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L'infini dans un roseau : l'invention des livres dans l'Antiquité
Irene Vallejo
- Belles Lettres
- 10 Septembre 2021
- 9782251452210
« L'amour des livres et de la lecture respire à travers ce chef-d'oeuvre. Je suis absolument certain qu'il sera lu même une fois que ses lecteurs actuels seront passés dans l'au-delà. Mario Vargas Llosa Vallejo a judicieusement décidé de se libérer du style académique pour choisir la voix du conteur. L'histoire n'est pas considérée comme une liste d'ouvrages cités, mais comme une fable. Ainsi, pour n'importe quel lecteur curieux, ce charmant essai est accessible et émouvant dans sa simplicité parce qu'il est un hommage aux livres par une lectrice passionnée. » Quand les livres ont-ils été inventés ? Comment ont-ils traversé les siècles pour se frayer une place dans nos librairies, nos bibliothèques, sur nos étagères ?Irene Vallejo nous convie à un long voyage, des champs de bataille d'Alexandre le Grand à la Villa des Papyrus après l'éruption du Vésuve, des palais de la sulfureuse Cléopâtre au supplice de la philosophe Hypatie, des camps de concentration à la bibliothèque de Sarajevo en pleine guerre des Balkans, mais aussi dans les somptueuses collections de manuscrits enluminés d'Oxford et dans le trésor des mots où les poètes de toutes les nations se trouvent réunis. Grâce à son formidable talent de conteuse, Irene Vallejo nous fait découvrir cette route parsemée d'inventions révolutionnaires et de tragédies dont les livres sont toujours ressortis plus forts et plus pérennes. L'Infini dans un roseau est une ode à cet immense pouvoir des livres et à tous ceux qui, depuis des générations, en sont conscients et permettent la transmission du savoir et des récits. Conteurs, scribes, enlumineurs, traducteurs, vendeurs ambulants, moines, espions, rebelles, aventuriers, lecteurs ! Autant de personnes dont l'histoire a rarement gardé la trace mais qui sont les véritables sauveurs de livres, les vrais héros de cette aventure millénaire.
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La mer sans limites : Une histoire humaine des océans
David Abulafia
- Belles Lettres
- 6 Septembre 2024
- 9782251455976
Introduction
Partie I : Océan Pacifique : le plus ancien
176000 av. J.-C.-1350 apr. J.-C.
La vieille mer
Chants de marins
Partie II : Océan Indien : la mer du milieu
4500 av. J.-C-1500 apr. J.-C.
Les eaux du paradis
Au pays des dieux
Pionniers frileux
Maîtriser la mousson
Brahmanes, bouddhistes et businessmen
Un empire maritime ?
« Je m'apprête à traverser le grand océan »
Levant et couchant
« Le monde est devenu un monde de mondes »
Le dragon s'en va-t-en mer
Lumière sur l'océan Occidental
Lions, cerfs et chiens de chasse
Partie III : Océan atlantique : le plus récent
22000 av. J.-C.-1500 apr. J.-C.
Vivre en lisières
La faucille et le sabre
Marchands d'étain
Les aventuriers de la mer du Nord
« Ce dragon bardé de fer »
Des mondes d'îles nouvelles
Ours, orques et otaries
Bons profits de Russie
Poisson séché et piment doux
Le défi anglais
L'essor du Portugal
Îles vierges
Or et esclaves de Guinée
Partie IV : Dialogues océaniques
1492-1900
La grande accélération
D'autres routes des Indes
Aux antipodes
Liaisons océaniques
Un nouvel Atlantique
La bataille pour l'océan Indien
Grands galions de Manille
Les bateaux noirs de Macao
Un quatrième océan
Montée en puissance des Hollandais
À qui sont ces mers ?
Nations flottantes
Les Indes Nordiques
Austrialia ou Australie ?
Des noeuds dans la toile
Le pire endroit sur terre
La longue route jusqu'en Chine
Des fourrures et du feu
De la « ville du lion » au « port aux parfums »
Mousquetaires et Mogadoriens
Partie V : Océans confinés
1850-2000
Continents divisés, océans conjoints
À la vapeur en Asie, à la rame en Amérique
La guerre, la paix, et plus de guerre
Océans en boîte
Conclusion
Remerciements
Sources citées
Glossaire
Table des illustrations
Index des noms -
La grande mer : une histoire de la Méditerranée et des méditerranéens
David Abulafia
- Belles Lettres
- 19 Août 2022
- 9782251453064
Pendant quelque trois mille ans, le bassin méditerranéen a été un foyer de civilisation de premier ordre. Il a exercé une influence majeure sur les affaires du monde.
David Abulafia retrace ici l'histoire d'une mer à hauteur d'homme, de la guerre de Troie à la piraterie, des batailles navales entre Carthage et Rome à la diaspora juive des mondes hellénistiques, de la montée de l'Islam aux Grands Tours du XIXe siècle jusqu'au tourisme de masse du XXe siècle.
Plutôt que d'imposer une unité artificielle à l'activité foisonnante qui se déroule à la surface de la « Grande Mer », David Abulafia insiste sur sa diversité, qu'elle soit ethnique, linguistique, religieuse ou politique.
Au coeur de sa thèse se trouve l'idée que la prospérité de cités maritimes telles qu'Alexandrie, Trieste, Salonique, Venise et beaucoup d'autres, a reposé pour une large part sur leur capacité à accueillir peuples, religions et identités et à leur permettre de coexister : la Méditerranée a incarné pendant des millénaires ce lieu exceptionnel où religions, économies et systèmes politiques se sont rencontrés, affrontés, influencés et finalement assimilés.
David Abulafia combine la recherche historique la plus exigeante avec le style enlevé du conteur. Son histoire de très longue durée a été unanimement saluée comme une splendide réussite. -
Les fragments des Pensées de Pascal - dont nous fêtons en 2023 le centenaire de la naissance (1623) - qui devaient constituer une vaste apologie du christianisme ont été recomposés à chaque siècle différemment : de l'édition de Port-Royal, 1669-1670, à l'édition de Condorcet - Voltaire au XVIII? siècle, aux éditions (Cousin et Faugère) qui rétablissent au XIX? siècle les textes manuscrits de Pascal, à l'édition classique, au XX? siècle, de Léon Brunschvicg, à l'« explosion » des éditions des Pensées dans la seconde partie du dernier siècle, et notamment : Lafuma, Le Guern, Sellier.
Mais l'auteur qui a le mieux servi Pascal est Jacques Chevalier dont les éditions des Pensées ont traversé le XX? siècle : des Pensées sur la vérité de la religion chrétienne (1925) à la « Pléiade » L'oeuvre de Pascal (1936), aux éditions des oeuvres complètes - toujours en « Pléiade » - de 1954 à 1976, sans compter l'édition « poche » préfacée par Jean Guitton. Les fragments de Pascal retrouvent, dans son édition, une plus généreuse lisibilité, où le « pari » de la raison et les bénéfices heureux de la grâce ne cessent jamais de s'entrecroiser, du commencement : « il faut commencer par montrer que la religion n'est point contraire à la raison » jusqu'à la fin : « Dieu incline le coeur de ceux qu'Il aime. [...] Celui qui L'aime. Celui qu'Il aime ».
Une édition qui peut assumer, par sa soif d'universel, les défis que le XXI? siècle nous pose. -
Rome. On croit savoir beaucoup de la civilisation romaine. C'est sans doute vrai. On pense la connaître parce qu'elle est la source vive de la nôtre. Là réside l'erreur. Il faudrait pouvoir restituer, sur les hommes et sur les choses, le regard des Romains. L'objectif de ce guide est d'initier cette démarche.
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Roman de la Table Ronde recompose´ et traduit d'après des manuscrits médiévaux retrouvés, ce livre est un roman arthurien oublié, redécouvert en 2010 par le jeune médiéviste Emanuele Arioli dans un manuscrit conservé à la bibliothèque de l'Arsenal à Paris. C'est l'aboutissement d'une quête de 10 ans dans toute l'Europe pour reconstituer les différents épisodes de ce roman et s'apercevoir de sa grande postérité à la fin du Moyen Âge. Il raconte l'histoire d'un nouveau chevalier de la Table ronde, surpassant tous ses pairs en force et en bravoure et ensorcelé par la fée Morgane qui le lance à la poursuite d'un dragon imaginaire. Le livre est illustré par des enluminures et motifs ornementaux tirés des manuscrits médiévaux et reproduits en couleurs.
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Les Métamorphoses d'Ovide (43 av. J.-C.-17 ap.) sont pour la poésie latine une sorte de livre des records, de longueur (11995 vers évoquant ou narrant 250 métamorphoses en quelque 150 épisodes), mais aussi de variété des genres, des styles et des procédés narratifs. Couvrant toute l'histoire du monde, du chaos originel au temps d'Auguste où écrit le poète, sorte d'oeuvre-univers dont la structure labyrinthique fait un véritable et fascinant palais des mirages, "Légende dorée" ou "Vatican du paganisme", "Mille et une nuits de l'Antiquité" elles s'ouvrent sur un récit de la Genèse et s'achèvent, après un long et passionnant prêche philosophique prononcé par Pythagore (569-475 av. J.-C.), sur la promesse de divinisation de l'empereur régnant et d'immortalité du poète, après avoir offert au lecteur, sans jamais l'ennuyer, une profusion de récits épiques et de contes burlesques, édifiants, émouvants ou galants dont la postérité n'a cessé de recycler les inépuisables joyaux.
Olivier Sers a traduit Ovide, entreprise sans précédent, vers pour vers, en 11995 alexandrins classiques restituant fidèlement le phrasé et la frappe poétique des hexamètres latins. Pour la première fois le lecteur moderne des Métamorphoses est placé dans la situation même du lecteur antique.
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Des voix s'élèvent de la nuit d'Athènes pour célébrer l'amour. Les invités du banquet d'Agathon - ce sont ses talents de tragédien que l'on fête - livrent tout à tour leur version d'Eros. Le vin lourd et épicé délie les langues. L'invention va atteindre des sommets d'extravagance avec le mythe d'Aristophane. L'intensité dramatique, modulée de main de maître, va crescendo. Enfin, Socrate prend la parole, mais plutôt que de pousser son avantage dialectique, il choisit de rapporter les propos que lui a tenus jadis la prêtresse de Mantinée. C'est unique dans l'oeuvre de Platon, et disons-le rarissime dans l'histoire de la pensée occidentale : c'est à une femme que revient la tâche d'initier le philosophe au mystère de l'amour.
Ce que dit Diotime va changer l'histoire de notre sensibilité ; George Steiner le montre dans la préface : "l' 'Eros authentique est une quête de l'immortalité, notre vie n'est valable que si elle aspire à la vision de la beauté absolue, qui est aussi vérité".
Texte établi et traduit par Paul Vicaire, annoté par François L'Yvonnet.
Préface de George Steiner.
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« Cinq années d'ennui, sans même le son des trompettes ! » Dans ce livre, George Orwell relate son expérience d'officier dans les forces de l'ordre en Birmanie de 1922 à 1927. Il marque également sa prise de conscience personnelle et son interrogation sur le destin de l'Angleterre en tant que puissance coloniale. Ce récit donne à sentir - de l'intérieur toujours, et non sans force dramatique - le conditionnement fait d'extrême discipline, d'arrogance, de snobisme et de terreur travestie qui constitue le bagage de tout serviteur de l'Empire britannique. » Jil Silberstein, Le Passe-Muraille
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L'Empire romain eut l'heur de rester fort et intact pendant quatre siècles. Suffisamment longtemps pour fixer la culture romaine si solidement dans toute l'Europe que même les désastres qui suivirent ne purent l'anéantir. Nous-mêmes vivons encore avec l'héritage de cette culture.
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Le génie et les ténèbres : Léonard de Vinci et Michel-Ange
Roberto Mercadini
- Belles Lettres
- 3 Mars 2023
- 9782251454115
Léonard de Vinci et Michel-Ange sont nés pour être rivaux. Rien ne les a opposés davantage que leurs tempéraments. Au point qu'ils figurent deux pôles artistiques extrêmes, deux façons radicalement différentes de vivre, à cette époque fabuleuse de la Renaissance qui marqua l'histoire de la civilisation occidentale comme une charnière. Avec brio et rigueur, Le génie et les ténèbres nous plonge au coeur de leur rivalité légendaire en ces temps obscurs, exaltants et tragiques. Quand ils se rencontrent, à Florence, au tout début du XVIe siècle, Michel-Ange a vingt-six ans et Léonard quarante-neuf. Michel-Ange est capricieux, perfectionniste, aussi pieux qu'il est négligé dans ses manières, mais déterminé à se frayer un chemin à coups de burin. Léonard de Vinci est un hédoniste aux contours plus nuancés, aussi élégant qu'un dandy, mais qui ne respecte aucune échéance, s'intéresse autant aux sciences qu'aux arts, et devient même, parmi les multiples métiers qu'il exerce pour gagner sa vie, musicien de cour.
Avec son talent de conteur d'exception, Roberto Mercadini redonne vie aux hommes plus encore qu'aux artistes et ressuscite à merveille leur monde disparu : les troubles et les splendeurs de cités légendaires, quantité d'oeuvres sublimes, une foule de personnages historiques hauts en couleur, peintres, sculpteurs, architectes, papes, condottieres, comtesses guerrières et moines rebelles.
À la Renaissance, comme dans les vies de Léonard et de Michel-Ange, rien ne sépare la lumière des ombres : le génie solaire des gestes parfaits de l'artiste cohabite toujours avec les ténèbres de ses obsessions. Au fil de leur somptueux et inquiétant récit, ces vies extraordinaires dressent en creux le portrait d'une époque qui ne l'est pas moins. -
Au seuil de l'histoire et de la littérature de l'Occident (aux alentours du VIIIe siècle avant J.-C.), un immense poème, l'Iliade, conte les exploits en même temps que les peines des héros de la guerre de Troie, et, au centre de ce poème, un immense héros, Achille, exhibe sa force tout autant que ses larmes. Pourrionsnous aujourd'hui concevoir l'idée d'une sensibilité qui serait héroïque ?
Il est bon de toujours retourner à Homère...
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Dans un receuil groupant plus de cinquante allocutions radiophoniques prononcées entre le mois d'octobre 1940 et le mois de juin 1945, Thomas Mann, lauréat du Prix Nobel, s'adresse directement aux Allemands. Suivant de près l'actualité internationale au cours de la guerre, sa pensée domine de très haut les problèmes soulevés par le conflit. Il dépeint la vie culturelle des Allemands avant l'avènement des Nazis et sa décadence rapide provoquée par le régime d'Hitler. Il trace un portrait saisissant du "maniaque" qui conduisit l'Allemagne à sa perte et aborde les problèmes que posent la paix future, la création des Etats-Unis d'Europe, l'établissement d'une véritable démocratie, la nécessité du progrès sociale, la question juive, la question russe, le rôle civilisateur de la France et il ébauche un monde nouveau sans frontières ni "Herrenvolker" où l'Allemagne aura, elle aussi, retrouvé sa place.
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La lettre écarlate
Nathaniel Hawthorne
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 18 Octobre 2012
- 9782251210063
La lettre écarlate, c'est la marque au fer rouge qui désigne la femme adultère dans l'amérique du puritanisme obsessionnel de l'époque coloniale.
Trois personnages : hester qui vit avec une dignité admirable sa faute et sa solitude. arthur dimmesdale, le jeune pasteur dont les élans mystiques soulèvent à boston l'enthousiasme des fidèles mais qui, ensorcelé par hester, ne parvient ni à dominer ni à vivre sa sensualité. chillingworth, le mari, qui pendant des années tourmentera en silence le pasteur jusqu'à la folie et la mort. le premier des grands romans américains, la clef d'une sensibilité nationale toujours partagée entre la tentation du scandale et le démon de la culpabilité.
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Endurance, l'incroyable voyage de Shackleton
Alfred Lansing
- Belles Lettres
- 16 Janvier 2018
- 9782251447698
L'Odyssée de Shackleton et de ses compagnons est l'une des plus sensationnelles de l'histoire de la mer.
La volonté et l'énergie déployées par cette poignée d'hommes dans leur lutte titanesque contre les forces déchaînées de la Nature ont fait reculer les limites connues de la résistance humaine.
Le 18 janvier 1915, l'Endurance ayant à son bord une expédition se proposant de traverser à pied le continent antarctique est prise par la banquise sans avoir pu toucher terre. Le 27 octobre suivant, le trois-mâts, peu à peu écrasé par la pression des glaces, est évacué ; les 28 hommes de l'expédition se retrouvent sur un floe, à 2 000 km du plus proche avant-poste. Ils dérivent jusqu'en avril 1916 et peuvent alors mettre à l'eau les trois embarcations de l'Endurance et gagner l'Île de l'Éléphant. Shackleton et cinq de ses compagnons en repartent pour aller, à travers l'océan le plus tempétueux du globe, chercher du secours en Géorgie du Sud, à 800 milles de là. Cet incroyable exploit, dans une embarcation non pontée, est l'un des plus remarquables de l'histoire de la navigation. Parvenus sur la côte sud, Shackleton et deux de ses compagnons ont encore la force d'entreprendre la traversée à pied de la Géorgie du Sud, un effroyable chaos de montagnes et de glaciers, munis d'une simple corde et d'une herminette de charpentier, performance qui ne sera renouvelée que 40 ans plus tard par une expédition dotée de grands moyens. Les trois hommes atteignent le 20 mai 1916 le petit port baleinier de Stromness. Deux jours après les trois compagnons restés sur la côte sud sont sauvés, le 30 août ceux de l'Île de l'Éléphant le sont également.
Certes, le but de l'expédition n'a pas été atteint. Mais ces 28 hommes ont fait infiniment plus.
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Oedipe Roi incarne le mythe grec le plus radical sur l'homme et la tragédie la plus accomplie du plus classique des tragiques grecs.
Condamné par le destin à tuer son père et à épouser sa mère, Oedipe a fui loin de ceux qu'il croit ses parents pour aller tuer un homme au carrefour de deux routes - son père -, puis épouser la reine de Thèbes - sa mère.
L'homme aux pieds tuméfiés paraît lentement au seuil du palais: il est seul, en plein jour, face à son peuple frappé par la pestilence. Il poursuivra le criminel qui souille la lumière du soleil. Son regard exprime la clairvoyance qui lui a permis de vaincre la Sphinx. Mais les trous de son masque annoncent aussi les orbites qu'il percera devant l'évidence: Oedipe rendra son visage conforme à son masque. -
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« C'est tout l'art de Peter Burke que d'avoir su, très tôt, décrire les ancrages les plus anciens de l'histoire culturelle autant que ses frontières labiles et ses lentes métamorphoses au fil des décennies. Dans un récit entraînant et magistral, l'ouvrage relie ainsi la naissance de l'histoire culturelle à la grande tradition germanophone qui court de Jacob Burckhardt à Aby Warburg en passant par Johan Huizinga, retrace ensuite les débats suscités par la notion de culture dans les milieux marxistes orthodoxes et hétérodoxes (notamment via Eric J. Hobsbawm et Edward P. Thomson en Angleterre), explore la controverse européenne autour de la notion de «culture populaire», détaille les tensions générées partout avec les différentes formes d'histoire sociale et économique, révèle les connexions inédites créées avec la microstoria et l'Alltagsgeschichte, souligne la façon dont l'histoire culturelle s'est nourrie de certains grands théoriciens (Bahktine, Foucault, Elias, Bourdieu, Goffman, de Certeau, etc.), rappelle aussi la manière dont elle fut fécondée par l'anthropologie culturelle américaine longtemps mal connue en France (Clifford Geertz et Marshall Sahlins) et dont elle fut portée enfin par l'avènement du constructivisme en philosophie.
Une fois refermé le livre, une fois ces constellations intellectuelles mieux repérées, l'histoire culturelle nous paraît soudain plus vaste et plus riche encore que nous ne l'avions imaginé au départ. » -
Joseph Fouché : portrait d'un homme politique
Stefan Zweig
- Belles Lettres
- Bibliotheque Allemande
- 8 Octobre 2021
- 9782251452227
Traduction nouvelle intégrale.
Le Fouché (1929) de Stefan Zweig occupe une place à part dans la série des Vies. L'ouvrage a pour cadre la France de la Révolution et de l'Empire. L'existence de celui qui fut associé à la Terreur, au règne napoléonien et à la Restauration comme « massacreur » et policier impitoyable n'est comparable à aucune autre.
À bonne distance de la perspective universitaire illustrée par Louis Madelin (1901), Zweig s'est attaché à retracer la genèse psychologique d'une personnalité dont la cuirasse construite dans les épreuves et les humiliations fait obstacle à tout sentiment de sympathie de la part du lecteur.
Chronologique, le récit est découpé en une suite de neuf chapitres. Son trait spécifique est une exceptionnelle intensité dramatique. Les face-à-face de Fouché avec Robespierre jusqu'à Thermidor puis avec un Napoléon dérivant vers la tyrannie avant d'être entraîné dans une chute inexorable, théâtralisent les moments clés d'une histoire aux retournements inattendus. Ces instants où opportunisme, conquête et volonté de conservation amorales du pouvoir se mêlent inexorablement, sont, aux yeux de Zweig, l'image désespérante du temps présent.
Le succès de Stefan Zweig auprès du public français ne se dément pas. Son exploration des mouvements de l'âme continue de fasciner tout comme séduit l'élégance stylistique de ce Viennois cosmopolite. La fiction toutefois n'est pas seule à nourrir son art du récit. L'histoire elle aussi n'a cessé de le requérir.
La suite de ses biographies non romancées (les Vies) découvre un agencement virtuose du matériau légué par les historiens. Tous ces textes donnent à voir un artiste que son refus de l'engagement militant rend paradoxalement plus sensible aux menaces qui pèsent sur les sociétés européennes de son temps.
Nouveauté dans le choix du protagoniste : Fouché, dont il est question dans ce volume, est aux antipodes des hautes figures positives incarnées par Érasme et Castellion dont « le ministre de toutes les polices » est l'absolue face noire. L'humanisme zweigien se lit cette fois par contraste.
Pour autant, il ne perd rien de sa force.
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Du monde j'ai fait le tour : poèmes et proses
Vladimir Maïakovski
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 6 Septembre 2024
- 9782251456058
Maïakovski (1893-1930) est un précurseur. Dès les années vingt, il détecte l'étrange proximité de deux grandes figures de la modernité : l'U.R.S.S. et les États-Unis, super modèle, concurrent de l'utopie soviétique, qui relèguent tous deux la vieille Europe au rang d'anecdote raffinée.
C'est ce que révèlent les textes de voyage du poète qui explore le monde avec cette passion de la vie immédiate et complète qui le caractérise. La France et l'Amérique principalement, mais aussi le Mexique, Berlin, Varsovie... Les témoignages qu'il nous a laissés de ces épisodes constituent un aspect original et peu connu de son oeuvre. Il s'y essaie à la prose tout en donnant quelques échantillons majeurs de son écriture poétique. Maïakovski reste fidèle à ses convictions fondamentales d'artiste et de militant, en les nuançant de nouvelles fascinations : la nature, le gigantisme de la puissance technologique, les raffinements européens.
Lors de ces voyages, il traverse plusieurs moments décisifs, entièrement nouveaux et longtemps ignorés de sa biographie sentimentale, qui sont essentiels à la compréhension du drame final. Peu avant sa mort, il arpente son pays natal à l'occasion de tournées : grand dialogue - corps à corps avec le nouveau public de la Russie soviétique avec lequel Maïakovski aura un curieux rapport fait d'espoir et de réserves. Cette relation est particulièrement éclairante sur le type de « compagnonnage », lucide autant que fervent, pratiqué par le poète à l'égard du régime.
Les voyages de Maïakovski sont un tour du monde « presque entier » vers la fin des années vingt et aussi un des reportages les plus complets dont on puisse disposer sur la personnalité profonde du poète, ses fastes et sa complexité. -
Jamais, peut-être, socrate ne fut aussi tranquille qu'en cette journée particulière qui s'achève par un arrêt de mort .
Le procès, banal par certains côtés (ce n'est ni la première ni la dernière fois que l'on aura la peau d'un homme libre), a pour nous valeur de symbole. il est l'un des événements fondateurs de notre identité intellectuelle : il décidera de la vocation philosophique de platon. l'histoire de la pensée occidentale porte la marque de cette césure : il y a l'avant et l'après socrate. chaque fois qu'une communauté tente, par la censure, l'ostracisme ou le meurtre, de réduire au silence un étranger moral ou intellec tuel à l'intérieur de ses murs, de bâillonner ou d'effacer ses interrogations intolérables, elle vit une heure socratique.
" (george steiner).