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Prix Femina - Roman Etranger 2024
Sélection Prix Femina étranger *** Sélection Prix Médicis étranger *** Sélection Grand Prix des Lectrices ELLE
Le monologue d'une domestique qui retrace, dans un récit lucide, impitoyable et brutal, les étapes menant au drame qui fera s'effondrer le décor d'une vie " propre ".
" Je m'appelle Estela, vous m'entendez ? Es-te-la Gar-cí-a. "
La fillette meurt. Voici le fait par lequel Estela commence son récit. Estela, qui a quitté sa famille dans le sud du Chili pour la capitale où elle travaille comme employée de maison. Estela, qui s'est occupée pendant sept ans de la jeune victime, l'a bercée, nourrie, rassurée, grondée aussi. Qui connaît chaque étape ayant mené au drame : la chienne, les rats, les aveux, le poison, le pistolet. Chaque étape jusqu'à l'inéluctable.
Un roman psychologique haletant, angoissant et addictif, à travers lequel notre époque se dessine - une société fracturée par les rapports de domination et d'argent, où les uns vivent dans l'ombre des autres. -
Peuplées d'adolescents rebelles, d'étranges sorcières, de fantômes à la dérive et de femmes affamées, les douze histoires qui composent ce recueil manient avec brio les codes de l'horreur, tout en apportant au genre une voix radicalement moderne et poétique.
Une exploration magistrale des abîmes de l'âme humaine et des voies les plus souterraines de la sexualité, du fanatisme, des obsessions. -
Le Dernier Rêve
Pedro Almodovar
- Flammarion
- Litterature Etrangere Flammarion
- 28 Août 2024
- 9782080436788
«Je suis né au début des années 1950, une sale époque pour les Espagnols, mais formidable pour le cinéma et la mode.» Dans ce recueil qui associe récits de fiction et d'autofiction, réflexions et souvenirs, Pedro Almodóvar livre son «autobiographie morcelée, incomplète et quelque peu cryptique». Le Dernier Rêve offre une plongée drôle et poétique dans l'univers du cinéaste de la movida, pour qui tout est matière à récit : les amours, les amants, les muses, les stars de roman-photo et les figures maternelles s'y côtoient dans un flamboyant déchaînement vital. On y retrouve les motifs qui lui sont chers - le rapport au temps, à la religion et au sentiment national, les violences sexuelles, les questionnements sur le genre... - tout en décelant, entre les lignes, son intimité profonde. Écrits entre la fin des années 1960 et aujourd'hui, les douze textes qui composent Le Dernier Rêve proposent une incursion fascinante dans l'imaginaire baroque de l'un des plus grands réalisateurs européens, qui s'invite avec maestria en littérature.
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Un père et son fils traversent l'Argentine par la route, comme en fuite. Où vont-ils ? À qui cherchent-ils à échapper ?
Le petit garçon s'appelle Gaspar. Sa mère a disparu dans des circonstances étranges. Comme son père, Gaspar a hérité d'un terrible don : il est destiné à devenir médium pour le compte d'une mystérieuse société secrète qui entre en contact avec les Ténèbres pour percer les mystères de la vie éternelle.
Un grand livre, où l'Histoire et le fantastique se conjuguent dans une même poésie de l'horreur et du gothique.
Grand Prix de l'Imaginaire 2022.
Prix Imaginales.
Prix Planète SF des blogueurs 2022.
Parmi les meilleurs livres de l'année pour les magazines Point et Lire. -
La petite soeur : Un portrait de Silvina Ocampo
Mariana Enriquez
- Éditions du sous-sol
- Feuilleton Non Fiction
- 22 Août 2024
- 9782364687073
"Dans ce portrait, on trouve une Silvina morcelée, une femme à recomposer."
Affublée de ses lunettes noires à montures blanches, ses éternelles baskets rouges aux pieds, l'insaisissable Silvina Ocampo, à l'instar d'une Clarice Lispector ou d'une Amparo Dávila, est l'une des figures les plus talentueuses et étranges de la littérature sud-américaine.
Fille d'une famille aristocratique argentine, nouvelliste saluée par ses pairs mais méconnue du grand public de son vivant, elle est l'objet de nombreux mythes entourant son oeuvre aussi bien que sa vie privée. Il y a cette langue singulière, qui lui vient peut-être de son éducation francophone.
Il y a la relation particulière qu'elle entretenait avec son mari, Adolfo Bioy Casares. Son amitié changeante et bavarde avec Borges, qui chaque soir dînait chez eux. Ses rapports ambigus avec sa soeur aînée, l'olympienne Victoria Ocampo. Les liaisons qu'on lui prête, entre autres avec la poétesse Alejandra Pizarnik. Et ses prémonitions inquiétantes...
À travers de nombreuses sources et les témoignages de son entourage, Mariana Enriquez questionne les mythes, lève parfois le voile sur les secrets et observe avec une intensité unique la vie de la petite soeur discrète qui aimait à se cacher. Le résultat est le portrait sensible et émouvant d'une femme attachante et sombre, intelligente et doucement perverse, possédant une imagination débordante (et des jambes spectaculaires). L'occasion pour l'autrice de Notre part de nuit de revendiquer avec force l'héritage d'Ocampo, sa grande soeur en littérature. -
Il faut que tout change pour que rien ne change.
C'est ce qu'Irene Vallejo, dans ces brèves chroniques, pointe avec son savoir de philologue, sa plume sans pareille et son ironie aimable.
Convoquant voix et mythes du passé, elle décrypte en virtuose notre époque : clientélisme, exhibitionnisme des réseaux sociaux, oisiveté, indignés, impunité, fragile démocratie, expérience du chagrin ou autres idées contagieuses, sans oublier les ingrédients du bonheur.
Elle questionne les tristesses et les espoirs qui peuplent notre quotidien, avec sa générosité et son désir de comprendre, et nous fait entrevoir cette permanence des choses comme des êtres qui engage notre avenir : les idées changent de peau pour continuer de palpiter : c'est l'art d'unir des univers, une tâche accomplie en coulisses, dans la pénombre.
La proximité des êtres humains, au-delà du temps qui passe, voilà ce à quoi ces instantanés situés mais intemporels nous invitent à réfléchir. La Bruyère appelait cela des Caractères. Irene Vallejo leur donne le nom d'Étincelles : il est, encore et toujours, nécessaire de souffler sur la flamme pour bien distinguer la misère et la grandeur du genre humain. -
En douze nouvelles, Mariana Enriquez dessine d'une main de maître un univers romanesque qui flirte avec l'horreur mais n'y sombre pas. Mêlant petites histoires et grande Histoire, elle évoque par petites touches le passé de l'Argentine - ses morts, ses fantômes -, et déploie une construction narrative où le suspense et l'humour s'entremêlent pour mieux nous faire rire et frissonner du même coup.
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L'Espagne dans un futur proche. Un nouveau parti politique, le Movimiento Ciudadano ¡Soluciones Ya! (MCSY), a remporté haut la main les élections. Celui qui le dirige dans l'ombre est un homme d'affaires prospère qui estime que le Conseil des ministres doit fonctionner à la manière d'un conseil d'administration.
Il a d'ambitieux projets pour redresser le pays.
Après une série d'agressions, un nouveau corps de Vigiles sera créé, et une Grande Panne entraînera un accès limité à Internet. Face aux difficultés, on encouragera la liberté illimitée de consommation. Il s'agira de mesures exceptionnelles, car le pays sera confronté
à de nouvelles formes de pandémie qui exigent de veiller à la sécurité avant toute chose : « La sécurité, c'est la santé. La santé, c'est la vie. La vie est sécurité. »
Seul un groupe de femmes et d'hommes ordinaires osera dénoncer les mensonges du nouveau régime qui prétend que « Tout ira mieux », alors qu'en réalité il impose une dictature ultracapitaliste au pays.
Traduit de l'espagnol par Anne Plantagenet -
Barcelone, XIVe siècle. La cité catalane s'enorgueillit d'un nouveau fleuron gothique : Santa Maria del Mar, la cathédrale de la mer, qui s'élève, pierre à pierre, vers un ciel sans nuages.
Du haut de ses huit ans, le jeune Arnau Estanyol contemple le chantier. À l'image de ce chef-d'oeuvre en devenir, l'ascension de ce fils de paysan exilé, parti de rien, sera fulgurante. Devenu consul et proche du roi, humaniste et philanthrope, il n'oubliera jamais que son destin est placé, depuis sa naissance, sous le signe des tragédies : l'ombre de la Sainte Inquisition plane sur ses ambitions, et la Grande Peste s'apprête à fondre sur le Nord de l'Espagne...
" Fureur et lumière, violences et amours, trahisons et rédemptions : le roman du Moyen Âge catalan mélange avec talent tous les ingrédients des grands récits picaresques. " La Vie -
Les patients du docteur Garcia
Almudena Grandes
- Le Livre de Poche
- Litterature
- 16 Novembre 2022
- 9782253242116
Après la victoire de Franco, le docteur Guillermo Garcia Medina continue de vivre à Madrid sous une fausse identité, fournie par son meilleur ami, Manuel Arroyo Benitez, un diplomate républicain qu'il a sauvé en 1937.
En septembre 1946, Manuel revient d'exil avec la mission d'infiltrer une organisation clandestine destinée à l'évasion de criminels nazis, dirigée depuis le quartier d'Argüelles par Clara Stauffer, allemande et espagnole, nazie et phalangiste. Alors que le docteur Garcia est recruté par Manuel, un autre Espagnol croise le destin des deux amis. Il ne sait pas encore que quelqu'un souhaite prendre son identité pour fuir dans l'Argentine de Perón.Une saga palpitante, nourrie d'espions, d'imposteurs et de rebondissements. Le Monde des livres.Dans la plus pure tradition du roman historique, personnages réels et fictifs, faits avérés ou imaginaires s'entremêlent sous une plume nerveuse et torrentielle. La Croix.Rien ne manque avec ce livre, pour nous emporter. Historia.Traduit de l'espagnol (Espagne) par Anne Plantagenet. -
Comment j'ai tué mon père
Sara Jaramillo Klinkert
- Roman Contemporain
- 1 Février 2024
- 9782266339056
Lorsque le chagrin devient une force et la reconstruction un cri universel.
À onze ans, Sara Jaramillo Klinkert perd son père, avocat colombien, assassiné par un tueur à gages. Rien ne sera plus comme avant. La petite fille privilégiée, élevée par des parents aimants, est soudain obligée de quitter l'enfance. L'autrice remonte le fleuve de ses souvenirs pour affronter ses traumatismes et ceux de ses frères. Lui reviennent l'odeur capiteuse du manguier qui trônait dans le jardin, le crépitement des galettes de maïs de sa mère, la cabane aux longues branches construite par son père, transformant le chagrin en force, la reconstruction et la résilience en un cri universel. -
1568. Si l'Espagne vit son âge d'or, ce n'est guère le cas de ses Maures - les musulmans sont expropriés, battus, humiliés par l'impitoyable Inquisition. La révolte gronde.
À Juviles, royaume de Grenade, un jeune muletier est entraîné dans la tourmente des affrontements à venir. Fils d'une musulmane violée et d'un prêtre aux yeux bleus, rejeté par les deux camps, Hernando le Nazaréen vivra la misère et la gloire, la guerre et les fastes de Cordoue, sans jamais perdre l'espoir de réconcilier les fois et les peuples...
" Une fresque historique fascinante, que l'on compare déjà au Nom de la rose d'Umberto Eco. " Pierre Vavasseur - Le Parisien -
« À mon âge, mes parents avaient une fille de sept ans et un pavillon mitoyen à Ontígola, province de Tolède. Ana Mari avait arrêté de fumer et, avec l'argent économisé, s'était acheté un Thermomix, ce dont je suis jalouse. Quand je dis ça, mes interlocuteurs pensent souvent que je suis débile et moi, en retour, je songe «tu as trente-deux ans, tu gagnes mille euros par mois, tu vis en coloc...» [...] Les dix dernières années nous le montrent et on refuse de le voir. Nous sommes la première génération qui vit moins bien que ses parents. ».
Considérée comme l'une des voix les plus prometteuses de son pays, Ana Iris Simón appartient à une nouvelle génération d'écrivains qui s'est politisée lors de la crise financière de 2008. Feria, son premier roman, est une brillante réflexion sur le sens de la vie doublée d'une magnifique déclaration d'amour à la famille et à la terre. -
À la fin de la guerre civile, survivre est compliqué pour Manolita dont le père et la belle-mère sont en prison et dont le frère Antonio, vit caché dans un tablao de flamenco. Elle a dix-huit ans et la charge de ses deux soeurs et de deux très jeunes demi-frères! L'arrivage de deux machines à polycopier de l'étranger dont le mode d'emploi est incompréhensible va nécessiter sa coopération. Son frère, qui entend continuer la résistance par de la propagande clandestine, l'envoie rencontrer la seule personne capable de les aider. Mais ce génie de la mécanique, un jeune homme timide et peu séduisant, se trouve en prison. Et pour le rencontrer, Maria doit l'épouser. Ce sera le premier de ses trois mariages. Un nombre considérable d'événements auront lieu avant que ne soit célébré son troisième et dernier mariage !
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L'histoire racontée dans ce roman est parfaitement invraisemblable. Et pourtant, elle s'est produite.
Comment une sculpture pesant près de trente-huit tonnes, signée par l'un des artistes les plus célèbres de la planète, a-t-elle pu disparaitre du musée Reina Sofía à Madrid ? Commandée en 1986 à Richard Serra, cette oeuvre monumentale a immédiatement été érigée au rang de chef-d'oeuvre avant d'être placée quatre ans plus tard, par manque de place, dans un entrepôt. Et quand on décide en 2005 de s'intéresser de nouveau à elle, elle a disparu...
C'est par la fiction que Juan Tallón décide d'élucider un mystère qui reste à ce jour entier. En donnant voix à près de soixante-dix protagonistes, célèbres ou anonymes mais tous liés d'une manière ou d'une autre à l'étrange disparition, il mène l'enquête. Au rythme d'un thriller enlevé, Chef-d'oeuvre reconstruit une folle affaire qui démontre la puissance narrative et politique de l'art contemporain. -
Une autrice à la fois unique et incontournable. Mariana Enriquez Chela Stradolini passe en revue une malle remplie de papiers, de photos et de souvenirs, dans le grenier de la maison de son enfance. La redécouverte de ces trésors perdus la ramène dans l'Argentine des années 1920, à La Plata, où cette enfant surdouée, aussi monstrueuse qu'attachante, a le malheur d'être née laide alors que sa soeur, Lula, petite fille parfaite dans cette riche famille aristocratique, accapare toute l'affection de ses parents. Trouvant refuge dans les combles de la maison des gens , comme elle l'appelle, Chela grandit aux côtés d'animaux qu'elle recueille, puis de son frère, Juan Sebastian, un enfant nain, incapable de parler, lui aussi rejeté par leurs parents et qu'elle accueille dans son monde.
Dans ce roman publié en Argentine en 1992 et enfin traduit en français, Aurora Venturini, figure littéraire aujourd'hui redécouverte à l'international, interpelle et émerveille par sa prose d'une puissante singularité, crue et subversive. -
En 1944 et 1945, Witold Gombrowicz, alors exilé en Argentine, écrit en espagnol pour une revue d'inspiration médicale Viva cien anos, une suite de huit articles consacrée à la femme sud-américaine. Il espérait alors trouver un éditeur argentin qui les publierait et « gagner ainsi beaucoup d'agent ». Un espoir malheureusement resté vain à l'époque.
Sept de ces textes furent ensuite publiés en français en 1988 dans la revue littéraire Le Promeneur puis dans le recueil Varia II en 1989.
Aujourd'hui, les huit articles, dont un inédit en France, sont réunis pour la première fois dans un seul et unique volume. 75 ans plus tard, le souhait de Witold Gombrowicz est enfin exaucé ! -
Les secrets de Ciempozuelos
Almudena Grandes
- JC Lattès
- Litterature Etrangere
- 20 Avril 2022
- 9782709668552
1954. Le jeune psychiatre Germán Velázquez revient en Espagne pour travailler à l'asile pour femmes de Ciempozuelos, à la périphérie de Madrid. Après avoir fui la victoire des nationalistes en 1939, Germán a vécu quinze ans en Suisse, chez un psychiatre juif lui-même en exil.
À Ciempozuelos, Germán retrouve une patiente qui l'avait fasciné, enfant, quand son père la soignait : Aurora Rodríguez Carballeira, paranoïaque qui a assassiné sa propre fille. Il y fait également la connaissance d'une aide-soignante, María Castejón, à qui doña Aurora a appris à lire et à écrire. Attiré par María qui le repousse, Germán la soupçonne de cacher de nombreux secrets.
Âmes-soeurs désireuses de fuir leurs passés respectifs, Germán et María aspirent à se donner une nouvelle chance, mais ils vivent dans un pays humilié, où les péchés deviennent des délits, et où la religion et la morale officielle camouflent abus et exactions.
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Bientôt viendront les jours sans toi
David Trueba
- J'Ai Lu
- Litterature Etrangere
- 11 Septembre 2019
- 9782290207147
Le musicien Dani Mosca a 40 ans à la mort de son père, avec qui il a toujours entretenu une relation houleuse. Un an plus tard, il décide de ramener son cercueil dans son village natal, au nord de l'Espagne. Ce voyage, autant physique qu'intérieur, sera l'occasion de dresser un état des lieux de sa vie. Que reste-t-il des moments de grâce et des rencontres décisives ? Des femmes aimées au-delà de l'entendement, des amis d'un jour ou pour l'éternité, d'un père au courage intimidant ?Dans ce roman nourri des éblouissements et des déchirements qui forgent une existence, David Trueba semble poser une unique question : si nous n'avons pas été à la hauteur de nos idéaux, faut-il pour autant y renoncer ?
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Faux calme
Maria sonia Cristoff
- Éditions du sous-sol
- Feuilleton Non Fiction
- 6 Septembre 2018
- 9782364682450
Blaise Cendrars écrivit un jour : "Il n'y a plus que la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse." Maria Sonia Cristoff y est née, à trelew, un village de ce monde au bout du monde. Faux calme en est son récit du retour au pays natal, mystérieux et mélancolique. À travers ce texte, Maria Sonia Cristoff se fait le porte-voix de ses habitants exclus, prisonniers dans leur isolement, perdus dans l'immensité, exposés à une géographie hostile. Elle nous entraîne à la rencontre de personnages fantasmatiques au coeur de villages fantômes, tels ce kiosquier schizophrène qui attend un bus qui ne vient jamais, cet adolescent décharné faiseur de miracles, ou encore cette jeune femme en fuite, dont on ne connait pas les raisons.
Mêlant carnet de voyage, chroniques désenchantées et portrait humaniste, Maria Sonia Cristoff relie avec brio l'errance de Sebald, les carnets de Chatwin, le regard de Maspero à l'absurdité des pièces de Beckett. Récit initiatique d'une grande modernité, à mille lieues des guides touristiques, Faux calme offre au lecteur le vrai visage de la Patagonie et une profonde méditation sur le temps, une mélancolie des ruines en mouvement.
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Faire les vendanges dans le sud de la France pour voir du pays et gagner un peu d'argent ? Le plan de notre narrateur et de ses trois amis espagnols semble parfait. Et pourtant rien ne va se passer comme prévu. À cause du réchauffement climatique les vendanges sont repoussées d'un mois et la bande d'amis doit s'inscrire dans une boîte d'Intérim... Le voyage tourne vite au cauchemar : on les envoie d'abord dans un élevage de poulets où ils sont chargés d'attraper des volailles apeurées, puis dans un élevage de canards qu'ils doivent vacciner de force, enfin dans un champ de maïs et de champignons où on leur demande d'injecter de drôles de substances aux plantes... Petit à petit, la folie les guette, ils entendent le cri des poulets dans leur sommeil, ne se supportent plus, comme si à leur tour ils perdaient de leur humanité.
Conditions de travail épouvantables, collègues qui meurent brutalement, mystère... les quatre amis découvrent un monde brutal sans foi ni loi, et ont peu à peu l'impression d'être tombés dans un piège dont ils se demandent comment sortir...
Ce voyage initiatique aux allures de thriller - mais non dénué d'humour - montre une France de la précarité et de la fracture sociale, de la puissante industrie agroalimentaire, qu'il dénonce férocement (l'auteur est depuis devenu végane !). Nourri de références littéraires, cinématographiques et musicales, rythmé par une écriture haletante, vive et audacieuse, Les Saisonniers est un texte qui ne laissera personne indemne.
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Une semaine en octobre
Elizabeth Subercaseaux
- Flammarion
- Litterature Etrangere Flammarion
- 25 Août 2008
- 9782081214583
Clara écrit régulièrement sur un cahier que son mari, Clemente, lit en cachette. Elle s'y met en scène à la première personne. Ce n'est pourtant pas un journal intime puisqu'elle mélange des faits vrais à d'autres épisodes manifestement inventés. Dès les premières pages, Clara se représente en compagnie d'un amant, liaison interrompue par la mort de ce dernier. Fiction ou réalité ?
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À Madrid aujourd'hui, une adolescente, un cadre au chômage, un vieux professeur de piano et un footballeur argentin vont tour à tour éprouver le désir de gagner et la douleur de perdre.
Criminels, prostituées, petites gens et sans-papiers côtoient hommes d'affaires et célébrités dans ce grand roman choral sublimé par la prose charnelle et incisive de David Trueba. Nourri d'une foule de personnages, toutes générations et classes sociales confondues, Savoir perdre brosse un portrait décapant, lucide et désenchanté de notre époque, de ses rêves de victoire et de ses innombrables défaites.
" Un grand roman. On retrouve chez Sylvia la spontanéité désarmante, l'infinie tendresse que Truman Capote prêtait à l'héroïne de Breakfast at Tiffany's. David Trueba au sommet de sa maturité."
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Le 24 mars 1994, en pleine guerre de Bosnie, Ana Mladic', 23 ans, brillante étudiante en médecine, est retrouvée morte d'une balle dans la tête dans la maison où elle habitait avec ses parents à Belgrade. On découvre à ses côtés le pistolet préféré de son père, le général Ratko Mladic', que la presse étrangère surnomme déjà «le boucher des Balkans». L'enquête conclut à un suicide ; la rumeur, elle, prétend que par cet acte désespéré la jeune femme aurait voulu mettre fin à la guerre en envoyant un message à ce père tant aimé. Cependant, sa mort obtient l'effet inverse : éperdu de douleur et de rage, Ratko Mladic' entreprend alors le siège de Srebrenica.
À travers le destin tragique d'Ana Mladic', dont elle tisse subtilement chaque fil, Clara Usón nous plonge ici au coeur même de notre mémoire européenne la plus récente. Elle nous rappelle le passé flamboyant et douloureux de cette région du monde qui s'appelait la Yougoslavie et, sans parti pris ni manichéisme, mêlant habilement les faits historiques et les péripéties d'une fiction, elle nous dépeint les atrocités de cette guerre hantée par les vieux démons du nationalisme.