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Autrement
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1954. Au Rwanda sous tutelle belge, Consolée, fille d'un Blanc et d'une Rwandaise, est retirée à sa famille noire et placée dans une institution pour «enfants mulâtres».Soixante-cinq ans plus tard, Ramata, quinquagénaire d'origine sénégalaise, effectue un stage d'art-thérapie dans un Ehpad du Sud-Ouest de la France. Elle y rencontre madame Astrida, une vieille femme métisse atteinte de la maladie d'Alzheimer qui perd l'usage du français et s'exprime dans une langue inconnue.En tentant de reconstituer le puzzle de la vie de cette femme, Ramata va se retrouver confrontée à son propre destin familial et aux difficultés d'être noire aujourd'hui dans l'Hexagone.Histoire d'une réparation symbolique et d'une langue retrouvée, Consolée est un roman poétique, bouleversant, qui met en résonance le passé colonial et la condition des enfants d'immigrés.
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Lorsqu'elle se marie, Magdalena Van Bereyen est obligée de renoncer à ses rêves d'aventure sur les bateaux de son père, car là n'est pas la place d'une femme. Encore moins au XVIIe siècle, en Hollande. Dans son journal intime, elle confie alors, au fil de ses souvenirs et des tumultes de sa vie d'épouse, les secrets de son âme.Ce premier roman de Gaëlle Josse, inspiré d'un tableau de l'âge d'or flamand, est le portrait intemporel, empreint de mélancolie et de poésie, de la condition des femmes.
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Avant que le monde ne se ferme
Alain Mascaro
- Autrement
- Autrement Litterature
- 18 Août 2021
- 9782746760899
Anton Torvath est tzigane et dresseur de chevaux. Né au coeur de la steppe kirghize peu après la Première Guerre mondiale, il grandit au sein d'un cirque, entouré d'un clan bigarré de jongleurs, de trapézistes et de dompteurs. Ce «fils du vent» va traverser la première moitié du «siècle des génocides», devenant à la fois témoin de la folie des hommes et mémoire d'un peuple sans mémoire. Accompagné de Jag, l'homme au violon, de Simon, le médecin philosophe, ou de la mystérieuse Yadia, ex-officier de l'Armée rouge, Anton va voyager dans une Europe où le bruit des bottes écrase tout. Sauf le souffle du vent.À la fois épopée et récit intime, Avant que le monde ne se ferme est un premier roman à l'écriture ample et poétique. Alain Mascaro s'empare du folklore et de la sagesse tziganes comme pour mieux mettre à nu la barbarie du monde.
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Tous tes enfants dispersés
Beata Umubyeyi Mairesse
- Autrement
- Autrement Litterature
- 21 Août 2019
- 9782746751392
Peut-on réparer l'irréparable, rassemble ceux que l'histoire a dispersés ? Blanche, rwandaise, vit à Bordeaux après avoir fui le génocide des Tutsi de 1994. Elle a construit sa vie en France, avec son mari et son enfant métis Stokely. Mais après des années d'exil, quand Blanche rend visite à sa mère Immaculata, la mémoire douloureuse refait surface. Celle qui est restée et celle qui est partie pourront-elles se parler, se pardonner, s'aimer de nouveau ? Stokely, lui, pris entre deux pays, veut comprendre d'où il vient.
Ode aux mères persévérantes, à la transmission, à la pulsion de vie qui anime chacun d'entre nous, Tous tes enfants dispersés porte les voix de trois générations tentant de renouer des liens brisés et de trouver leur place dans le monde d'aujourd'hui. Ce premier roman fait preuve d'une sensibilité impressionnante et signe la naissance d'une voix importante.
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Le passage de l'adolescence à l'âge adulte de deux amis d'enfance, à l'occasion d'une découverte inquiétante qui va précipiter et dramatiser ce passage.
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" Avec Sophie, j'ai tout reçu, et tout perdu. Je me suis cru invincible. Je nous ai crus invincibles. Jamais je n'ai été aussi désarmé qu'aujourd'hui, ni plus serein peut-être." François Vallier, jeune pianiste célèbre, découvre un jour que Sophie, qu'il a aimée passionnément puis abandonnée dans des circonstances dramatiques, est internée depuis plusieurs années. Il quitte tout pour la retrouver.
Confronté à un univers inconnu, il va devoir se dépouiller de son personnage, se regarder en face. Dans ce temps suspendu, il va revivre son histoire avec Sophie, une artiste fragile et imprévisible, jusqu'au basculement.
La musique de nos vies parfois nous échappe. Comment la retrouver ?
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"Essayez de vous imaginer le choc qu'il reçut.
Dans ce lieu sauvage qui ne figurait sur aucune carte, plus sordide que le plus misérable comptoir malais n'avait le droit de l'être, cette Européenne avançant dans le froissement des herbes, vêtue d'une robe de cocktail fantaisie en satin d'un rose sale, avec une longue traîne bordée de dentelle déchirée, et des yeux noirs de jais dans un visage blanc comme plâtre. Davidson crut qu'il sommeillait, qu'il délirait.
Dans la cuvette boueuse de ce répugnant village (c'était l'odeur que Davidson venait de sentir), un couple de buffles crasseux se leva en ronflant et s'éloigna en faisant craquer les buissons, frappé de panique par cette apparition." Mère d'un petit garçon, Anne la Rieuse s'est raccrochée, après une vie légère, au douteux Bamtz, un parasite qui vit de combines. Davidson n'a que la faiblesse d'être "un homme profondément bon" : par humanité, il promet de revenir de temps à autre les voir.
C'est chargé exceptionnellement de caisses de vieux dollars que son steamer fait un jour escale dans la crique. S'il s'attend à retrouver Anne la Rieuse et son compagnon, Davidson ne soupçonne pas qu'il se jette alors dans un traquenard.
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L'action se déroule dans une petite ville de Sibérie où sont rassemblés quelques autochtones, des descendants d'exilés de l'époque tsariste, des Russes envoyés coloniser ces espaces vides et des assignés à résidence, généralement des familles de condamnés politiques : Estoniens, Coréens, Polonais, Ukrainiens... une mosaïque bigarrée de peuples persécutés par Staline et sous la menace constante du NKVD, qui peut sous n'importe quel prétexte faire irruption dans une maison et bouleverser tragiquement la vie de ses habitants.
Le narrateur, Petia (Pierre) est Polonais et issu d'une famille singulière : en septembre 1939, lors du partage de la Pologne entre Hitler et Staline, le père (petit noble polonais militaire de carrière) a été fait prisonnier par les Russes et a été envoyé dans un camp de travail. Sa mère est une Juive d'ascendance caucasienne, d'une fascinante beauté (les habitants du bourg la surnomment « Beauté »), d'une grande force de caractère et d'une révérence mystique pour le Livre. On voit par petites touches la vie quotidienne dans la taïga, les plaisirs et les malheurs, l'apprentissage de la vie, les premières amours, la volonté de survivre et cette étrange fascination pour la mort omniprésente.
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L'éternité (suite et fin)
Hervé Le Corre
- Autrement
- Autrement Litterature
- 12 Octobre 2022
- 9782080290748
La mort surprend Louis Lorenzo au milieu de son salon, sac de courses en main. Une disparition soudaine que personne ne remarquera. Personne, si ce n'est Louis Lorenzo lui-même, qui abandonne son corps et contemple son cadavre depuis les quatre coins de la pièce. Louis part alors explorer les environs qui l'ont vu vaquer à ses banales occupations de retraité. Parfois propulsé dans des dimensions dont il ne soupçonnait rien, il se heurte encore au mur de verre de sa solitude. Et sans cesse, obsédé, il revient à ce corps qu'il n'habite plus mais sur lequel une autre forme de vie commence à proliférer.De sa magnifique écriture précise, douce-amère, Hervé Le Corre nous livre un texte à la lisière du roman noir, du conte fantastique et de la Vanité. Habitué à mettre en lumière l'existence des «petites gens», l'auteur de Traverser la nuit invente ici la mort minuscule, celle qui, logiquement, clôt une vie minuscule.
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Hank, Lee, Kip et Ronny, quatre amis d'enfance trentenaires, sont réunis dans leur ville natale à l'occasion du mariage de l'un d'entre eux. Les retrouvailles sont marquées par une complicité joyeuse, mais aussi par l'incompréhension, la désillusion, les rivalités. Premier roman.
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Une toute jeune héroïne, qui n'avait jamais aimé, est présentée chez ses parents à Gabriele, fils de famille charmeur, extravagant et auréolé d'une sorte de folie. Leur brève rencontre crée un lien secret qui hantera la jeune fille, longtemps après le départ de Gabriele vers un destin houleux. Les années passent, et la narratrice se marie enfin, comme par défi au destin, à un fonctionnaire, locataire de ses parents. Alors qu'ils se trouvent en voyage de noces, elle croise Gabriele malade et affaibli, chargé de toutes ses anciennes tentations.
Un récit intime et tendu pour un drame empreint de romantisme comme de fatalité, ni mièvre ni convenu, qui touche à l'universel par les passions mises en jeu.
De l'adoration au désespoir, du calme lumineux de la mer à la violence frénétique du vent, les sentiments et la nature sardes vibrent ici avec la même exaltation, la même démesure. Passion et pudeur farouches, jusqu'au bout.
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La traversée amoureuse
Vita Sackville-West
- Autrement
- Autrement Litterature
- 4 Février 2015
- 9782746740211
« Il y a maintenant trois semaines que nous sommes en mer. C'était peut-être une idée folle de suivre Laura. » Une croisière autour du monde aux côtés de la femme qu'il aime. C'est ainsi qu'Edmund Carr, journaliste d'une cinquantaine d'années, a choisi de passer les derniers mois qu'il lui reste à vivre. Il a délibérément caché à Laura, la jeune veuve dont il est épris, la nature de ses sentiments et le mal qui l'accable. Au fil des jours, Edmund sent la passion grandir en lui, et avec elle, la jalousie. Pourquoi Laura passe-t-elle autant de temps avec le séduisant colonel Dalrymple ? Que faisait-il au sortir de sa cabine en pleine nuit ?
Huis-clos amoureux dans l'univers confiné d'un paquebot de luxe, La Traversée amoureuse confirme le talent d'observatrice de Vita Sackville-West et son incroyable modernité.
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A Iasnaïa Poliana, tout près d'un Tolstoï au sommet de sa gloire, vivait une paysanne apparemment aussi anonyme que ces millions de moujiks qui composaient une Russie aujourd'hui disparue. : un "coeur simple" qui d'emblée, a incarné aux yeux de Tolstoï une réalité qui dépassait sa propre fiction.
À la veille de l'abolition du servage, en 1861, Anissia se retrouve mariée sans qu'on lui demande son avis.
Commence alors une existence sans relief dont pourtant vont découler des petits faits au début sans conséquence puis, peu à peu, la tragédie, l'une de celles où se disloque le destin des individus.
Plus qu'un récit, Une paysanne russe est un chant aux registres multiples où alternent les mélopées de deuil, les ritournelles des bonheurs quotidiens et les accents d'une force vitale qui jamais n'abandonne Anissia.
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Ainsi mentent les hommes
Kathrine Kressmann Taylor
- Autrement
- Autrement Litterature
- 17 Janvier 2008
- 9782746705258
Quand la douleur ou le désarroi sont trop forts, quand les émotions nous bousculent, le bruit, l'odeur, le simple mouvement d'un arbre ou d'une source peuvent nous apaiser. Omniprésente dans ces nouvelles inédites de Kressmann Taylor, la nature est la grande consolatrice.
Confrontés à un père tyrannique, à un professeur frustré, à des adultes mensongers, les jeunes adolescents mis en scène avec subtilité par l'auteur ne retrouvent leur équilibre profond que dans cette immersion hors des hommes. Humiliation, remords, mélancolie, solitude scandent ces quatre histoires toutes banales, toutes simples, faussement simples bien sûr car elles cristallisent admirablement nos ambiguïtés et nos tensions.
On reconnaît dans ces textes courts la sensibilité, la finesse d'analyse de l'auteur d'"Inconnu à cette adresse", sa capacité de saisir à vif nos déchirures, nos blessures minuscules.
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L'histoire d'une jeune orpheline amoureuse de son beau-père - violoniste génial et alcoolique - puis attirée par la fille de l'homme qui finalement la recueille et l'éduque. Peu à peu, au gré de sa vie chaotique, se révèle sa passion pour le chant.
Pour la première fois, Dostoïevski se tourne vers l'enfance, le moment où commencent le processus de l'aliénation et la germination de la révolte. Pour la première fois, il veut analyser le mystère de l'homme dès son origine, dans sa totalité, prendre l'être humain à sa naissance spirituelle, au temps de l'enfance, lorsque tout est possible. Nétotchka Nezvanova, publié en 1849, préfigure les futurs grands romans.
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Fortune : récit en deux parties
Joseph Conrad
- Autrement
- Autrement Litterature
- 15 Janvier 2008
- 9782746703698
" vous avez compris" ?
" elle le regarda en silence.
" "que je vous aime", acheva-t-il.
" elle hocha très légèrement la tête.
" "vous ne me croyez pas ? lui demanda-t-il dans un murmure irrité.
" -personne ne peut m'aimer, répondit-elle très calmement.
Personne." " il resta coi un moment, complètement abasourdi, ce qui n'est pas surprenant. il doutait d'avoir bien entendu. il était outragé.
" "quoi, que dites-vous ? personne ne peut vous aimer ? qu'en savez-vous ? c'est mon affaire, non ? et vous osez dire une chose pareille à un homme qui vient de vous confesser son amour !
Il faut que vous soyez folle !
" -presque", dit-elle avec un accent de sincérité contenue, soulagée de pouvoir dire une chose qu'elle sentait être vraie, car depuis quelques jours, elle avait plusieurs fois eu l'impression d'être aux confins de cette sorte de folie qui n'est que l'intolérable lucidité de l'angoisse du lendemain.
" paru en 1913, fortune est de ces romans qui jettent un regard perçant et sans complaisance sur la nature humaine et ses passions illusoires, sur l'ambition héroïque qui conduit à la mort, sur la vanité des échappatoires face au destin. c'est surtout l'histoire d'une femme autour de laquelle ce même regard s'enroule, s'accroche, se suspend. mais plus cette femme est proche et plus on croit la tenir, plus son être se dérobe et on reste là, conquis, épris, envoûté...
Amoureux.
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« Presque toute la population de Ginger Whisker habite dans des maisons troglodytes. Nous vivons comme des taupes ou plutôt comme des wombats, puisque nous sommes australiens. Mais qu'est-ce que je suis venu foutre dans ce satané trou perdu ? » Rien ne va plus dans la vie de Simon Crown. À trente-cinq ans, il est déjà divorcé. La station de radio dont il est propriétaire est au bord de la faillite. Pas la moindre trace d'opales dans la mine où il a englouti ses dernières économies.
Pire, il habite une petite ville écrasée de soleil où la seule question qui vaille est : bière ou whisky ?
Soudain pris d'une irrésistible envie d'en découdre, Simon se retrouve empêtré dans une succession de situations absurdes, dangereuses et parfaitement réjouissantes.
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« Piste d'Obiri. Danger. D'ici à Obiri, la chaleur, les sables mouvants et autres dangers rendent la traversée extrêmement périlleuse. En cas de panne, n'abandonnez jamais votre voiture ».
Katie et Shaw se connaissent depuis vingt-quatre heures à peine. Pourtant, entre eux, c'est déjà « à la vie, à la mort », au sens propre du terme. Coincés dans une petite Honda lancée à toute berzingue sur la piste d'Obiri - six cents kilomètres de fournaise et de poussière au coeur de l'outback australien -, ils sont poursuivis par une monstrueuse créature prête à tout pour les éliminer. Doivent-ils rebrousser chemin et affronter leur assaillant ? Ou continuer leur course folle sur cette piste qui semble mener droit en enfer ?
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Dans une ville paumée, les cinq jours de dérive alcoolisée d'un petit homme jusque-là raisonnable. Un thriller atypique, à la fois initiatique et nihiliste, le cauchemar éveillé d'un personnage ordinaire, autant acteur que spectateur, brutalement confronté à l'alcool, au jeu, au sexe, à la violence, à l'autodestruction.
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Le diable à Westease
Vita Sackville-West
- Autrement
- Autrement Litterature
- 5 Février 2014
- 9782746737143
« Pourquoi avoir choisi Mr Gatacre comme victime ? Je suppose que vous n'avez rien à lui reprocher ?- En partie parce qu'il était petit, frêle, facile à endormir... Et je ne tenais pas à ce qu'il souffre. »Westease, adorable village de la campagne anglaise, préservé des horreurs d'une guerre encore toute fraîche, est bien tranquille... trop, peut-être ?Lorsque Roger Liddiard, jeune et brillant romancier, s'y arrête au volant de sa Jaguar, il en tombe amoureux et décide de s'y établir, non loin du Professeur, vieux gentleman solitaire, du peintre Wyldbore Ryan, et de Mary Gatacre, la fille du révérend.Voici que Mr Gatacre est assassiné, sans raison ni indice évidents... Liddiard brûle de résoudre l'énigme. Sans savoir à quel point sa propre responsabilité pourrait être engagée.Traduit de l'anglais par Micha Venaille.
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Anania, "fils de la faute", abandonné à l'âge de sept ans, garde peu de souvenirs de sa mère : l'image floue de ses cheveux noirs et de ses yeux clairs, et une étrange amulette attachée autour de son cou.
Il grandit dans le moulin de son père, connaît ses premiers émois amoureux, part faire ses études, traverse la mer. mais une ombre le hante, une obsession le travaille : retrouver cette mère perdue qu'il aime et qu'il hait, qui lui fait honte, qu'il veut sauver. il quitte son île, terre d'exil et de songes, son île abandonnée, et cherche sa mère, son âme, sa vie. entre les pleurs et les doutes, l'orgueil et la pitié, anania fait l'apprentissage de la maturité et découvre, sous la cendre de son passé, l'étincelle de l'espérance.
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Ainsi rêvent les femmes
Kathrine Kressmann Taylor
- Autrement
- Autrement Litterature
- 17 Janvier 2008
- 9782746708099
"Alors même qu'elle lui enfonçait son visage dans les cheveux, elle voyait s'abattre sur elle l'ombre des années à venir comme des oiseaux aux ailes noires. Aussi clairement qu'un message écrit, cette vision lui révélait, au milieu de la joie, toute la cruauté future, la dureté, la longue privation, la souffrance. Elle accueillait ces mauvais présages, les serrait contre elle, contre ses seins, en même temps que le corps de l'homme." Après Ainsi mentent les hommes, Kressmann Taylor nous offre avec pudeur, fraîcheur et sensibilité, le portrait de quatre femmes et un homme confrontés à la cruauté des rapports entre les êtres, à la rareté des preuves d'affection, qui n'ont pour réconfort que la pureté de leurs sentiments : Harriet, qui voit lui échapper l'homme qu'elle aime dans les flammes et la jalousie; Madame, qui ne survit qu'au milieu de ses souvenirs et caresse brièvement l'espoir de faire partager ses chimères à sa jeune voisine compatissante; Anna, une toute jeune adolescente, qui se heurte à l'incompréhension et à l'indifférence de la première rencontre amoureuse; Ellie pearle, à la croisée des chemins entre les montagnes de son enfance et la sophistication de la ville; et Ruppe Gittle, qui a peut-être bien découvert le sens de la vie... Un précieux recueil qui rassemble les toutes dernières nouvelles inédites de l'auteur d'Inconnu à cette adresse. Comme une ultime invitation, en forme d'adieu, à se laisser traverser par le rêve fugace de l'amour.
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Evelyn Jarrold est la veuve de Tommy Jarrold, tué au cours de la Première guerre mondiale, fils du vieux William Jarrold, fondateur de la dynastie familiale (dont les autres représentants masculins sont beaucoup plus ternes) et bientôt baronnet. Evelyn, qui approche la quarantaine, est la mère de Dan, adolescent envoyé à Eton. Parfaite représentante de la haute société oisive, c'est une femme sophistiquée, exigeante jusqu'à en être manipulatrice, mais sensible et impulsive. Malgré leur différence d'âge, elle tombe amoureuse de Miles Vane-Merrick, député réformiste quoique issu d'une famille de hobereaux. Miles est de quinze ans plus jeune qu'elle, et son caractère fougueux, actif, idéaliste, l'entraîne vers « l'ivresse du moment » et ses projets plutôt que vers Evelyn - et pourtant il l'aime sincèrement. Ils prennent conscience, malgré leur appartenance au même monde ou presque, d'être le jouet de forces sociales opposées. Qui, dans cette relation contrariée, restera le plus fidèle à l'autre ? Qui est le plus porté au sacrifice ? Qui veut vraiment construire un amour durable ? Evelyn, en tout cas, ne parvient pas à attirer pleinement Miles auprès d'elle et à l'arracher à ses amis, des politiques et des intellectuels dont elle se méfie - ou faut-il dire, à monopoliser son temps et son attention ? Jalouse, torturée par la peur de s'abaisser, elle choisit de mettre fin à cette relation passionnée qui la maintenait encore du côté de la jeunesse, et de la vie.
Traduit par : Bernard Delvaille
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Seule, une jeune femme prend l'avion pour Téhéran. Du dédale des rues aux marchés fourmillants, elle plonge dans la vie iranienne et se lie à Tala, qui vient de perdre sa mère dont elle ignore le passé. Quel secret cette femme gardait-elle enfoui ? Leur quête les mène, avec la petite Bijan, jusqu'aux rivages de Qeshm, «l'île longue» au sable noir et d'argent. C'est là, entre mer et désert, que se révèle à elles le prix de la liberté.A travers son écriture envoûtante, Victoire de Changy démêle les fils d'une histoire intime et politique et confirme son talent d'auteure.