comprendre pourquoi les sentiments chaleureux dont elles témoignent devaient se transformer en farouche hostilité : on accepte mal de s'être laissé longtemps fasciner, subjuguer - fût-ce par le plus charmeur des artistes - quand on s'appelle Nietzsche.