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« Je ne savais pas qu'on tuerait mon père. Aucun enfant ne peut imaginer une chose pareille. Mais ça arrive. J'ai encore du mal à croire qu'à peine trente-cinq grammes d'acier et un gramme de poudre aient pu détruire une famille. Je l'atteste pourtant. Ils ont détruit la mienne. » À onze ans, Sara Jaramillo Klinkert perd son père, avocat colombien, assassiné par un tueur à gages. Rien ne sera plus jamais comme avant. La petite fille privilégiée, élevée par des parents aimants dans une somptueuse villa entourée de végétation luxuriante, est soudain obligée de quitter l'enfance.
Comment devenir adulte lorsque la violence a terrassé l'innocence ? Comment parler à sa mère, qui doit élever seule ses cinq enfants ?
Loin de la plainte et de la lamentation, l'autrice remonte le fleuve de ses souvenirs d'enfant pour affronter ses traumatismes et ceux de ses frères. Chapitre après chapitre lui revient l'odeur capiteuse du manguier qui trônait dans son jardin, le crépitement des galettes de maïs de sa mère, la cabane aux longues branches construite par son père, transformant le chagrin en force, la reconstruction et la résilience en un cri universel.
Porté par une langue à la fois sobre et sensuelle, Comment j'ai tué mon père se lit en un seul souffle et laisse le lecteur sans voix.
Traduit de l'espagnol (Colombie) par Anne Plantagenet -
En 1944 et 1945, Witold Gombrowicz, alors exilé en Argentine, écrit en espagnol pour une revue d'inspiration médicale Viva cien anos, une suite de huit articles consacrée à la femme sud-américaine. Il espérait alors trouver un éditeur argentin qui les publierait et « gagner ainsi beaucoup d'agent ». Un espoir malheureusement resté vain à l'époque.
Sept de ces textes furent ensuite publiés en français en 1988 dans la revue littéraire Le Promeneur puis dans le recueil Varia II en 1989.
Aujourd'hui, les huit articles, dont un inédit en France, sont réunis pour la première fois dans un seul et unique volume. 75 ans plus tard, le souhait de Witold Gombrowicz est enfin exaucé ! -
Ils sont trois. Trois enfants des rues de Buenos Aires. Trois petits voleurs, les meilleurs du quartier du Once. Pour eux, rien n'est impossible. Ils ont accepté une mission périlleuse en Uruguay. Arrivés sur place, ils déchantent : enfermés dans une propriété de 60 hectares, ils doivent cambrioler neuf villas protégées par des gardiens armés et des chiens. Pour sortir vivants de cette prison dorée, ils n'ont qu'une option : réussir.
Dans ce roman aux allures de thriller, Lucía Puenzo expose la part d'ombre de l'Argentine et le destin bouleversant de ces enfants, devenus invisibles aux yeux de la société.
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Anne Plantagenet
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Faire les vendanges dans le sud de la France pour voir du pays et gagner un peu d'argent ? Le plan de notre narrateur et de ses trois amis espagnols semble parfait. Et pourtant rien ne va se passer comme prévu. À cause du réchauffement climatique les vendanges sont repoussées d'un mois et la bande d'amis doit s'inscrire dans une boîte d'Intérim... Le voyage tourne vite au cauchemar : on les envoie d'abord dans un élevage de poulets où ils sont chargés d'attraper des volailles apeurées, puis dans un élevage de canards qu'ils doivent vacciner de force, enfin dans un champ de maïs et de champignons où on leur demande d'injecter de drôles de substances aux plantes... Petit à petit, la folie les guette, ils entendent le cri des poulets dans leur sommeil, ne se supportent plus, comme si à leur tour ils perdaient de leur humanité.
Conditions de travail épouvantables, collègues qui meurent brutalement, mystère... les quatre amis découvrent un monde brutal sans foi ni loi, et ont peu à peu l'impression d'être tombés dans un piège dont ils se demandent comment sortir...
Ce voyage initiatique aux allures de thriller - mais non dénué d'humour - montre une France de la précarité et de la fracture sociale, de la puissante industrie agroalimentaire, qu'il dénonce férocement (l'auteur est depuis devenu végane !). Nourri de références littéraires, cinématographiques et musicales, rythmé par une écriture haletante, vive et audacieuse, Les Saisonniers est un texte qui ne laissera personne indemne.
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Tino a onze ans. Il vit à Buenos Aires avec sa mère, son père, sa soeur, Bruno le garde du corps et Irma la bonne paraguayenne, dans une maison bourgeoise cossue, sous surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Car sa famille n'est pas comme les autres : son père, Razzani - dont le plat préféré est la langouste au jerez -, est un des hommes les plus puissants du pays. Ce qui inquiète Maia, une amie d'école avec laquelle Tino entretient un jeu amoureux. Jusqu'au jour où Razzani fait les gros titres de la presse et que le père de celle-ci, présentateur de l'émission « Le chasseur », l'invite et tente de le démolir en direct. Tout s'effondre autour de Tino : et s'il ne connaissait pas son père ? Qui est cet inconnu qui l'a élevé ? Pourquoi tous ces mensonges ? Et quand l'homme le plus recherché du pays prend la fuite, c'est toute sa famille qui s'effrite : la soeur, anorexique et sous antidépresseurs, la mère, qui refuse de voir la réalité en face et Tino qui fait l'expérience de la disgrâce.
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Lala, une jeune adolescente issue de la bourgeoisie intellectuelle de Buenos Aires, renfermée et solitaire, tombe amoureuse de la Guayi, jeune paraguayenne de dix-sept ans au service de sa famille, et qui porte en elle une histoire bien mystérieuse. Lorsque Lala découvre que son père a des relations sexuelles avec la Guayi, elle décide de le tuer. Tout simplement. En mettant plus qu'il ne faut de Kétamine dans son verre de lait. Pour son bien.
Après le meurtre, elle fuit vers le Paraguay où les deux jeunes filles avaient prévu de construire une maison près du lac d'Ypacarai, lieu magique dans lequel vivrait un enfant poisson. Elle plonge ainsi dans le passé de sa fascinante et sensuelle amante, faisant connaissance avec son premier amour - devenu un célèbre acteur paraguayen - et apprenant qu'elle aurait été enceinte d'un enfant que personne n'a jamais vu. Mais le rêve tourne au cauchemar.
La Guayi est arrêtée après la fuite de Lala. Celle-ci revient alors en Argentine pour la faire libérer de prison. Quel qu'en soit le prix.
L'enfant poisson nous entraîne au coeur de la société argentine contemporaine avec ses contradictions et sa violence.
À travers le regard d'un chien, narrateur omniscient qui est partout et voit tout, le lecteur plonge au coeur d'un amour adolescent pur et passionnel qui fustige et écrase les inégalités sociales et les tabous inhérents à nos sociétés modernes.
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Pepino - littéralement, concombre - est un jeune homme petit et désorienté. Il vit dans la Plata, à Buenos Aires, un quartier en marge. Tenant son surnom de la série Señora Maestra, qui mettait en scène une classe d'enfants dans laquelle il jouait un bègue, il est obsédé par son auteur : Santa Cruz.Un soir, alors qu'il a décidé de tuer Bochatón - un chanteur rock sur le retour - pour le faire accéder à la gloire, il rencontre une jeune femme grande et perdue : Twiggy. Schizophrène, droguée et loufoque, elle reconnaît sa solitude dans les yeux de ce garçon aux airs d'orphelin. Ils tombent amoureux. Devenus inséparables, après avoir cru croiser Santa Cruz dans la rue, ils apprennent la mort mystérieuse de Jacinta Pichimahuida, l'institutrice de la série. S'ensuivent des disparitions tragiques d'anciens acteurs, enfants stars, tombés depuis dans l'anonymat. Mais Santa Cruz est-il toujours vivant ? Qui se cache derrière Pepino, celui que personne ne reconnaît jamais ? Lucía Puenzo nous offre avec La malédiction de Jacinta un portrait au vitriol d'une Argentine cernée par la violence et la drogue. Enfants déboussolés d'avoir connu le succès trop jeunes, mère ambitieuses qui confondent leur reflet avec celui de leur progéniture, auteurs de séries à succès vaniteux. Aucun des travers de notre société du spectacle éphémère n'est épargné. Avec un humour noir et décapant, Lucía Puenzo nous propose une vision décalée et extrême d'une civilisation en perte de repères.
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En 1959, sur une route désolée en Patagonie, un médecin allemand pas comme les autres croise une famille argentine ordinaire et lui propose de faire route ensemble, afin d'être moins isolés. Ce médecin n'est autre que Josef Menguele. Très vite, il est fasciné par l'un des enfants, une jeune fille qui porte le doux nom de Lilith et qui est bien trop petite pour son âge. La fascination semble réciproque : elle ne peut quitter des yeux cet homme si cultivé et sophistiqué. Alors, quand il s'installe finalement dans la pension fraîchement ouverte par sa famille d'accueil, tout s'accélère. Surtout lorsque la mère de famille accouche de deux fragiles petites jumelles qu'il faut soigner. Traqué par des agents israéliens, il continue pourtant à vivre tranquillement, allant même jusqu'à investir dans le projet d'usine de poupées du père. Des poupées parfaites. Aryennes. Contrairement à Wakolda.
Wakolda, quatrième roman de Lucía Puenzo, nous entraîne au coeur d'une société argentine infiltrée par l'émigration nazie. En immergeant la figure énigmatique de Menguele dans la vie quotidienne, Lucía Puenzo s'appuie sur les détails les moins visibles de sa personnalité pour faire ressortir avec une grande subtilité l'horreur de sa pensée profonde. Un roman captivant qui entraîne le lecteur sur les routes de la mémoire.