Filtrer
Rayons
Support
Langues
Prix
CHRISTINE LECERF
-
Machine arrière
Robert Menasse, Christine Lecerf
- Verdier
- Litterature Allemande
- 4 Septembre 2003
- 9782864323921
A Komprechts, village autrichien proche de la frontière tchèque, la situation n'est pas brillante en ce début d'année 1989 : après la carrière, c'est la verrerie qui risque de fermer. König, le maire, croit trouver le remède dans la reconversion du village en haut lieu de tourisme vert. Un musée de la Pierre rappellera le souvenir de la carrière. Mais la vieille madame Nemec, qui a toujours vécu à proximité, acceptera-t-elle que l'on transforme sa maison en musée ? Cette même année, Roman rentre du Brésil pour s'installer chez sa mère : celle-ci vient de se remarier avec un garçon à peine plus âgé que lui et d'acheter une ferme pour se lancer dans l'agriculture biologique. Fragmentée, et visionnée par les enquêteurs qui travaillent sur un crime mystérieux à partir d'une vidéo tournée par Roman, c'est toute la réalité confuse d'une région d'Europe centrale à la fin du vingtième siècle qui s'écrit ici à l'aide des touches d'un magnétoscope. Avance rapide, pause ou retour en arrière, telles sont les trois possibilités, sans doute également illusoires, qui s'offrent à la conscience des personnages, au fil d'une narration où enjeux intimes et tensions collectives sont étroitement liés, où le tragique et le grotesque ne cessent de se côtoyer.
-
En 2004, Elfriede Jelinek, romancière et dramaturge autrichienne, obtient le prix Nobel de littérature. Elle est surtout connue pour son roman autobiographique La Pianiste et pour son engagement politique. Ce livre est issu d'un long entretien enregistré, en 2004, à Vienne, par Christine Lecerf. Cette conversation poignante entre deux femmes complices et passionnées de littérature révèle des facettes tout à fait inconnues d'un écrivain lucide, sensible et drôle. Entre elles, il est question du paysage de l'enfance, des charniers de l'histoire, de la langue de l'homme, de la parole de la femme, de la subversion de la phrase et de la vie des mots. Car Elfriede Jelinek est avant tout une virtuose dans l'art de faire avouer à la langue ce qu'elle tait.
-
La pitoyable histoire de Leo Singer ; une trilogie viennoise
Robert Menasse, Christine Lecerf
- Verdier
- Litterature Allemande
- 4 Octobre 2000
- 9782864323273
Vienne, 1965.
Leo Singer, étudiant en philosophie, s'éprend de Judith Katz. Tous deux ont grandi loin d'Autriche, au Brésil, où leurs parents, avant la guerre, ont fui le nazisme. Leo croit avoir trouvé en Judith la femme de sa vie, mais il ne cherche dans l'amour que l'énergie nécessaire à la réalisation de son grand oeuvre philosophique, dont l'ambition démesurée, teintée d'hégélianisme caricatural, serait de mettre un point final à l'histoire de la pensée.
Grande lectrice du Tristram Shandy de Sterne, Judith saisit les ridicules de Leo, mais elle se laisse attendrir par cet étrange chevalier servant. De Vienne à São Paulo, en passant par Venise, l'histoire de Judith et de Leo ira pourtant d'échec en échec. C'est que Leo a construit sa vie pitoyable, comme son oeuvre inexistante, sur le mensonge et les faux-semblants. Même la chance qui, à São Paulo, fera de lui un homme riche, ne servira qu'à mettre en évidence son impuissance fondamentale, jusqu'aux ultimes péripéties de ce roman riche en rebondissements.
A mi-chemin entre Robert Musil et Woody Allen, avec un talent de conteur hors du commun, l'humour féroce de Robert Menasse dresse le constat tragi-comique de la faillite d'un intellectualisme dévoyé avide de penser la fin de l'histoire, et qui sombre dans la bêtise par soif d'absolu.
-
Chacun peut dire Je ; nouvelles de la fin de l'après-guerre
Robert Menasse
- Jacqueline Chambon
- 4 Septembre 2011
- 9782330000356
Le jour ou J. F. Kennedy a été tué, le jour où la RAF a enlevé un industriel, le jour où le mur est tombé . autant d'événements qui croisent nos propres histoires d'amour ou de séparation, de mariage ou de deuil. Chacun était quelque part lorsque ça s'est passé. Chacun peut dire Je.
Dans ces nouvelles, toute une génération peut se reconnaître, celle qui est née après la Seconde Guerre mondiale, a vibré en 1968 pour les idéologies gauchistes qui foisonnaient dans les universités et qui, en 1989, bouche bée devant son poste de télévision, a assisté en direct à la chute du Mur de Berlin, à la fin de l'ordre de l'après-guerre. Entre deux voyages, une rupture sentimentale, un colloque d'écrivains et une ballade dans Vienne, Robert Menasse nous dresse le portrait de héros qui voient l'histoire s'inviter au plus intime de leur existence. Comment intervient sur la vie d'un homme un événement de portée internationale : le jour où Kennedy a été assassiné, le jour où la Fraction Armée rouge a enlevé un industriel, le jour de la chute du Mur, ou plus prosaïquement le jour où l'équipe de foot grecque a été championne d'Europe... Chacun était quelque part quand quelque chose se passait. Celui qui le raconte dit "je" parce que c'est comme s'il y était. Chacun peut dire "je".
Alliant une liberté de ton très contemporaine à l'élégance et à la légèreté de l'esprit viennois, ces nouvelles illustrent comment, à l'ère des médias triomphants, nous vivons désormais les grands événements en direct, et comment notre conscience historique s'en trouve profondément bouleversée.
-
à l'évidence, le chien mou et pataud oublié ce soir-là chez truman capote a l'âme russe : il suit immédiatement le célèbre danseur noureev, lorsque celui-ci l'interroge dans sa langue maternelle.
rebaptisé oblomov, il a désormais la belle vie : allongé sur son coussin de brocart, il suit d'un oeil las les exercices des danseurs à l'opéra et prend sa pâtée dans la porcelaine la plus fine. à la mort de son illustre maître, il est recueilli par une ballerine - qui le surprend une nuit, dressé sur la pointe des pattes... oui, le chien de noureev danse !
-
erika a la peau douce et les yeux bleus.
elle est énorme et légère à la fois. quand ils la voient, les gens sourient, les souvenirs affluent, les langues se délient. pas de doute, erika a le pouvoir de changer la vie de ceux qui la croisent. et c'est bien ce qui va arriver à betty, l'héroïne de ce roman tendre et cocasse, alors qu'en cette veille de noël, elle s'apprête à traverser l'europe pour rejoindre son ex-amant. petite précision : erika est un cochon, un cochon en peluche grandeur nature...