« Tout bonheur est poésie essentiellement, et poésie veut dire action ; l'on n'aime guère un bonheur qui vous tombe ; on veut l'avoir fait. » Selon le philosophe Alain, apprécier pleinement le bonheur est une question d'action et de savoir vivre.
Les Propos sur le bonheur ont été écrits pour la presse quotidienne régionale entre 1906 et 1924 avant d'être rassemblés dans un recueil en 1925. Classique de la philosophie du xxe siècle, ce recueil rassemble 93 propos, caractérisés par leur brièveté et leur accessibilité sur l'art d'être heureux. Le sourire, la bonne humeur, le couple : autant de thèmes abordés derrière lesquels se cache une unité philosophique, qui condamne les passions tristes et livre quelques clés pour accéder au bonheur.
Une foule peut-elle raisonner? Comment la comprendre et la séduire? La masse nous transforme-t-elle en automates privés de libre arbitre?Dans ce livre paru en 1895, Gustave Le Bon (1841-1931) pose les fondements de l'étude scientifique des comportements collectifs et élabore l'un des premiers modèles d'analyse de la manipulation des masses. Succès retentissant dès l'origine, traduit et lu dans le monde entier, il s'est rapidement imposé comme un classique. Devenu plus tard source d'inspiration de la propagande totalitaire, il a joué un rôle déterminant dans l'histoire du XX? siècle.À l'heure où réapparaissent dans l'espace public des phénomènes de foules, des Gilets jaunes en France à l'insurrection du Capitole à Washington, alors que les réseaux sociaux ont permis l'avènement d'une «ère des foules numériques» où l'illusion et la manipulation prospèrent, lire Gustave Le Bon, c'est reprendre conscience de la puissance des masses et jeter une nouvelle lumière sur les risques qui menacent nos démocraties.
En 1904-1905, Max Weber publie la première version de L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme. Il signe là le manifeste inaugural d'une sociologie de la religion qui récuse la réduction exclusive du fait religieux à un irrationnel et étudie l'articulation entre les «intérêts» religieux et les pratiques sociales, les causes symboliques et les effets sociaux ou économiques.La présente traduction d'Isabelle Kalinowski - chargée de recherche au CNRS - comprend les trois premiers textes du Recueil d'études de sociologie de la religion de 1920 : la «Remarque préliminaire», le texte augmenté de L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme (avec indication des variantes par rapport à la première édition) et l'article sur Les Sectes protestantes et l'esprit du capitalisme.La lecture de cet ensemble foisonnant est guidée par une annotation et une présentation fournies.
Qu'est-ce qui pousse les individus, mais aussi les groupes, à faire des dons? Pourquoi un présent reçu appelle-t-il une faveur en retour? Quelle force y a-t-il dans la chose que l'on donne? D'où vient la gêne que nous éprouvons parfois lorsque nous recevons un cadeau?Marcel Mauss répond à ces questions en analysant les différentes formes du don et de l'échange, des phénomènes certes économiques mais aussi politiques et religieux qui régissent nos relations en mettant en oeuvre une triple obligation:donner, recevoir, rendre. Le père de l'anthropologie moderne montre surtout comment le don lie les individus entre eux, fonde l'alliance, construit la paix.Par cet essai fondateur, Marcel Mauss livre l'un des plus célèbres textes de la littérature anthropologique, qualifié par Claude Lévi-Strauss de «révolutionnaire».Cette édition propose le texte intégral de l'Essai sur le don, suivi de quatre textes de Mauss qui en éclairent la lecture:«L'extension du potlatch en Mélanésie» (1920), «Une forme ancienne de contrat chez les Thraces» (1921), «Gift-gift» (1924), «Phénomènes économiques» (1947).
« Je vous ai compris ! », « Ich bin ein Berliner », « I have a dream »..
Nous connaissons tous ces citations fameuses, qui à elles seules racontent un moment crucial de l'Histoire. Mais savons-nous dans quel contexte elles ont été prononcées; quelle argumentation, quelle rhétorique les ont portées; en quoi elles symbolisent cette ultime magie du politique qu'est la rencontre d'un homme et d'une foule ? De Jaurès à Obama, en passant par Lénine, Hitler, de Gaulle, Mao Zedong, Martin Luther King, Simone Veil ou Jean-Paul II, ce recueil rassemble les grands discours qui ont marqué le XXe et le début du XXIe siècle.
Les voix de ces orateurs, hommes et femmes providentiels, chefs charismatiques ou despotes tristement célèbres, nous font revivre « en direct » les événements de l'histoire contemporaine (la Résistance, la guerre froide, la création de l'Etat d'Israël...); elles nous renvoient l'écho des débats et des combats qui, au fil du siècle, n'ont cessé d'agiter les consciences: pour la paix et l'égalité entre les hommes; contre la pauvreté, la discrimination ou la peine de mort..
Lire ou relire ces discours, c'est parcourir notre histoire, mais aussi redécouvrir la puissance de la parole et le sens profond de l'engagement.
Ce traité de John Stuart Mill a été publié en 1863. Il s'inspire de la morale de Bentham, fondateur de l'utilitarisme à la toute fin du XVIIIe siècle, qui partait du principe que le plaisir est l'unique but de l'existence. Mill, son disciple, a su comprendre que même une philosophie utilitaire ne saurait se passer d'une conscience et il a voulu la doter d'un sentiment du devoir et d'une obligation morale. Bentham avait lancé la formule : chercher le bonheur du plus grand nombre en identifiant toujours l'intérêt de l'individu à l'intérêt universel. Sans combattre ce point de vue, Mill observe qu'on trouve d'autant mieux le bonheur personnel qu'on le cherche moins, et qu'on y parvient en travaillant au bonheur des autres, à l'amélioration du sort de l'humanité.
Les mots « terre d'Israël » renferment une part de mystère. Par quelle alchimie la Terre sainte de la Bible a-t-elle pu devenir le territoire d'une patrie moderne, dotée d'institutions politiques, de citoyens, de frontières et d'une armée pour les défendre ?
Historien engagé et volontiers polémiste, Shlomo Sand a, à grand bruit, dénoncé le mythe de l'existence éternelle du peuple juif. Il poursuit ici son oeuvre de déconstruction des légendes qui étouffent l'État d'Israël et s'intéresse au territoire mystérieux et sacré que celui-ci prétend occuper : la « terre promise », sur laquelle le « peuple élu » aurait un droit de propriété inaliénable.
Quel lien existe-t-il, depuis les origines du judaïsme, entre les juifs et la « terre d'Israël » ? Le concept de patrie se trouve-t-il déjà dans la Bible et le Talmud ? Les adeptes de la religion de Moïse ont-ils toujours aspiré à émigrer au Moyen-Orient ? Comment expliquer que leurs descendants, en majorité, ne souhaitent pas y vivre aujourd'hui ? Et qu'en est-il des habitants non juifs de cette terre : ont-ils - ou non - le droit d'y vivre ?
La découverte de la vaccination contre la rage reste le plus beau titre de gloire de Louis Pasteur (1822-1895) ; elle lui valut le surnom de « bienfaiteur de l'humanité ». Pasteur n'était pourtant pas médecin, mais chimiste, et ses travaux furent très divers, allant de la cristallographie jusqu'à la microbiologie en passant par l'étude des fermentations. Malgré leur diversité, tous ces travaux s'articulent les uns aux autres avec une grande logique. Et tous eurent, de la volonté même de Pasteur, une multitude de retombées, non seulement en médecine, mais aussi dans le domaine agro-industriel.
Cet ouvrage regroupe, en un panorama chronologique, les principaux textes sur la dissymétrie moléculaire, les fermentations, la génération spontanée, les maladies du vin et de la bière, le choléra des poules, le charbon du mouton, et enfin la vaccination contre la rage.
En couverture : Louis Pasteur dans son cabinet de travail à l'Institut, gravure, XIXe siècle. © Bianchetti / Leemage.
Qu'est-ce que le pragmatisme? Un des rares termes de la langue courante qui vienne de la philosophie, qui plus est de la philosophie américaine. William James, qui a forgé le terme, conçoit le pragmatisme comme le «corridor» de l'hôtel-philosophie:chaque chambre est occupée par un philosophe ayant sa doctrine propre, mais tous doivent emprunter le corridor comme voie d'accès ou de sortie.Être pragmatique, c'est envisager le sens d'une idée comme existant par des manifestations pratiques, c'est être proche du tangible plutôt que de s'enfermer dans une vision contemplative:chacun a donc intérêt à adopter cette position philosophique au profit de sa pensée. Chez James, cette méthode réactualise et radicalise l'empirisme anglais dans la lignée de Locke, de Berkeley et de Hume, et débouche sur une nouvelle définition de la vérité.Publié en 1907, Le Pragmatisme est toujours actuel:en expliquant comment manier l'abstraction philosophique pour mieux comprendre le monde concret, il propose un remède contre les «crampes philosophiques» qui gênent périodiquement le débat d'idées.
En 1943, alors qu'elle a rejoint, à Londres, le commissariat à l'Intérieur de la France combattante, Simone Weil écrit ce qui sera sa dernière oeuvre. Sa mort prématurée quelques mois plus tard met fin brutalement à la rédaction de ce texte majeur par lequel elle entendait apporter sa contribution à la France d'après-guerre.
Prélude à la nouvelle Déclaration des droits de l'homme souhaitée par le général de Gaulle, essai sur les causes du déracinement du peuple français et sur les conditions de sa renaissance, méditation sur la force et sur l'obéissance, L'Enracinement est aussi le testament spirituel de Simone Weil. Selon Albert Camus, qui l'édita pour la première fois en 1949, ce livre « d'une audace parfois terrible, impitoyable et en même temps admirablement mesuré, d'un christianisme authentique et très pur, est une leçon souvent amère, mais d'une rare élévation de pensée ».
La Physiologie du goût est un recueil de mémoires. Mémoires d'humour, dans le ton héroï-comique, ou comment traiter de matières familières avec un rien de noblesse, un zeste de pompe ou de solennité. Cela pourrait lasser, si tout ne baignait dans la modestie et la gaieté. Brillat-Savarin est l'auteur le plus aimable qui soit. Mais il est question de cuisine. Brillat-Savarin inaugure avec génie cette intellectualisation de la gastronomie qui ne devait pas cesser jusqu'à nos jours. Il est témoin de l'époque où s'impose le restaurant, lieu pour manger, au détriment de l'auberge, refuge du voyageur sans feu ni lieu, où l'on ne faisait guère que boire et se nourrir. La cuisine se professionnalise et toute profession suscite discours ; se mettre à table est affaire de langage. Au-delà du besoin de manger, le plaisir de la table est comme une mise en scène : le luxe du désir. La nourriture désirée est une sorte de cérémonie par laquelle l'homme célèbre son pouvoir, sa liberté de brûler son énergie «pour rien». «En ce sens, dit Roland Barthes, le livre de Brillat-Savarin est de bout en bout le livre du proprement humain, car c'est le désir (en ce qu'il se parle) qui distingue l'homme.»
En 1900, il est le géographe le plus célèbre au monde et une gloire nationale. Grand voyageur, anarchiste militant venu du calvinisme, admirable écrivain que l'on compara à Buffon ou à Michelet, végétarien et sensuel, communard et taulard, féministe et défenseur de l'union libre, intellectuel autodidacte sans oeillères ni frontières trois fois parti en exil, Élisée Reclus (1830-1905) est, enfin, en passe de devenir un classique. Le lecteur d'aujourd'hui s'empare d'Élisée Reclus pour jouir de la beauté de sa langue et mieux comprendre les enjeux de notre époque. Le chantre de la libre association des individus selon leur «bon vouloir», d'une mondialisation égalitaire, d'une fraternité humaine d'échelle planétaire, qui a toujours refusé d'appartenir au «monde banal des classes gouvernementales», ne s'impose pas à nous comme un maître. Il fait bien mieux : son tact et sa passion nous éclairent et nous inspirent. Il demeure aujourd'hui ce «phare dans le lointain» évoqué par son neveu, l'historien de l'art Élie Faure. Cet ouvrage est ce que l'on nommait au XVIIIe siècle un «esprit», une distillation de l'ensemble des écrits d'Élisée Reclus. Il invite à goûter la qualité exceptionnelle d'une oeuvre et celle de l'encyclopédiste lumineux qui la composa.
L'écologie a désormais acquis la force de l'évidence. le choc répété des mots et des images a façonné notre conscience d'une nature fragilisée et des périls planétaires engendrés par al civilisation technologique. Cette anthologie inédite se propose de retracer la longue et sinueuse édification de l'écologie, des naturalistes des sociétés linnéennes aux éco-warriors, de l'"agent orange"" dans la guerre du Viêt Nam au nuage de Tchernobyl, des arbres plaideurs au verre d'eau de René Dumont lors de sa campagne présidentielle de 1974.
Véritable guide de voyage à bord du vaisseau spatial "Terre", elle nous invite à de multiples cheminements aux côtés d'auteurs, connus ou moins connus, qui ont profondément modifié notre conception de l'écologie et de l'environnement.
En 1901, Freud publie Sur le rêve, un «résumé» de L'Interprétation du rêve, paru un an plus tôt. Et il y accomplit un tour de force : exposer de façon alerte, claire et concise les concepts ayant une valeur opératoire pour l'élucidation des rêves, qu'il illustre par de nombreux exemples.Il traite successivement : la question immémoriale du sens de la vie onirique ; celle, alors toute récente, de la méthode psychanalytique et de ses résultats ; le contenu manifeste et les pensées latentes du rêve ; les procédures de transposition du rêve (condensation, déplacement) et la déformation qui en résulte ; le refoulement et le compromis passé à la faveur du sommeil entre les intentions d'une instance psychique et les exigences d'une autre ; l'oubli du rêve, quand la censure retrouve sa pleine vigueur à l'état vigile ; les cas limites où le rêve ne peut plus remplir sa fonction de gardien et libère l'angoisse en provoquant le réveil ; le traitement des stimuli exogènes susceptibles d'influencer le contenu onirique ; enfin, le problème des désirs érotiques que découvre l'analyse dans la plupart des rêves des adultes.
29 août 1909 : Freud pose le pied sur le sol du Nouveau Monde. Une université américaine l'a invité à venir présenter ses découvertes et résultats. Freud a cinquante-trois ans, le mot «psychanalyse» en a douze.En cinq leçons, Freud saura donner à un public profane une vue d'ensemble de sa méthode d'investigation et de guérison. Il en retrace les origines : Breuer (le cas Anna O., la théorie de l'hystérie, l'abandon de l'hypnose et l'avènement de la cure par la parole) ; Charcot (le traitement des hystériques et l'élaboration de la doctrine du refoulement) ; Jung (la méthode de l'association libre et la mise en évidence des «complexes» refoulés) ; le rêve comme «voie royale» d'accès à l'inconscient. Il montre ensuite le rôle central de la vie amoureuse et de la sexualité, en remontant à la «sexualité infantile» qui en est la clef. Puis il dégage les «destins» de la pulsion à partir du refuge dans la «maladie», pour terminer sur l'importance décisive du transfert.Ces Cinq leçons constituent la toute première introduction à la psychanalyse en même temps que son «coup d'envoi». Freud ne retournera jamais aux États-Unis, mais l'annonce au monde a été faite.
Quel est l'objet analysé dans le livre I du Capital ? Marx le dit: "C'est le mode de production capitaliste et les rapports de production et d'échange qui sont les siens". Le coeur du livre I, c'est la théorie de la plus-value, théorie scientifique de ce dont les prolétaires ont l'expérience quotidienne : l'exploitation de classe. La section III et la section IV traitent des deux formes fondamentales de la plus-value dont dispose la classe capitaliste pour pousser au maximum l'exploitation de la classe ouvrière : ce que Marx appelle la plus-value absolue, et la plus-value relative.
La nation est-elle simplement composée de membres qui auraient une origine unique ? Les nations sont-elles éternelles ? Ernest Renan a donné à ces questions des réponses originales devenues célèbres. Ses vues sur la place et l'évolution des juifs dans l'histoire sont, en revanche, beaucoup moins connues. Le «peuple d'Israël» constitue-t-il un peuple dans l'acception moderne du terme ou bien une importante communauté religieuse, à l'orée du monothéisme dans le monde occidental ? L'expansion du judaïsme dans le monde résulte-t-elle de l'exil d'un peuple ou bien de conversions religieuses massives sur le pourtour méditerranéen, puis en Russie méridionale et au Caucase ? Dans les trois textes qu'il livre en guise de présentation, l'historien israélien Shlomo Sand révèle une partie des sources intellectuelles qui ont inspiré son livre Comment le peuple juif fut inventé. Il montre que les idées qu'il a exposées sur la présence juive dans l'histoire ont été partagées non seulement par Ernest Renan, mais aussi par Marc Bloch, Raymond Aron et bien d'autres...
Freud considérait ses Trois essais, dont l'écriture l'a occupé durant près de vingt ans, comme une «production d'une valeur comparable à celle de L'Interprétation du rêve». Ils sont le lieu d'apports conceptuels majeurs, sur la libido, la pulsion, les zones érogènes, la sublimation, la fixation, la régression, la perversion, etc., qu'il ne cessera de reprendre par la suite.Freud montre non seulement les racines infantiles de la sexualité adulte, mais, plus radicalement, l'«infantilisme de la sexualité» humaine. Et il donne à la perversion une place fondamentale dans l'histoire de chacun : elle est «la disposition universelle originelle de la pulsion sexuelle humaine, à partir de laquelle se développe le comportement sexuel normal».La sexualité freudienne n'est donc pas un instinct, elle est détachée des organes génitaux et permet une nouvelle approche des symptômes névrotiques. Elle mène à la conclusion qu'«il n'y a pas de différence fondamentale entre la vie mentale des gens normaux, celle des névrosés et celle des psychotiques».
Her-Bak «Pois Chiche», Her-Bak «disciple», ou la vie d'un jeune garçon de l'Égypte ancienne, à la manière d'un conte initiatique. Pois Chiche fait le bilan de son savoir : «J'ai connu le fleuve, j'ai cultivé la terre, j'ai observé quelques bêtes... pas assez ! J'ai travaillé la pierre...» Et soudain, Pois Chiche comprend l'intention de son Maître : «Sans doute il ne s'agit point de choisir un métier, mais d'apprendre, avec chaque technique, les lois de la Nature qu'elle peut enseigner ! Voilà qui me plaît davantage ! Allons, il n'y a pas de temps à perdre !» Or, ayant aperçu l'intendant qui dormait sous un palmier doum, il le réveilla et lui dit : «Je désire apprendre à travailler le bois ; conduis-moi.» Sans se déranger, l'intendant demanda : «Quel bois : les cannes ? Les charpentes ? Les vantaux de portes ? Les meubles ? Par lequel de ces spécialistes le Chéri-de-son-Maître préfère-t-il être rossé ? - Je ne sais pas encore ; que chacun d'eux me montre son travail : ensuite je choisirai.»
Véritable petite bibliothèque portative, ce titre inaugure une nouvelle série de la collection « Champs ». Anthologie thématique conçue et préfacée par un adepte et connaisseur de la marche, l'ouvrage propose un parcours guidé des pratiques diverses de cette activité à la fois physique et méditative, au fil du temps et des caractères.
De Pétrarque à Julien Gracq, en passant par Rousseau, Thoreau, Rimbaud, Virginia Woolf ou Jean Giono, flâneurs des villes et randonneurs sauvages, promeneurs solitaires, vagabonds, explorateurs n'auront plus de secret pour vous.
Passionnés par le XVIII? siècle, les frères Goncourt ont consacré une grande partie de leur vie à enquêter sur les moeurs d'alors. De la mode à la politique, en passant par les couvents et les salons, ils célèbrent dans cet essai la toute-puissance de la femme à l'époque des Lumières, et en particulier l'aristocrate parisienne, qui se distingue par son élégance, son intelligence et sa liberté affective et sexuelle.
Décriés et négligés en leur temps, les frères Goncourt figurent parmi les précurseurs de la Nouvelle Histoire. C'est dans cette perspective qu'Elisabeth Badinter nous invite à redécouvrir cet essai méconnu dans sa lumineuse préface : « À la différence de l'histoire politique traditionnelle qui a toujours ignoré la femme, l'histoire des moeurs et des mentalités peut seule la faire apparaître comme sujet de l'histoire. »
Extraits du chef-d'oeuvre de J. Michelet, qui au-delà de sa valeur documentaire et historique se distingue par son style lyrique et romantique.
«Le capitalisme n'a aucune valeur historique, aucun droit historique à la vie, aucune raison d'être sociale, qu'autant qu'il fonctionne comme capital personnifié. Ce n'est qu'à ce titre que la nécessité transitoire de sa propre existence est impliquée dans la nécessité transitoire du mode de production capitaliste. Le but déterminant de son activité n'est donc ni la valeur d'usage ni la jouissance, mais bien la valeur d'échange et son accroissement continu. Agent fanatique de l'accumulation, il force les hommes, sans merci ni trêve, à produire pour produire, et les pousse ainsi instinctivement à développer les puissances productrices et les conditions matérielles qui seules peuvent former la base d'une société nouvelle et supérieure.
Deux textes majeurs de Carl Schmitt sont réunis dans ce livre. La Notion de politique (1932) expose les thèses qui forment le coeur de sa pensée : l'État ne se confond pas avec la politique, il n'en est qu'une expression historique et périssable. Le politique lui-même est le lieu de discrimination de l'ami et de l'ennemi. Dans l'époque moderne, l'État est cette instance qui désigne l'ennemi et décide de la guerre ou de la paix. Théorie du partisan (l962) examine la situation créée par l'effritement du monopole politique de l'État à partir de 1945, quand le conflit se généralise du fait de la politisation de toutes les sphères de la vie sociale. Apparaît alors le partisan, que nous appelons parfois le terroriste, combattant de cette guerre totale et figure emblématique de notre modernité.