Littérature traduite
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Au sein de la Renaissance italienne, Venise occupe une position originale par sa situation géographique, par son indépendance politique et ses usages sociaux. Carrefour entre les pays du nord de l'Europe et du centre de l'Italie, entre l'Orient et l'Occident, la cité des doges réussit à tresser un tissu social cosmopolite, à inventer une culture ouverte à d'innombrables courants pour créer un style homogène et unique. Elle sut également composer une vie sociale sans heurts, ordonnée autour d'institutions originales comme les scuole. Patricia Fortini Brown, en ne prenant en considération que les oeuvres exécutées pour des commanditaires vénitiens, trace un portrait fidèle de la Venise du XVIe siècle et cerne avec précision les caractéristiques de la vie artistique locale - notamment la préférence des peintres vénitiens pour le colorito plutôt que pour le disegno, guide incontesté de la peinture dans le reste de la péninsule. L'auteur confronte les créations picturales, architecturales à la réalité sociale, culturelle qui les a conditionnées et par l'analyse des habitudes quotidiennes, des pratiques de dévotion, des relations entre l'individu et l'État, restitue l'image d'une cité et d'un centre artistique incomparables.
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La Renaissance dans les pays du Nord
Craig Harbison
- Flammarion
- Tout L'art
- 14 Septembre 2009
- 9782081228856
L'art des Flandres, des Pays-Bas et de l'Allemagne aux XVe et XVIe siècles comprend quelques-unes des plus belles, des plus inventives peintures et sculptures de l'histoire de l'Occident. Encore trop souvent étudié en simple comparaison avec l'art italien, plus connu, le monde du nord de l'Europe est ici enfin évoqué dans toute sa richesse, et l'art de Van Eyck, Bosch, Bruegel, Dürer ou d'autres grands maîtres est considéré dans la vision plus globale d'une société en pleine évolution. Craig Harbison part de la notion de l'artiste désormais conscient de sa place - fait nouveau et décisif -, non seulement dans l'art mais aussi dans le monde. Église et État, protestants et catholiques, hommes et femmes, artistes et mécènes, cités marchandes indépendantes et seigneuries, tous ces aspects du monde renaissant sont ensuite abordés dans la mesure où ils éclairent en même temps l'art et son temps. Les enjeux d'une représentation réaliste du monde visible, du sens et des fins de cet art, de sa place dans la sphère religieuse ou séculière - son contexte intellectuel et son contexte matériel - sont passés au crible d'une étude particulièrement érudite. Cet ouvrage offre un examen passionnant de l'état d'esprit et des facteurs culturels dans les pays du Nord qui ont produit un art à l'éclat et à la beauté si spécifiques sous la Renaissance.
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La société hollandaise du XVIIe siècle a généré une extraordinaire production artistique. Vers 1580, la toute jeune République atteint un niveau de prospérité sans précédent permettant à la peinture et à l'architecture, soutenues par la bourgeoisie, de connaître une vitalité exceptionnelle. L'auteur étudie dans cet ouvrage les foyers artistiques les plus réputés comme Amsterdam, Utrecht ou Delft . Dans le contexte politique, social et religieux qui a permis leur émergence, les peintures deVermeer, Rembrandt ou Frans Hals sont analysées au même titre que certaines oeuvres moins souvent prises en compte comme les gravures d'actualité, les dessins scientifiques ou les livres d'emblèmes. Les thèmes principaux qui ont fait la gloire des peintres hollandais - le paysage, le portrait de groupe, la scène de genre - sont soigneusement examinés et une place importante est réservée à la relation complexe entre écrit et image comme au concept délicat de « réalisme ». Grâce à la richesse des sources historiques utilisées et à une méthode rigoureuse; l'auteur dévoile la société et la culture de la Hollande du XVIIe siècle de manière aussi vivante que les tableaux qui s'en inspirent.
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Comprendre ce que représente véritablement la Renaissance revient à comprendre comment une ville, Florence, a su favoriser la création artistique par des commandes publiques d'envergure, grâce à une économie moderne et prospère, comment elle a permis l'apparition d'un cercle intellectuel incomparable. Richard Turner, en concentrant son analyse sur le Quattrocento florentin, dégage avec force les grands traits qui ont fait l'originalité de Florence. Il ne se contente pas d'analyser les plus importantes créations artistiques de l'époque (le Saint Georges de Donatello, le David de Michel-Ange, le dôme de Brunelleschi, etc.) mais en donne un éclairage pertinent par une description précise du contexte social dans lequel elles ont vu le jour. L'auteur décrit aussi bien les commandes privées d'oeuvres d'art (un palais, une chapelle funéraire) que les manifestations ostentatoires du pouvoir. Il dresse le portrait d'un peuple éclairé, à l'image de ses dirigeants dissertant dans leur villa de campagne avec les plus grands philosophes tels Marsile Ficin ou Pic de la Mirandole, et en même temps avide de pratiques dévotes, faisant réaliser des portraits en cire pour les déposer dans les églises de la ville et vénérant des statues ou des fresques aux pouvoirs miraculeux.
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La Renaissance dans les cours italiennes
Alison Cole
- Flammarion
- Tout L'art
- 8 Septembre 2008
- 9782081216976
À côté des foyers prestigieux que constituent Florence, Venise ou Rome, l'Italie du XVe siècle témoigne d'une étonnante diversité de cours et de centres humanistes qui font appel à de nombreux artistes pour servir leur prestige politique, militaire et culturel. Quel rôle jouent ces cours dans la formation de la Renaissance italienne au Quattrocento ? Après avoir défini les notions essentielles pour comprendre le contexte de la création artistique - importance des traditions régionales, influence du nord des Alpes, vertus requises du prince, telles magnificientia, splendore et maiestate, place de l'artiste dans la société et relations avec son mécène -, l'ouvrage développe l'originalité de cinq cours : Naples sous le règne d'Alphonse d'Aragon, Urbino et Federico da Montefeltro, la cité de Milan avec Ludovic le More, la principauté de Ferrare et la famille d'Este, enfin la ville de Mantoue et les Gonzague. Se substituant alors à l'image erronée du « génie de la Renaissance » se dessine le portrait de l'artiste courtisan, du peintre, architecte ou sculpteur souvent itinérant, voyageant de cour en cour pour proposer ses services, assujetti aux conditions matérielles et au bon vouloir du prince, qu'il s'agisse de Mantegna travaillant à Ferrare puis à Mantoue ou de Léonard de Vinci partant pour Milan.