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Capabilités ; comment créer les conditions d'un monde plus juste ?
Martha Nussbaum, Solanges Chavel
- Climats
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- 1 Septembre 2012
- 9782081270770
Si le produit intérieur brut d'un pays augmente chaque année et que le pourcentage de personnes privées d'instruction et de soins médicaux grandit lui aussi, ce pays est-il vraiment en progrès ? Nos indicateurs économiques échouent à saisir la réalité des vies individuelles. Nos théories du développement ignorent les plus élémentaires besoins de dignité. Mais il existe une alternative : l'approche des capabilités, sans doute la plus novatrice et la plus prometteuse des contributions de la philosophie politique à la question de la justice sociale.
Que sont les capabilités ? Ce sont les réponses à la question : « Qu'est-ce que cette personne est capable de faire et d'être ? ».
Au fil d'une passionnante discussion, Martha Nussbaum propose une liste de capabilités, garantes de domaines de libertés si centraux que leur absence rend la vie indigne. Son approche se présente comme une contribution au débat national et international, et non comme un dogme qui devrait être accepté en bloc. Une fois évaluée, soupesée, comparée avec d'autres, si elle résiste à l'épreuve de l'argument, elle pourra être adoptée et mise en oeuvre. Autrement dit, les lecteurs de ce livre seront les auteurs du prochain chapitre de cette histoire du développement humain.
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Manifeste des espèces compagnes : plaidoyer pour le partenariat chiens-humains
Donna Haraway, Jerome Hansen
- Climats
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- 30 Janvier 2019
- 9782081451483
Ce livre propose un pari audacieux : prendre notre relation avec les chiens au sérieux et apprendre «une éthique et une politique dévolues à la prolifération de relations avec des êtres autres qui comptent». Car la catégorie des espèces compagnes est bien plus vaste que celle des animaux de compagnie, elle inclut en effet le riz, les abeilles, la flore intestinale, les tulipes... «Vivre avec les animaux, investir leurs histoires et les nôtres, essayer de dire la vérité au sujet de ces relations, cohabiter au sein d'une histoire active : voilà la tâche des espèces compagnes.» Pas de grands récits, donc, mais des histoires, dont le but est avant tout, dit Donna Haraway, de mettre des bâtons dans les roues au projet humain d'écrire seuls cette histoire. Des histoires d'amour, mais également de pouvoir, de conflits raciaux et d'idéologies coloniales, des histoires qui aident à élaborer des manières positives de vivre avec toutes les espèces qui sont apparues comme nous sur cette planète.Quelle est notre capacité humaine à construire des relations d'altérité qui ne soient pas marquées par des rapports de domination, mais par des relations de respect, d'affection, d'amour - sans qu'il s'agisse d'anthropocentrisme ou d'anthropomorphisme ? Voilà l'une des questions centrales que soulève ce livre devenu incontournable.
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Ce livre n'est pas un réquisitoire contre la cancel culture. C'est un livre-manifeste qui appelle au sursaut d'une gauche universaliste, éprise de justice et de progrès. Qui appelle aussi à la création d'un front populaire, seul capable de lutter contre les nouveaux fascismes qui gagnent le monde. Susan Neiman combat, argument contre argument, l'autocritique accusatoire qui rend la pensée des Lumières coupable des maux que sont le colonialisme et l'esclavage, coupable aussi d'aveuglement et d'eurocentrisme. Elle montre combien les revendications identitaires se révèlent réductrices et essentialistes, en un mot dangereuses. Elle critique le renoncement à l'idée de progrès qui encourage les politiques d'intérêt personnel et condamne toute action d'intérêt général. En quatre brefs chapitres, Susan Neiman redistribue les cartes d'une conversation intellectuelle nécessaire à nos démocraties.
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La rationalisation de la vie quotidienne en Occident a profondément
bouleversé nos conceptions de l'amour, du mariage et du
féminisme. L'intrusion des professionnels de l'assistanat dans la
sphère intime a précipité la famille dans une situation de dépendance,
où son horizon imaginatif et affectif s'est considérablement
rétréci. Les techniques ésotériques en sont venues à
remplacer les habitudes et les coutumes. La mentalité thérapeutique
a ainsi ouvert la voie à un paternalisme d'un type
nouveau, celui de l'État libéral, qui n'est pas plus désirable que
l'ancienne tradition du patriarcat.
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En 1967, Theodor Adorno tient une conférence à l'université de Vienne, à l'invitation de l'Union des étudiants socialistes d'Autriche, sur la remontée de l'extrême-droite en Allemagne, et notamment l'ascension inquiétante d'un parti, le NPD, qui a toutes les apparences du néonazisme et manquera de peu son entrée au Bundestag allemand deux ans plus tard.Transcrit d'après un enregistrement, cet essai inédit a les avantages d'un texte pour partie improvisé : un style direct et très accessible. Adorno y recense les «trucs» auxquels recourt le discours d'extrême-droite, et qui ressemblent à ceux qui reviennent actuellement en vogue sur les réseaux sociaux : la volonté de mêler tous les problèmes dans une accumulation de faits invérifiables ; la «méthode du salami», ou le fait de découper, dans un complexe de réalités, une réalité particulière sur laquelle on concentre le débat ; l'utilisation d'arguments absurdes, etc.En somme, Adorno décrivait en 1967, à peu de choses près, une réalité proche de celle de nombreux pays européens aujourd'hui.Sa conclusion est un appel à l'intelligence et au combat : refusant de pronostiquer l'avenir de ces mouvements, Adorno rappelle que «la manière dont ces choses évolueront, et la responsabilité de cette évolution, tiennent en dernière instance à nous-mêmes».
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Tout et rien d'autre ; conversation avec Jonathan Cott
Susan Sontag
- Climats
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- 14 Janvier 2015
- 9782081348363
En 1978, Susan Sontag, est l'intellectuelle la plus en vogue des États-Unis. Elle vient notamment de faire paraître deux essais-phares de la révolution culturelle américaine : Sur la photographie et La Maladie comme métaphore. L'entretien qu'elle donne alors à Jonathan Cott pour le magazine Rolling Stone, inédit en français à ce jour, livre un autoportrait saisissant d'une femme à la stature exceptionnelle. Sontag y parle d'elle, des épreuves personnelles qu'elle traverse, de ses écrits et de ses lectures, du monde intellectuel, des écrivains et des artistes, de la philosophie et de la politique, de l'amour et du sexe, du rock, de la photographie, du cinéma, de la guerre, de la honte et de la culpabilité avec une liberté et une profondeur hors du commun.
Cette conversation drôle, émouvante et brillante est une superbe introduction à la personne et à l'oeuvre de Susan Sontag.
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L'éthique a-t-elle une chance dans un monde de consommateurs ?
Zygmunt Bauman
- Climats
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- 31 Août 2009
- 9782081223134
"La vie de consommation ne consiste pas à acquérir et à posséder.
Ni même à se débarrasser de ce qu'on a acquis avant-hier et dont on se vantait hier. Non, elle consiste avant tout à être en mouvement. La plus grande menace qui pèse sur une société qui fait de "la satisfaction du consommateur" sa motivation et son but, est précisément le consommateur satisfait. A n'en pas douter, le "consommateur satisfait" serait une catastrophe aussi grave pour lui-même que pour l'économie consumériste.
Plus rien à désirer? Plus rien à rechercher? Relégué à ce que l'on possède (et donc à ce que l'on est)? Une telle situation - brève, si tout se passe bien - ne pourrait être baptisée que d'un seul nom: ennui." Disséquant les espoirs et les cauchemars qui hantent la vie pressée de l'homo consumens, Zygmunt Bauman redessine la place de l'éthique dans notre monde "liquide".
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Il est inévitable de réfléchir au nouveau type d'homme que présuppose et produit le fonctionnement du système économique dominant. Le problème que pose l'économie contemporaine n'est pas exclusivement technico-économique, ni purement politique, mais bien de nature anthropologique.
L'économie de marché occupe dans les sociétés occidentales le rôle de fonction fondamentale, si bien que l'humanité se retrouve désormais dans l'obligation de se reposer exclusivement sur elle. Il s'agit donc, en priorité, de délégitimer le mythe sur lequel s'appuie l'actuel système par un travail culturel que chacun a la possibilité de pratiquer par soi-même. Le désir humain doit être libéré de ce qui le réduit à la simple envie compulsive. C'est à une véritable révolution culturelle de notre quotidien, à un combat spirituel, qu'en appelle l'auteur.
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Mort d'une inconsolée ; les derniers jours de Susan Sontag
David Rieff
- Climats
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- 26 Mars 2008
- 9782081213203
David rieff, analyste politique et grand reporter, a assisté sa mère l'écrivain susan sontag au cours de son ultime combat contre le troisième des cancers qu'elle dut affronter au cours de sa vie, jusqu'à sa mort en décembre 2004.
Mort d'une inconsolée, le livre brillant et grave qu'il tire de cette épreuve, est cependant bien plus qu'un simple témoignage. a la fois mémoire très personnel, enquête philosophique et hommage de l'auteur au courage de sa mère, cet ouvrage livre également une réflexion puissante et originale sur le sentiment d'impuissance qu'il y a à aider quelqu'un de gravement malade dans sa lutte pour survivre, et sur le sentiment de culpabilité qui en ressort.
Il montre ce que signifie mourir pour qui refuse toute consolation, religieuse ou spirituelle, ce qu'implique la volonté de tout tenter pour survivre et le rapport difficile à la vérité qui en découle chez les proches. dépeignant le combat de sa mère, et la place que lui-même y occupe, une place impossible, il offre ce faisant une impressionnante méditation sur la confrontation à la mort dans notre culture, ainsi qu'un splendide et tragique portrait de femme.
Susan sontag, avec son destin forgé à force de luttes, avec son immense amour de la vie et sa lucidité douloureuse et attachante, y apparaît dans toute sa force et son impuissance, exceptionnelle face à la mort dans tout ce qu'elle a de plus commun.
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l'idée que le plus grand danger réside dans les différentes formes d'intolérance, de nature ethnique, religieuse ou sexuelle fait aujourd'hui consensus.
mais doit-on forcément la partager ? le modèle de tolérance multiculturelle dominant est-il si innocent que cela ? il se pourrait bien, en fait, que se dissimule derrière ce principe d'indulgence un processus de dépolitisation généralisé, voire le glas de toute politique véritable, c'est-à-dire conçue comme production d'" universels concrets" aptes à donner un sens à notre agir. le multiculturalisme dépolitisé est la nouvelle idéologie hégémonique du capitalisme global, partagée aussi bien par la droite que par la gauche.
il est donc nécessaire de réaffirmer l'importance de la passion politique, fondée sur la discorde.
slavoj zizek émet ici l'idée qu'une forte dose d'intolérance est nécessaire pour élaborer une critique pertinente de l'ordre présent des choses. il est indispensable d'attaquer les prises de position multiculturelles défendues habituellement avec zèle, et de plaider pour une nouvelle politisation de l'économie.
la tolérance, il ne devrait même pas y avoir de maisons pour cela...
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Les émotions démocratiques ; comment former le citoyen du XXI siècle
Martha Nussbaum, Solanges Chavel
- Climats
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- 28 Août 2011
- 9782081259546
Une crise silencieuse frappe aujourd´hui les démocraties du monde. L´éducation se plie aux exigences du marché de l´emploi, de la rentabilité et de la performance, délaissant la littérature, l´histoire, la philosophie et les arts : les humanités. Pour Martha Nussbaum, l´une des plus grandes philosophes américaines, celles-ci ne sont ni un vestige du passé ni un supplément d´âme pour happy few.
Dans ce manifeste original et argumenté, Martha Nussbaum montre comment les humanités nous font accéder à la culture des émotions, à l´« imagination narrative ». C´est grâce à l´empathie que nous sommes capables de nous mettre à la place d´autrui, de nous identifier au « faible » au lieu de le stigmatiser, de développer de la compassion et du respect en lieu et place de l´agressivité et de la peur qui naissent inévitablement de la vulnérabilité, et de défendre l´intérêt commun.
Ce n´est pas à coup de débats d´idées abstraites que s´imposeront l´égalité et la liberté... C´est en formant, par le biais des « émotions démocratiques », le citoyen du XXIe siècle.
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On parle du sens commun et du bon sens comme s'il s'agissait d'une seule et même chose. Raffaele La Capria croit, au contraire, qu'il faut les distinguer. Le sens commun ressemble à cette «voix basse de la conscience» dont parle la Bible, qui nous fait trouver intuitivement de quel côté se trouve la vérité. Il est la constatation immédiate et désintéressée d'une évidence, tandis que le bon sens, qui a toujours affaire au préjugé dominant dans un lieu déterminé, nie l'évidence à sa convenance. Le sens commun porte de cette façon sur tout ce qui peut faire l'objet d'une intuition directe et ne se laisse pas étourdir par les mots. La Capria parle même de dissension commune, par quoi il entend le courage de percevoir, de façon désintéressée, une réalité différente de celle que voudraient nous faire apparaître les propagateurs de toute idéologie, et différente de la pensée conforme qui l'explique quotidiennement, à droite comme à gauche. Une telle dissension n'est pas chose aisée, puisqu'un grand nombre d'hommes intelligents ont été fascinés et dominés par un grand nombre d'idées désastreuses. Mais une telle dissension nous garde de l'idée qui naît pour elle-même et s'abandonne à la passion idéologique. Dans le sillage de George Orwell et Christopher Lasch, Raffaele La Capria vient nous rappeler que, par le sens commun, la pensée est ramenée à la vraie vie, grâce au pouvoir de mots compréhensibles par tous, grâce à un style limpide, simple et clair.
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Ecrite en 1852, cette nouvelle a pour héros le prince Nekhludov, qui apparaît dans«L'adolescente». Son caractère fondamental est celui du seigneur russe riche, noble - comme souvent chez Tolstoï une espèce d'autoportrait - qui semble coupable envers le peuple et, conscient de sa dette, tente de le rembourser dans la mesure du possible.
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Après la fin de l'histoire ; un regard sur les révoltes du vingtième siècle
Stanko Cerovic
- Climats
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- 16 Janvier 2008
- 9782081208438
Le 28 juin 1914, à Sarajevo, l'archiduc François-Joseph, héritier de l'empire austro-hongrois, est assassiné. Cet évènement est le coup d'envoi du XXe siècle et de ses horreurs, et est aussi à l'origine de la création de la Yougoslavie. Et c'est avec la disparition de cette dernière, quatre-vingts ans plus tard, que se termine ce même siècle. Stanko Cerovic raconte la vie et la mort de son pays, si emblématique de ce temps de ténèbres, les passions et désillusions politiques, la participation de sa famille, celle de Milovan Djilas, le meilleur ennemi de Tito, aux grands événements qui façonnèrent l'Est du continent. Où est la source de la révolte dans l'homme ? Obsédé par cette question, l'auteur revient sur les rebellions du siècle - le communisme, l'anticommunisme, la dissidence, leur échec, et leur sens, si elles en ont un. Cerovic le croit, et pense qu'elles méritent d'être expliquées, et parfois même justifiées malgré la terrible impasse à laquelle elles aboutirent toutes. Marchant sur les traces de l'homme révolté de Camus, il peut, à l'issue de cet itinéraire spirituel singulier, faire sienne la célèbre phrase d'Ulysse de Joyce : " L'Histoire est un cauchemar dont j'essaie de m'éveiller ". Stanko Cerovic s'est mis à écrire dans le no man's land de l'exil parisien, non pour retrouver une patrie mais pour justifier sa propre survie. Il nous offre avec cette odyssée européenne singulière une philosophie de l'histoire, un récit épique, politique et intimiste à la fois.
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En tournée aux Etats-Unis, C. Hitchens découvre qu'il a un cancer de l'oesophage. Il témoigne de la manière dont il a vécu sa maladie au quotidien.