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Gallimard
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Les cahiers de la NRF : Hommage à Joseph Conrad
Collectif
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 26 Septembre 2024
- 9782073073808
En août 1924 s'éteignait en Angleterre un géant de la littérature mondiale, Joseph Conrad, né Korzeniowski en Pologne occupée, écrivain de langue anglaise et francophone. Publié pour la première fois en France en 1912 au Mercure de France, avec L'Agent secret, il était devenu un auteur majeur des Éditions Gallimard grâce à la traduction de Typhon par André Gide en 1918, suivie de la publication de La Folie Almayer en 1919, ou encore de Lord Jim en 1921. À sa mort, La Nouvelle Revue française ne manqua pas de consacrer un numéro rendant hommage à sa puissance évocatrice et à sa faculté de sonder la psyché humaine. On y trouvait les signatures de ses admirateurs,André Gide, bien sûr, mais aussi Paul Valéry, André Maurois ou Joseph Kessel. Le présent volume rassemble les principales contributions à cet hommage de 1924, les souvenirs de son proche ami le Prix NobelJohn Galsworthy, ceux de son traducteur G. Jean-Aubry, les études d'Edmond Jaloux et de Ramon Fernandez. On trouvera également
des citations de Conrad qui éclairent son oeuvre ainsi qu'un choix de lettres écrites en français par celui qui fut marin à Marseille et grand
francophile. -
Les cahiers de la NRF : Allez-y voir : Écrits sur la peinture
Raymond Queneau
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 28 Mars 2024
- 9782073037039
La peinture a très tôt retenu l'attention de Raymond Queneau, dès sa jeunesse où le dessin l'occupe. Avec le temps, l'auteur de Zazie dans le métro et des Exercices de style a pu tirer ses propres conclusions : «J'ai connu des peintres et des ventes publiques, des marchands de tableaux et des musées, des encadreurs, et je me suis fait ma petite opinion.» À l'instar de ses propres dessins, Queneau témoigne d'un regard libre qui a su s'émanciper de la constellation surréaliste. Le poète élabore progressivement une théorie du signe et de l'écriture ainsi qu'une dialectique du regard chez les peintres. Mais il nous convie aussi à nous rendre dans les expositions, ces fêtes du voir, en toute simplicité : «Allez-y voir.» À travers ces exercices d'admiration, on retrouve ainsi la personnalité et le style de Raymond Queneau, son acuité, son esprit anti-sérieux, parfois «pataphysique», et son goût pour le singulier. Cet ensemble inédit formant un véritable «musée Raymond Queneau» met à l'honneur Joan Miró et Jean Dubuffet mais aussi, entre autres, Mario Prassinos, Enrico Baj, Maurice Henry, Élie Lascaux, Jean Hélion ou encore Pablo Picasso.
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Les cahiers de la NRF : Trois lettres aux surréalistes
Pierre Drieu la Rochelle
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 18 Avril 2024
- 9782073057174
En août 1925, moins d'un an après la parution du Manifeste du Surréalisme, Pierre Drieu la Rochelle publie «La Véritable erreur des surréalistes» dans La Nouvelle revue française. C'est la première des trois lettres ouvertes que Drieu adresse au groupe d'avant-garde dont il est le témoin attentif depuis 1916, et sa rencontre décisive avec Louis Aragon. En sa compagnie, le futur auteur de Gilles et du Feu follet participe à l'aventure Dada à Paris, à celle de la revue Littérature, et à la naissance du surréalisme. Ses Trois lettres aux surréalistes révèlent qu'il a failli tout miser sur le mouvement d'André Breton, au coeur de ses «Années folles» qui furent des années de crise. Mais vingt ans avant son suicide, une première déception l'attendait : la «petite bande» qui avait pris une position littéraire radicale préparait son ralliement au communisme. En 1927, les faits lui ayant donné raison, Drieu compose deux autres lettres magistrales pour sa revue polémique, Les Derniers jours. Entre argumentation et méditation, pamphlet et supplication, les Trois lettres établissent, pour la première fois, les préoccupations qui seront au coeur de son oeuvre et de sa vie : la question de la solitude et de l'amitié, celle de la pensée et de l'action. Elles affirment la véritable quête idéaliste de Pierre Drieu la Rochelle, celle d'une esthétique littéraire permettant «d'agir à fond» dans son époque. Une quête qui s'affrontera aux dilemmes de l'Histoire.
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Les cahiers de la NRF : Journal de guerre : Roumanie, France, Suisse (1943-1945)
Paul Morand
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 16 Novembre 2023
- 9782073012395
Après avoir commencé la guerre à Londres, après avoir appartenu plus d'un an au cabinet de Pierre Laval à Vichy, voici Paul Morand nommé ministre plénipotentiaire à Bucarest, alors que l'Armée rouge est aux portes de la Roumanie, alliée de l'Allemagne nazie. Le diplomate se met au travail dans des conditions difficiles qui le poussent à des allers-retours vers Paris et Vichy. Il assiste ainsi aux derniers mois de l'État français en déliquescence, avant d'être nommé in extremis ambassadeur à Berne. Il touche au but... pour cinq semaines. Révoqué, il choisit l'exil en Suisse pour échapper aux sanctions, au sein de cette communauté de«réfugiés» qui suit à distance la guerre, l'avènement d'un nouveau régime en France et les procès qui frappent le précédent. Tout au long de ces deux années, Paul Morand tient son Journal de guerre, sans jamais rien renier de ses convictions. Il y fait une place de plus en plus grande à l'écrivain, après avoir rêvé d'en faire le journal d'un ambassadeur. Rien n'a été retouché ni omis du manuscrit d'origine. C'est dans le respect de son désir initial de publication que paraît le second tome du Journal de guerre de Paul Morand, à la fois document historique passionnant - parfois aussi choquant - et apport inédit aux pages de sa biographie qui avaient semblé, jusque-là, étrangement vides.
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Les cahiers de la NRF : Haeckel et les Français : Réception, interprétations et malentendus
Collectif
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 25 Avril 2024
- 9782073054371
Ernst Haeckel (1834-1919), biologiste allemand aujourd'hui oublié sinon des chercheurs, fut pourtant de son vivant aussi célèbre que Darwin. Respecté et célébré dans les milieux savants internationaux comme spécialiste de la zoologie marine et théoricien de l'évolutionnisme, il est l'auteur des premiers « arbres généalogiques » des espèces, proposant une vision unitaire du monde vivant. Il est aussi l'inventeur du terme « écologie », dont il a établi les fondements. Sa « loi de la récapitulation » a influencé non seulement la biologie, mais la psychologie, la criminologie, la psychanalyse... Ses livres destinés au public profane, dont Histoire naturelle de la création et Les Énigmes de l'Univers, ont été des succès traduits en plusieurs langues. Ses planches magnifiques illustrant les « formes artistiques de la nature » ont inspiré les artistes et les architectes de l'Art nouveau. Mais le professeur de zoologie de l'Université d'Iéna était aussi un intellectuel et une figure publique de premier plan, un apôtre de la libre pensée, du rationalisme et du progrès. Son militantisme pour une « religion moniste » de la nature, panthéiste et antichrétienne, lui a valu une réputation sulfureuse. Le déclenchement de la Grande Guerre, que ce pacifiste a approuvé en signant l' « appel des professeurs », a fini par couper Haeckel de son réseau international. La réception complexe de son oeuvre enfin, allant de la gauche militante à certains représentants du national-socialisme, a contribué à son effacement. Sans occulter les ambiguïtés de son héritage, les actes ici réunis explorent les différents aspects de la réception de Haeckel en France en essayant de rendre justice au rôle historique capital du savant. Colloque organisé par Laura Bossi à l'occasion du 100?e anniversaire de la mort d'Ernst Haeckel en septembre 2019 à la Fondation des Treilles. Introduction de Laura Bossi et Nicolas Wanlin. Textes de Nicolas Aumonier, Laura Bossi, Robert Calcagno, Philippe Comar, Pietro Corsi, Élise Dubreuil, Jacqueline Goy, Jacqueline Lalouette, Laurent Loison, Stéphane Schmitt, Mathilde Tahar, Nicolas Wanlin et Caterina Zanfi.
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Les cahiers de la NRF : journal de guerre Tome 1 ; Londres, Paris, Vichy (1939-1943)
Paul Morand
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 5 Novembre 2020
- 9782070785964
Le Journal de guerre de Paul Morand était un objet mythique dont l'existence même était sujette à caution. Au vrai, l'écrivain avait bien conservé ses notes prises durant la guerre et avait même commencé à en préparer la publication. Il en avait déposé le manuscrit à la Bibliothèque nationale, parmi un vaste ensemble de papiers personnels. Ce journal paraît pour la première fois, sans retouches ni coupes, et même complété des ajouts et des annexes prévus par Paul Morand lui-même et de quelques textes contemporains de sa rédaction. On se rappelle peut-être que Paul Morand, diplomate, était en mission à Londres le 18 juin 1940 et qu'il fut nommé ambassadeur en Roumanie en 1943. On découvre au fil des pages que, à défaut de s'être rallié en Angleterre au général de Gaulle, il choisit de se présenter à Vichy à l'été 1940, où il est mis d'office en retraite. Il décide alors de s'installer dans Paris occupé avant de rejoindre au printemps 1942 Vichy et le Cabinet de Pierre Laval, chef du gouvernement, en qualité de chargé de mission, poste qu'il occupera seize mois durant. À Londres, à Paris et à Vichy, de la déclaration de guerre de septembre 1939 à août 1943, Paul Morand a tenu son journal sans filtre ni censure, prenant note de ce qu'il voyait, de ce qu'on lui disait et de ce qu'il comprenait. Cest l'oeuvre d'un témoin conscient d'être placé aux premières loges de l'Histoire, observateur privilégié des réalités de la collaboration d'État et de la participation française à la mise en oeuvre de la Solution finale. Ce Journal de guerre est un document exceptionnel pour l'Histoire.
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Les cahiers de la NRF : les fous littéraires
Raymond Queneau
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 29 Mai 2002
- 9782070764983
Exhumés des profondeurs de la Bibliothèque nationale, hissés au jour, époussetés et sertis dans un texte à organisation encyclopédique et à approche psychanalytique, voici les écrits d'une cinquantaine de «fous littéraires» du XIX? siècle que Raymond Queneau voulait, en 1934, offrir à ses lecteurs. Individus oubliés, dont les idées insolites ne se rattachaient à aucune doctrine et ne furent reconnues de personne. Certains ont fait des découvertes dans le domaine des «sciences inexactes» : les principes organiques du cercle, la nature excrémentiel du soleil, la langue universelle... La vie d'autres - princesses, prophètes et messies, persécutés et revendiquants, tous convaincus de leur mission - esquisse une «histoire paranoïaque» de la France de leur siècle.Déçu dans son attente de découvrir des «génies méconnus», Queneau tâcha de comprendre la folie de ces individus à travers leurs ouvrages. Il les analysa à la lumière de Totem et tabou et du complexe d'Oedipe de Freud, dont les oeuvres venaient d'être traduites en français, ainsi que du «complexe de mission historique» de W. Stekel et crut trouver dans les rapports conflictuels père-fils l'origine de leur déséquilibre mental.Le lecteur qui reconnaîtra des passages de ces textes pour les avoir lus dans Les Enfants du limon pourra consulter ici pour la première fois le commentaire que Queneau rédigea pour les accompagner - l'explication de texte qu'est Aux confins des ténèbres.
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Les cahiers de la NRF : Correspondance 1946-2009
Philippe Jaccottet, Maurice Chappaz
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 22 Juin 2023
- 9782072939624
En 1945, le jeune Philippe Jaccottet signe une critique élogieuse du recueil Verdures de la nuit, de son compatriote suisse Maurice Chappaz. S'ouvre un dialogue complice et fraternel qui va durer près de soixante ans, entre deux poètes que tout semble opposer. Chappaz le «catholique païen» est l'homme des hymnes à la vie et à la nature ; Jaccottet, à la rigueur toute protestante, est traversé de doutes et de chants tourmentés. L'un profondément enraciné dans le Valais, grand marcheur et nomade dans l'âme, se passionne pour les contes africains, le bouddhisme, la Bible, l'Orient... tandis que Jaccottet, plus sédentaire mais «sans racines», voyage dans les livres qu'il admire et traduit les plus grands auteurs européens. Volontiers militant et polémique, Chappaz défend un Valais ancestral menacé de disparition et s'alarme des premières destructions de l'environnement, tandis que Jaccottet rend compte inlassablement des oeuvres de son temps. Tous deux admirent profondément le poète Gustave Roud et posent, dans son sillage, la question toujours exigeante du rapport entre la poésie et l'existence, «poursuivant les mêmes fuyants signes avec une même obstination». Tous deux encore traduisent les grandes voix de l'Antiquité, l'un Homère, l'autre Théocrite et Virgile. Avec un enthousiasme lucide et toujours mesuré, Jaccottet porte l'oeuvre de Chappaz vers les lecteurs français en passeur infatigable. Chappaz, par sa vitalité exubérante et généreuse, communique à Jaccottet une force rassurante. Cette amitié de toute une vie, sans failles, nous rappelle que les dissemblances intimes comme la distance géographique, loin de toujours séparer, peuvent nourrir des liens vivants. J.-F. T.
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Les cahiers de la NRF : correspondance 1913-1948
Gabriel Bounoure, André Suarès
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 19 Janvier 2023
- 9782073005144
Correspondre n'a jamais été mot aussi juste pour désigner l'activité épistolaire, tant les lettres de Gabriel Bounoure et d'André Suarès sont dans la plus vive adéquation quant à l'art d'écrire et à l'intelligence du coeur.Qui est Gabriel Bounoure? Un conseiller culturel en poste au Liban et en Syrie, mais surtout un grand critique littéraire, notamment à la Nouvelle Revue française, le plus méconnu et le plus discret de tous. Paul Claudel a eu pour lui ce mot éloquent:«On écrirait volontiers un livre pour vous faire écrire une page.» L'oeuvre d'André Suarès, maître trop secret de la littérature française, semble pâtir de sa prolixité et du caractère orageux de l'écrivain. Mais son Voyage du Condottière suffit, pour les amoureux du style, de l'art et de l'esprit, à le placer au centre de la bibliothèque de tout gentilhomme-lecteur.Cette correspondance inédite, enfin dévoilée, rend justice à l'un comme à l'autre. C'est une introduction immersive à l'oeuvre de Suarès comme un manuel de critique littéraire, le témoignage d'une amitié profonde et sincère, l'occasion d'un renversement généreux des rôles de maître et de disciple, un portrait et un autoportrait de Suarès, un lieu de méditations et enfin l'expression chevaleresque d'une quête spirituelle partagée par deux âmes libres et ardentes.Entre 1913 et 1948, leurs échanges sont traversés par les échos de deux guerres mondiales (sublimes lettres du capitaine Bounoure), les difficultés morales, physiques et matérielles:et toujours la poésie s'éprouve comme le seul refuge et la seule consolation pour les temps obscurs.Cette édition a été établie, présentée et annotée par Édouard Chalamet.Cette édition a été établie, présentée et annotée par Édouard Chalamet-Denis. Elle comporte une chronologie croisée, un essai de Gabriel Bounoure («Dernière parole de Suarès») et un index des noms et des oeuvres.
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Les cahiers de la NRF : le chemin continue ; biographie de Georges Lambrichs
Arnaud Villanova
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 16 Février 2023
- 9782073001610
Éditeur de Samuel Beckett et de J.M.G. Le Clézio, Georges Lambrichs fut l'un des grands animateurs de la vie littéraire de la seconde partie du XX? siècle. Né en Belgique en 1917, entré en contact avec La NRF dès les années 1930, il devient en 1942 le correspondant à Bruxelles de la revue littéraire clandestine Messages. Proche de Vercors, il officie comme lecteur aux Éditions de Minuit à la Libération, avant d'en prendre la direction littéraire. Auprès de Jérôme Lindon, il édite Samuel Beckett, Georges Bataille, Maurice Blanchot, Marguerite Duras, Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute et Michel Butor. C'est le temps du «nouveau roman», mais c'est aussi celui d'un lien très fort entre la NRF et Minuit, soutenu par l'amitié avec Jean Paulhan.Entré aux Éditions Gallimard en 1959, Georges Lambrichs y orchestre l'émergence d'une nouvelle génération d'écrivains et de critiques. Pleinement dévoué à la littérature de création, il accueille dans la collection «Le Chemin» et sa revue attenante, Les Cahiers du Chemin, Georges Perros, Jean Starobinski, Michel Chaillou, Jacques Réda, Henri Meschonnic, Pierre Guyotat, Gérard Macé, Jean-Marie Laclavetine et, dès 1962, J.M.G. Le Clézio.Le Chemin continue retrace un parcours éditorial d'exception.
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Les cahiers de la NRF : l'Europe et l'esprit ; écrits politiques (1896-1945)
Paul Valéry
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 3 Décembre 2020
- 9782072887406
Ce recueil inédit de Paul Valéry réunit des discours et des rapports centrés autour de la question de l'Europe, indissociable de celle de l'Esprit nécessaire à sa réalisation politique. Célébré après-guerre comme le poète de La Jeune Parque tout autant que pour les deux lettres de la Crise de l'Esprit (1919), puis pour les essais de Regards sur le monde actuel (1931 ), Paul Valéry apparaît ici dans une dimension politique active largement méconnue. Au cours des années vingt et trente, Valéry s'est en effet investi dans de nombreuses initiatives publiques, et dans des cercles intellectuels. Il voyage alors dans toute l'Europe pour faire advenir une «Société de l'Esprit» et contribuer à l'amélioration de l'homme et de la Cité, alors que les espoirs du pacifisme s'effondrent devant la guerre imminente. Des divers travaux de Paul Valéry naît une réflexion originale sur le rôle de l'homme de lettres dans le monde. Et son influence continue de grandir dans le domaine de la critique jusqu'à nos jours, de Marc Bloch à Jacques Derrida, en passant par Edward Saïd.
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Les cahiers de la NRF : les mondes de Jean Giono
Collectif
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 9 Juin 2022
- 9782072979408
Giono ? « C'est un monde ! » pourrait-on dire à la suite de l'auteur, pour pasticher ce qu'il dit dans Noé de personnages hors du commun et de « choses extraordinaires ». Et, de fait, l'oeuvre de Giono est un monde en soi, avec son histoire et sa géographie propres, avec son humanité spécifique, avec son « système de références » à part.
Voilà ce qu'entend explorer cet ouvrage, issu en grande partie du projet de colloque pour le cinquantenaire de la mort de Jean Giono (1895-1970), en 2020. Il réunit ainsi des chercheurs et des universitaires sous la direction de Denis Labouret (Sorbonne Université) et d'Alain Romestaing (Université Clermont Auvergne), autour de trois thèmes : « Microcosmes », « Mondes d'ailleurs », « Créer / recréer le monde ». Ces études, qui convoquent oeuvres célèbres ou méconnues, révèlent l'immense diversité et la richesse de Jean Giono, « l'écrivain-monde ».
Pour ouvrir un tel ensemble, une porte d'entrée s'imposait : celle du Paraïs, la maison de Giono, que Sylvie Durbet-Giono, la fille de l'écrivain, présente comme ce petit monde intime où sont nés tous les mondes de l'invention littéraire. Et, à l'autre bout de l'ouvrage, on trouvera l'hommage de Pierre Michon au « monde perdu » de l'Arcadie gionienne, ce paradis de l'enfance et de la poésie évoqué dans Virgile. -
Les cahiers de la NRF : cahiers de prison (février-octobre 1946)
Louis-Ferdinand Céline
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 23 Mai 2019
- 9782072852695
Céline est arrivé au Danemark en mars 1945 après un périple de neuf mois de Paris à Copenhague, en passant par Baden-Baden, Berlin et Sigmaringen. Il est arrêté au domicile d'une amie où il vit avec Lucette et son chat Bébert, et où il travaille à la suite de Guignol's band (inachevée), en décembre 1945. Il est incarcéré à la prison de l'ouest de Copenhague, en attente d'une extradition qu'il veut éviter à tous prix. L'administration pénitentiaire fournit au détenu Destouches des cahiers ; il en remplira dix à partir de février 1946, une fois Lucette libérée et lui-même sorti d'un état moral et physique déplorable (cf. biographie de François Gibault).
Les Cahiers de prison dévoilent la vie de Céline après son arrivée à Copenhague. Si le détenu de la cellule 609 de la section K. prend des notes pour préparer sa défense, se souvient de Londres ou de Montmartre, ces cahiers montrent de manière inédite le Céline lecteur. L'écrivain se réfugie dans les livres apportés par Lucette et cite abondamment Chateaubriand, Hugo, Chamfort, Voltaire, etc., et se compare avec les « grands écrivains exilés emprisonnés ». Les cahiers illustrent aussi la transition littéraire vers sa « seconde révolution narrative et stylistique », note Jean-Paul Louis, avec la mise en chantier de Féérie pour une autre fois (1952) et des passages que l'on retrouvera dans D'un château l'autre, Nord et Rigodon.
Ce volume des Cahiers de la NRF constitue la première édition originale et intégrale des dix cahiers de prison de Céline. Avec ce nouveau travail d'établissement du texte et des notes par Jean-Paul Louis, ainsi qu'un index centré sur les noms d'auteurs, les titres d'oeuvres et de chansons, Céline nous réapparait tel qu'en lui-même, obsédé par la littérature et sa condition d'écrivain : « C'est moi maintenant le traître, le monstre, c'est moi qu'on s'apprête à lyncher. » Édition présentée et annotée par Jean-Paul Louis.
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Les cahiers de la NRF : correspondance (1923-1977)
Michel Leiris, Marcel Jouhandeau
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 21 Janvier 2021
- 9782072847974
Qu'y a-t-il de commun entre Michel Leiris et Marcel Jouhandeau ? Entre l'auteur de La Règle du jeu et celui de Chaminadour ? Entre l'écrivain-ethnologue du musée de l'Homme et celui qui fit le voyage des intellectuels collaborateurs à Weimar ?Une nuit de mars 1924, le jeune apprenti poète et l'auteur admiré de Monsieur Godeau intime ont vécu ensemble «quelque chose qui s'est passé dans l'Absolu», comme l'écrira Michel Leiris. Dans les années vingt, les deux hommes ont conclu un pacte secret, rimbaldien, que cette correspondance inédite révèle.Ce volume rassemble une centaine de lettres échangées pendant près de cinquante ans, malgré de graves ruptures avant et pendant la guerre. Des extraits des cahiers et journaux intimes de Leiris et de Jouhandeau, ainsi qu'une chronologie croisée, témoignent également de cette déterminante «amitié sous la cendre».
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Les cahiers de la NRF : ports et rivages : anthologie
André Suarès
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 11 Novembre 2021
- 9782072950971
Toute sa vie, André Suarès a nourri un immense amour pour la mer, ses ports et ses rivages, sa beauté et ses mystères. Ni le demi-siècle qu'il passa à Paris, ni son oeuvre abondante vouée aux plus nobles quêtes intellectuelles, esthétiques et spirituelles ne permettent cependant d'en prendre d'emblée conscience. On le sait natif de Marseille, mais auteur d'un hommage aussi tardif qu'ambigu à sa ville natale (Marsiho) ; on lui connaît un voyage breton au début du siècle, à l'origine d'un de ses premiers livres (Le Livre de I'Émeraude), resté toutefois moins célèbre que le Voyage du Condottière - ode à l'Italie et à ses trésors artistiques. La postérité a surtout retenu à vrai dire le portraitiste d'un grand nombre d'écrivains et d'artistes, l'essayiste prolifique courtisé par La Nouvelle Revue française et cent autres revues, le pamphlétaire anti-germaniste, prophète de la tragédie hitlérienne.N'oublions pas trop vite, dans les interstices d'une vie et d'une oeuvre animées par la passion de I'art et la recherche de la grandeur, le Provençal épris d'otium marin loin des mesquineries et de l'agitation de la vie liftéraire parisienne, le fils adoptif des rivages de Cornouaille, le contemplateur sensuel des beautés méditerranéennes. Suarès s'est défini une fois pour toutes comme «homme de la mer avant tout».A. de R.Cette riche anthologie, complétée par des notices et des index, a été conçue par Antoine de Rosny, professeur de lettres classiques et membre du comité Suarès. Elle met en lumière une clef de lecture méconnue de l'oeuvre d'André Suarès (1868-1948), l'un des pionniers de La NRF, et constitue une merveilleuse invitation au voyage.
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Les cahiers de la NRF : de Dada au surréalisme ; papiers inédits ; 1917-1931
Louis Aragon
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 3 Novembre 2000
- 9782070754298
Grand couturier, mécène perspicace, Jacques Doucet constitua dans les années vingt une Bibliothèque Littéraire d'une richesse unique. Aragon, qui fut son conseiller, y figure par de très nombreux manuscrits. On lira ici tous ceux qui restaient inédits pour la période 1917-1931. Ces écrits nés aux carrefours de multiples rencontres recréent par leurs échos mutuels une étonnante unité. Ils sont une mine de documents pour l'histoire d'une période charnière, de Dada au surréalisme. Ils enrichissent la biographie d'Aragon de maints jalons fiables, et nuancent un portrait complexe, où s'allient fragilité et confiance en soi, sensibilité théâtrale et souveraine insolence, optimisme et désespoir. Lettres ou chroniques attestent le même bonheur d'expression, la pensée naît frémissante au fil de la plume, car «nous ne pensons rien que nous ne l'ayons écrit au préalable» - ceci proclamé cinquante ans avant les Incipit. Épistolier charmeur ou griffu, lecteur incisif, polémiste étincelant dans la vindicte ou l'éloge : tout l'arc-en-ciel du premier Aragon, d'Anicet au Traité du style, se déploie dans ces pages.
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Les cahiers de la NRF : jouer Dantzig sur un match de football : carnets intimes 1909-1942
Pierre Drieu la Rochelle
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 14 Octobre 2021
- 9782072930713
Ces carnets inédits de Pierre Drieu la Rochelle, rassemblés par Julien Hervier, livrent les derniers secrets de l'un des écrivains les plus brillants et controversés du XX? siècle. D'une étonnante maturité à 16 ans, fasciné par Nietzsche qui oriente sa méditation sur l'art et la civilisation européenne, il semble avoir déjà tout lu. Il affine ses apprentissages intellectuels à Londres et à Paris; il y suit le cursus de l'Ecole des Sciences politiques tout en s'interrogeant avec angoisse sur l'authenticité de sa vocation d'écrivain. La morne expérience de la caserne est interrompue par la guerre où il participe à la désastreuse expédition des Dardanelles. Un séjour comme conférencier en Argentine lui permet de déployer un talent de grand reporter, et il s'y lie avec J.-L. Borges qui lui suggère le sujet de L'Homme à cheval; plus tard, nous entrons dans les coulisses d'Une femme à sa fenêtre, de Gilles ou de Charlotte Corday. Après la débâcle de 1940, le relevé de ses rendez-vous dessine l'équipe appelée à faire reparaître la Nouvelle Revue Française; on décèle sa tentation d'intervenir en sous-main dans la «Révolution nationale» de Vichy, jointe au souci d'obtenir la libération d'écrivains prisonniers. Le fragment final, «Le Dilemme», témoigne de la nature et de l'intensité du patriotisme de Drieu en 1942, alors même qu'il se compromet en publiant la NRF sous surveillance allemande.
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Les cahiers de la NRF : Andre gidé et son éditeur suisse ; correspondance avec Richard Heyd (1930-1947)
Richard Heyd
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 1 Décembre 2022
- 9782073001566
En 1943, Richard Heyd devient directeur éditorial des éditions neuchâteloises Ides et Calendes, fondées deux ans plus tôt par Fred Uhler dans le but de défendre les lettres françaises, alors malmenées. Bibliophile, Richard Heyd est un grand admirateur d'André Gide. Une relation amicale s'établit entre les deux hommes. C'est chez son éditeur suisse que l'écrivain apprendra que le prix Nobel lui a été attribué.Gide lui confie l'édition d'un premier texte en 1945, Jeunesse, puis d'autres inédits, comme Éloges et Rencontres. Surtout, Ides et Calendes demeure l'éditeur de la monumentale publication du Théâtre complet (en huit volumes) de Gide, et plus encore, à titre posthume, d'Et nunc manet in te (1951), confession sans concession de sa relation avec son épouse Madeleine et hommage littéraire authentique. La présente correspondance restitue l'histoire mouvementée d'un destin littéraire hors du commun.
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Les cahiers de la NRF : biographie au pas de course
Jean Dubuffet
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 3 Octobre 2001
- 9782070762774
En ce début d'année 1985, Jean Dubuffet, qui a cessé de peindre, partage désormais son temps entre le dessin et l'écriture. Du 12 février au 25 mars, il se consacre à la rédaction de son autobiographie, qui sera son dernier écrit. Il meurt chez lui à Paris, le 12 mai, à l'âge de quatre-vingt-trois ans.Rédigée «au pas de course», ce dont témoignent à la fois sa forme et son style, cette biographie nous raconte les années de jeunesse de l'auteur passées au Havre, son éducation, son amitié pour Georges Limbour, ses hésitations de jeune homme, ses allées et venues entre activités artistiques et activités commerciales, entre passion et raison.La rencontre avec Jean Paulmhan, en 1943, sera décisive. Éluard, Guillevic, Ponge, Fautrier et Queneau fréquentent tour à tour son atelier. Jean Dubuffet fait soudain l'objet d'une notoriété dans les cénacles littéraires puis bientôt dans le milieu artistique : sa première exposition à la Galerie Drouin fait l'effet d'une bombe ! Il se lie avec Henri Michaux, participe au comité de soutien pour Antonin Artaud, fonde la Compagnie de l'Art brut avec André Breton, défend Louis-Ferdinand Céline lors de son procès.Ce récit intime et passionnant est celui d'un «homme du commun» devenu artiste qui, arrivé au soir de sa vie, nous raconte son parcours atypique et les anecdotes qui ont peuplé son aventure pendant plus de quatre-vingt ans.
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Les cahiers de la NRF Tome 1 : André Gide et les peintres ; lettres inédites
Collectif
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 28 Novembre 2019
- 9782072872914
Si l'intérêt de Gide pour les peintres se maintint tout au long de sa vie, il prit des formes variées dont le présent volume, dans le prolongement des publications documentant ses liens avec Maurice Denis, les Van Rysselberghe ou les Bussy, permet de saisir la diversité, à défaut d'en embrasser la totalité. Il permet surtout d'apprécier l'évolution du rapport de Gide avec les peintres, à mesure que son oeuvre se développait et que sa figure de «contemporain capital» s'affirmait. La valeur expressive de la peinture figurative n'a jamais cessé d'émouvoir et d'intéresser André Gide, qui y voyait l'une des voies privilégiées pour mettre au jour des vérités seulement pressenties par l'âme et les sens dans leur confrontation au réel. Ce corpus inédit, qui éclaire l'amitié qui liait André Gide à des artistes comme Odilon Redon ou le fresquiste René Piot, donne aussi l'occasion de mettre en lumière le soutien de l'écrivain, familier des galeries et des salons, à ses contemporains, notamment par l'achat de leurs oeuvres. Ce volume réunit des échanges épistolaires entre André Gide et Mariano Andreu, Eduard Bargheer, Jacques-Émile Blanche, André Bourdil, Albert Brabo, Maurice Brianchon, Raoul Dufy, André Dunoyer de Segonzac, René Iché, Louis Jou, Marie Laurencin, Imre Pérely, René Piot, Odilon Redon, William Rothenstein, Walter Sickert, Paul Signac, Emmanuel Viérin.
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Les cahiers de la NRF : correspondance 1946-1964
Gaston Chaissac, Jean Dubuffet
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 22 Août 2013
- 9782070141494
Grâce aux 448 lettres qui composent la correspondance échangée par Gaston Chaissac et Jean Dubuffet entre 1946 et 1964, on est à même aujourd'hui de prendre la mesure de cette relation sur laquelle on a beaucoup écrit, beaucoup glosé, souvent dans l'ignorance de ce qu'elle avait été réellement. Comment aurait-il pu en être autrement en l'absence de la publication de ce corpus, certes incomplet, mais suffisamment riche pour cerner la personnalité de ces deux hommes, en apparence, si dissemblables ?
Dubuffet, qui se passionne depuis 1945 pour « l'art des fous » et des autodidactes, est - au moment où il découvre Chaissac - en pleine élaboration de son concept d'art brut. Il est stupéfait de l'originalité du personnage, rencontré grâce à son ami Jean Paulhan. Chaissac qui, de sa Vendée lui envoie des lettres et des oeuvres dans lesquelles abondent la trouvaille formelle, le rapprochement imprévu des formes et des mots, l'audace et la spontanéité, a de son côté écrit une page sur La peinture rustique moderne, proche des préoccupations de celui qui va devenir l'un de ses principaux interlocuteurs.
De cette notion d'art brut, Chaissac s'en agacera autant qu'il en jouera, comme le montre plusieurs lettres publiées ici. Stratège fin et ombrageux, s'interrogeant sans cesse sur le bienfondé de ses entreprises, Chaissac est tout, sauf un autodidacte et un naïf. Il est un artiste et un écrivain que Dubuffet saura reconnaître.
Si cette correspondance, véritable dialogue d'homme à homme, de créateur à créateur, souligne les différences d'origine, de formation, de manière de vivre des deux artistes, elle laisse à voir également tout ce qui les réunit. Un même goût pour la transgression qu'elle soit d'ordre verbal ou pictural, un même rejet de la banalité et du tout prêt, un même esprit inventif et expérimentateur qui ne trouve à s'épanouir que dans la création.
Édition établie et annotée par Dominique Brunet et Josette-Yolande Rasle, éditeurs de plusieurs correspondances de Chaissac
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Les cahiers de la NRF : Gide, Copeau, Schlumberger : l'art de la mise en scène ; les entretiens de la Fondation des Treilles
Collectif
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 20 Avril 2017
- 9782072726385
Avec la fondation de La NRF en 1909 et du théâtre du Vieux-Colombier en 1913, André Gide, Jacques Copeau et Jean Schlumberger, oeuvrant ensemble au renouveau de la littérature et du théâtre, n'ont cessé d'appliquer l'art de la mise en scène dans leur vie comme dans leur oeuvre. « Le théâtre ne m'intéresse pas assez pour que je me donne vraiment de la peine », écrit pourtant un Gide qui, bien que grand connaisseur du théâtre classique et admirateur de l'oeuvre puissante de Claudel, demeure réticent à l'expérience de la représentation scénique. Le théâtre reste toutefois pour lui l'un des lieux où peut s'exposer le drame intime, s'adonnant ainsi à l'écriture dramatique avec Le Roi Candaule, Sau¨l et un inachevé Curieux malavisé d'après Cervantès, et conversant avec son ami Jacques Copeau sur les questions de mise en scène et de jeu. Le théâtre du Vieux-Colombier lui offre également, dans la lignée de La NRF, un lieu de rencontre avec le public. Conférences, lectures et matinées théâtrales voisinent au programme de la salle avec le répertoire classique et contemporain. De là vient le célèbre essai en miroir de Gide sur Dostoïevski, issu de six causeries prononcées au Vieux-Colombier. Quant à Jacques Copeau et à sa troupe, ils bénéficieront de l'attention et de l'appui durables de Jean Schlumberger, dont l'écriture romanesque fut gagnée, de son propre aveu, par la théâtralisation.Les contributions du présent recueil, s'appuyant sur des documents des fonds André Gide et Jean Schlumberger de la Fondation des Treilles, montrent l'implication des trois hommes dans cette entreprise de rénovation active et de réflexion. Elles sont suivies de quelques lettres inédites échangées entre Jacques Copeau et Jean Schlumberger.
Ouvrage collectif de Serge Bourjea, Laurent Gayard, Patrick Kéchichian, Robert Kopp, Frank Lestringant, Michel Leymarie, Pierre Masson, Peter Schnyder et de David H. Walker. Édition de Robert Kopp et Peter Schnyder.
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Les cahiers de la NRF Tome 2 : journal inutile Tome 2
Paul Morand
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 28 Février 2001
- 9782070759859
Ce journal couvre les dernières années de la vie de Paul Morand, de juin 1968 à avril 1976 : trente-deux cahiers manuscrits, déposés par lui à la Bibliothèque Nationale, et un dernier cahier inachevé. Suivant les volontés de l'auteur, leur contenu ne devait être ni consulté ni publié avant l'année 2000. Il entendait ainsi les mettre à l'abri des indiscrétions et commentaires de ses contemporains. Ces notes rédigées au fil des jours, sans se relire ni se corriger, mêlent rencontres, propos rapportés, réflexions personnelles sur les événements actuels et évocations du passé, lectures et voyages. Écrit tantôt au feutre, tantôt au Bic, tantôt au stylo ou au crayon, accompagné de feuilles volantes, de pages arrachées à des carnets, de photographies, de coupures de journaux, de lettres épinglées (certaines, d'époques diverses, sont réunies dans les Annexes du tome II où figure également un index général), ce Journal se présente comme une oeuvre qui n'est pas si éloignée des collages des peintres. Il comporte même quelques petits dessins manuscrits, des dizaines de cartes postales et de papiers d'hôtels à en-tête de tous les pays du monde. Cosmopolite comme son auteur, révélant, comme lui-même l'écrit, son envie jusqu'à la fin «d'être ailleurs».
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Les cahiers de la NRF : le livre dit
Marguerite Duras
- Gallimard
- Les Cahiers De La Nrf
- 13 Mai 2014
- 9782070145393
En 1981, Jean Mascolo et Jérôme Beaujour suivent Marguerite Duras sur le tournage d'Agatha à Trouville. Tournage dans le tournage, en présence de la chef-op de Duras, Dominique Lerigoleur, et des acteurs qui jouent le frère et la soeur, Yann Andréa et Bulle Ogier.
Dans son introduction, Joëlle Pagès-Pindon montre que l'on assiste là à un moment de grâce, « d'envoûtement », à une mise en scène du travail de Duras où la réalité et le mythe s'entremêlent, et à la toute-puissance de l'écrit à travers le texte, l'image et la voix. Il est vrai que Duras est impressionnante d'assurance et de joie. Avec malice, consciente de son personnage, elle tient des propos qui pourraient surprendre sur l'homosexualité, la Révolution française, Mai 68, l'interdit.
Duras parle du projet Agatha, l'histoire d'un inceste pendant des vacances d'été, en pensant à sa relation avec son frère adoré, tué à 28 ans pendant la guerre. Elle débat avec Yann Andréa :
« Je montre ce qui n'est pas montrable », « c'est une époque très pauvre » car « tout tend maintenant à interdire l'interdiction ». Elle parle avec une grande liberté du désir, « un échange impossible entre deux sexes différents », et de l'homosexualité, « une relation masturbatoire », « misérable ». À propos de l'idée de bonheur étendue à la société, alors que c'est individuel, « la Révolution française n'a fait que du tort à l'humanité. », le marxisme-léninisme est une « connerie monumentale ».
Dans une deuxième partie figure le « brouillon du livre-dit » : ce court texte inédit illustre une technique de Duras qui consiste à réécrire un entretien. On retrouve donc ici certaines phrases et certains thèmes réexprimés : « Libéraliser c'est punir la liberté », ou : « On n'a jamais autant fait l'amour et jamais le désir n'a été aussi rare ».
Ces entretiens, qui paraissent à l'occasion du centenaire de la naissance de Marguerite Duras sont inédits dans leur version intégrale : une partie seulement a été utilisée dans le documentaire Duras filme, de Jean Mascolo et Jérôme Beaujour (1981). Ils montrent la parole libre d'un écrivain au sommet de sa force créatrice.