Depuis 1961, la France a mené 20 guerres sur 3 continents et 13 grandes opérations militaires de police internationale. La guerre est un état permanent de la France de la Ve République.
Pour autant, les Français ne le savent pas toujours, car ces opérations sont limitées dans leur ampleur et souvent lointaines. Du Tchad au Mali en passant par le Liban, le Rwanda ou l'Afghanistan, des centaines de milliers de « soldats nomades » ont ainsi été engagés pour la défense de la France. Michel Goya décrit cette « guerre mondiale en miettes » que conduit chaque président pour maintenir notre statut de puissance à travers plusieurs grandes périodes stratégiques et jusqu'aux bouleversements de la guerre en Ukraine. C'est une histoire qui n'a jamais été racontée ainsi, ni surtout analysée de manière critique par un historien et stratégiste, lui-même acteur de certains de ces engagements.
Premier tsar de Russie, Ivan le Terrible (1530-1584) est le personnage noir par excellence, et pourtant bien aimé, de l'histoire russe. Infanticide, tyrannique et paranoïaque, il incarne néanmoins la figure paternelle du souverain, proche du peuple, face aux ennemis et aux abus des puissants.
Héritier du trône de Moscou, il montre des penchants pervers dès l'enfance. Jeune adulte, il fait figure de prince éclairé. La période glorieuse du règne, marquée par les premières conquêtes, semble combler toutes les attentes. Mais les revers de fortune ne tardent pas. Ivan donne alors libre cours à ses moeurs violentes et licencieuses. Massacres et sanglants coups de théâtre ponctuent les vingt dernières années de sa vie.
En restituant la personnalité contrastée d'Ivan, Pierre Gonneau démêle les faits de la légende et met en lumière les aspirations et les tensions d'une époque. La relecture du personnage, comme premier rempart de son pays contre la « russophobie » occidentale, le ramène sous les feux de l'actualité.
On la connaît aujourd'hui surtout comme poète, mais elle compose également des traités de morale. Réputée pour sa défense et illustration de la femme, Christine de Pizan figure parmi les tout premiers penseurs politiques du XVe siècle.
Née à Venise vers 1365, Christine de Pizan arrive à 4 ans à Paris où son père, médecin et astrologue, a été appelé par Charles V. Elle passera presque toute sa vie auprès de la cour, à l'époque brillante et troublée de Charles VI et d'Isabeau de Bavière, du premier humanisme, de la guerre de Cent Ans et du Grand Schisme. Son milieu familial, son goût pour l'étude et la nécessité de gagner sa vie la poussent à écrire.
Avec une grande maîtrise, Françoise Autrand raconte les tribulations de cette observatrice sans complaisance de la société et des pouvoirs.
Les « guerres de Religion » désignent ordinairement les conflits, achevés par huit paix, qui se déroulèrent en France de 1562 à 1598. On a pu faire commencer la période des troubles civils un peu plus tôt, notamment avec la mort accidentelle d'Henri II en 1559, et intégrer les guerres dans les années 1620 pour prendre en compte l'ensemble des violences et campagnes militaires ayant opposé es partis confessionnalisés au début de l'époque moderne. Les affrontements qui se déroulèrent dans les cantons helvétiques autour de 1530, puis dans le Saint-Empire dans les années 1540 et 1550, constituent eux aussi, assurément, des guerres de Religion, et les anciens Pays-Bas basculèrent à leur tour dans la guerre à partir de 1566. Quant à l'Angleterre, elle connut des troubles, mais ne sombra pas dans la guerre civile, ce qui ne l'empêcha pas de participer aux conflits européens, tout comme la monarchie catholique espagnole et les puissances italiennes, à commencer par la papauté. Proposer une approche à la fois nationale et transnationale des affrontements religieux du XVIsup>esup> siècle, en soulignant le poids des circulations et des échanges à travers l'Europe, mais aussi des logiques territoriales de rivalité ou de solidarité, tel est le but de cet ouvrage.
Des Farnèse, on retient le faste, la grandeur, mais aussi l'ascension extraordinaire.Enracinée au Moyen Âge dans la région du lac de Bolsena, au nord de Rome, cette famille de condottieri prend son élan au XVe siècle.
Alexandre, devenu le pape Paul III en 1534, favorise alors les intérêts de son clan. Ses descendants, ducs de Parme, alliés aux plus grandes dynasties, connaîtront des destins de premier plan, à l'image d'Alessandro, petit-fils de Charles Quint, le plus illustre capitaine de son temps, ou d'Élisabeth Farnèse qui accédera au trône d'Espagne au XVIIIe siècle.
Cette saga foisonne de personnages aussi romanesques que la belle Giulia, la maîtresse de Rodrigo Borgia, ou le cruel et débauché Pier Luigi, fils de Paul III. Jean-Marc de La Sablière livre à travers eux un captivant tableau de l'époque.
1515 ? La réponse sonne comme une évidence : Marignan ! Mais qui sait où se trouve Marignan ? Que la bataille se déroule les 13 et 14 septembre ? Qu'elle est remportée contre les Suisses à l'apogée de leur puissance ? Que plus de la moitié des combattants de l'armée française sont des lansquenets allemands ?
À la conquête du lointain duché de Milan, François Ier se jette dans la mêlée au prix de risques insensés, soucieux d'affirmer son attachement aux valeurs chevaleresques. Pourtant, ce n'est ni par ses faits d'armes ni par son courage que le jeune roi a remporté la victoire, mais grâce aux ressources financières colossales que lui procure le peuple le plus nombreux d'Europe.
La plus célèbre bataille de l'histoire de France est enfin racontée, dans un tableau aussi savant que captivant.
Elles vivent dans un monde d'hommes. Reines, favorites ou paysannes, peu importe leur statut : les femmes de la Renaissance connaissent la tutelle d'un père ou d'un mari, la pression d'enfanter, les difficultés du veuvage...
La réalité de la Renaissance, période d'ouverture au monde et de diffusion des savoirs, coexiste avec la violence des guerres de Religion qui embrasent la France. Toutes les femmes éprouvent cette brutalité, quand elles n'y participent pas elles-mêmes. Souvent accusées de tous les maux (adultère, sorcellerie, manipulations...), elles se battent pour vivre leurs passions, faire respecter leurs droits et reconnaître leurs talents.
Sylvie Le Clech explore le destin de quinze femmes issues de toutes les couches de la société. Avec les portraits de Marguerite de Navarre, Vannina d'Ornano ou Jacquette Saddon, sorcière du Berry, elle nous éclaire sur la vie mouvementée et intime des femmes de la Renaissance.
Pendant quinze jours, en février 1580, les habitants de la cité de Romans (Drôme actuelle, Dauphiné d'autrefois) se sont déguisés, masqués de toutes les manières. Ils ont dansé à perdre l'âme, joué, couru, concouru, défilé. Ils se sont défiés entre artisans et notables dans le happening quotidien du Carnaval. Un théâtre populaire et spontané opposait rue contre rue, confrérie contre confrérie. Puis, au terme d'une embuscade, montée par le juge Guérin, personnage de Série Noire, les Romanais se sont entre-tués.Un événement aux significations multiples, que décrypte un grand historien.
Fin août 1572. À Paris, des notaires dressent des inventaires après décès, enregistrent des actes, règlent des héritages. Avec minutie, ils transcrivent l'ordinaire des vies au milieu d'une colossale hécatombe. Mais ils livrent aussi des noms, des adresses, des liens.
Puisant dans ces archives notariales, Jérémie Foa tisse une micro-histoire de la Saint-Barthélemy soucieuse de nommer les anonymes, les obscurs jetés au fleuve ou mêlés à la fosse, à jamais engloutis. Pour élucider des crimes dont on ignorait jusqu'à l'existence, il abandonne les palais pour les pavés, exhumant les indices d'un massacre de proximité, commis par des voisins sur leurs voisins. Car à descendre dans la rue, on croise ceux qui ont du sang sur les mains, on observe le savoir-faire de la poignée d'hommes responsables de la plupart des meurtres. Sans avoir été prémédité, le massacre était préparé de longue date - les assassins n'ont pas surgi tout armés dans la folie d'un soir d'été.
Au fil de vingt-cinq enquêtes haletantes, l'historien retrouve les victimes et les tueurs, simples passants ou ardents massacreurs, dans leur humaine trivialité : épingliers, menuisiers, rôtisseurs de la Vallée de Misère, tanneurs d'Aubusson et taverniers de Maubert, vies minuscules emportées par l'événement.
Prix de la Contre-Allée 2022 Prix Lycéen du livre d'Histoire de Blois 2022 Prix Histoire du Festival Protestant du Livre 2022 Prix de l'Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille 2022
On oublie souvent qu'il y a peu de choses en commun entre le jeune roi Louis XIV, l'adolescent de la Fronde, le monarque rayonnant de 1661, le souverain impérieux de 1685 et le vieillard affaibli des dernières années.
À l'aide de nouvelles sources, Thierry Sarmant fait redécouvrir l'homme, le prince véritable, trop longtemps caché derrière les éloges de ses flatteurs comme derrière les caricatures de ses ennemis. Il brosse ainsi un portrait inédit de Louis XIV, moins « solaire » et moins « noir » que ceux qui l'ont précédé.
D'après les livres d'histoire, l'accession au pouvoir d'Henri IV aurait été la suite logique de la monarchie des Valois : la légitimité du prétendant aurait été incontestable. Pour Fadi El Hage, il n'en est rien, et cette version des faits est amplement contestable. Si le roi de Navarre était un candidat plausible, il y en avait d'autres, et leur légitimité n'avait parfois rien de farfelue. Paris devenue ville ouverte, il lui fallut confirmer qu'il n'était pas qu'un prétendant, mais bel et bien le souverain de l'ensemble des sujets, en dépit de difficultés militaires et de complots qui ne manquèrent pas d'ébranler son autorité voire sa légitimité, finalement consacrée par le poignard de Ravaillac. C'est à une relecture de cette guerre civile sans pitié, émaillée de trahisons et de crimes, où l'unité du royaume a été mise à l'épreuve, que se livre l'historien. Mais sans jamais postuler qu'Henri IV était le seul candidat de ce qu'on pourrait appeler « la légalité ». Ce conflit fut bien sûr de nature guerrière, mais pas seulement. La bataille de la légitimité se jouait aussi sur le terrain des écrits, chacun y allant de sa démonstration et de sa rhétorique pour prouver les droits au trône de l'un plutôt que ceux de l'autre.
Une relecture inédite d'un des événements les plus célèbres de l'histoire de France, et une brèche ouverte dans la mythologie d'un des rois préférés des Français.
Promis au métier d'armes, Armand Jean du Plessis de Richelieu prend l'habit religieux et part à l'assaut des plus hautes sphères politiques. Devenu cardinal puis Premier ministre de Louis XIII, il travaille à l'unification de la France et au renforcement du pouvoir royal. Brillant, clairvoyant, mais aussi ambitieux, il possède toutes les qualités de l'homme politique. Son oeuvre n'a pas seulement marqué le règne de Louis XIII mais aussi le règne suivant : avec le même esprit, son successeur Mazarin a repris et poursuivi sa politique. À la lumière de documents inédits, Michel Carmona dresse un portrait approfondi de ce grand homme d'État - l'une des figures les plus importantes de l'histoire de France.
Créée à la fin du XVe siècle pour résoudre le problème que posait la présence de milliers de juifs convertis dans la péninsule Ibérique, l'Inquisition prit de multiples formes pour imposer un pouvoir qui s'éteindra définitivement en 1834.
Entre 1478 et 1502, Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon obtiennent du pape la création de l'Inquisition, expulsent les juifs et obligent les musulmans du royaume à se convertir. Ces mesures vont dans le même sens : elles visent à instaurer l'unité de foi. Un véritable appareil d'État est alors institué, avec à sa tête l'inquisiteur général assisté de son conseil qui missionne des inquisiteurs dans les districts.
Répression sévère, arrestations, torture de façon quasi systématique, mise à l'index de nombreux ouvrages et autodafés marquèrent l'histoire espagnole.
La reine des biographes. Un grand récit qui offre une histoire inégalée du grand et tragique XVIe siècle.
En six volumes d'exceptions, publiés entre 1994 et 2002 aux éditions de Fallois, Simone Bertière a raconté l'histoire des reines, célèbres ou oubliées, qui ont fait la France de la Renaissance à la fin de la monarchie. Voici l'édition définitive - en un beau et fort volume - des deux premiers consacrés au XVIe siècle qui ont vu s'épanouir comme jamais le pouvoir des femmes avant que les tragédies des guerres de religion n'engagent une éclipse accentuée par l'application de plus en plus rigide de la loi salique. Sous la plume élégante et inspirée de l'auteur entrent notamment et successivement en Majesté Anne de Bretagne, Jeanne de France, Marie d'Angleterre, Claude de France, Eléonore d'Autriche, Marie Stuart, Marguerite de Valois, Louise de Lorraine et naturellement Catherine de Médicis.
Pour cette nouvelle édition de luxe, illustrée de deux forts cahiers hors-texte, la grande historienne a entièrement revu, corrigé et actualisé son texte qui fait, rare en histoire, a été unanimement salué par la critique tout en racontant un très large succès public.
Un maître-ouvrage qui conjugue au plus point la rigueur historique avec l'art du récit.
Rien ne prédestinait Henri de Navarre à devenir Henri IV, roi de France. Le trône de France était bien pourvu en héritiers et l'adhésion de Henri à la Réforme le disqualifiait. Il lui fallut pour y parvenir trente ans et une hécatombe. Son itinéraire est jonché de morts, par la guerre ou la maladie. Il en émerge les mains pures, sans une égratignure. Une chance ? Pour les chrétiens d'alors, tout ce qui advient est dû à la Providence, dont ils sont les agents obligés. Henri, d'une intelligence hors pair, se crut voué par elle à une mission : rétablir la concorde dans un pays déchiré par les guerres de religion.
Un récit fidèle à l'histoire, mais aussi palpitant qu'un roman, retrace au fil du temps son parcours tumultueux. Toute une époque revit, dans sa singularité. Simone Bertière déploie à nouveau son talent de conteuse, rendant clair ce qui est compliqué, redonnant vie aux personnages, restituant le climat des temps anciens. Bref, faisant du lecteur un complice pour un plaisir partagé.
L'univers est gouverné par une loi générale de la putréfaction. Dieu, les anges et toutes les créatures naissent du chaos, comme les vers apparaissent à la surface du fromage. Nous sommes des dieux, et tout est Dieu : le ciel, la terre, l'air, la mer, les abîmes et l'enfer... Tel est le credo qu'un certain Menocchio, meunier du Frioul dans l'Italie du XVIe siècle, eut à défendre devant le Saint-Office avant de périr sur le bûcher. Lecteur infatigable, exégète à ses heures, hérétique malgré lui, il s'était constitué une bibliothèque au hasard des rencontres, hors de toute discipline culturelle, prélevant librement dans les textes, élaborant sa propre vision du monde.Avec cette étude magistrale, devenue un classique de l'historiographie, Carlo Ginzburg inventait la micro-histoire et renouvelait la connaissance d'un monde resté longtemps mystérieux, celui de la culture populaire.
La caricature longtemps imposée de Louis XI (1423- 1483) était celle d'un tyran laid, cruel et fourbe, un bigot lâche, inculte et obscurantiste. Jean Favier nous rappelle qu'avant toute chose, il fut l'un des grands hommes d'État français.
Il y a du Richelieu avant l'heure chez cet homme pour qui la fin justifie tous les moyens. Et s'il est passé à côté de la Renaissance, négligeant l'effervescence intellectuelle qui règne dans les autres cours d'Europe, sa science du gouvernement laisse pantois tous les ambassadeurs. L'homme est stupéfiant, aussi bavard que méfiant. Informé de tout, il prend lui-même les petites décisions comme les grandes. Son principal défaut aura été de ne pas savoir se faire aimer, mais était-ce bien nécessaire ?
Fils de pape, cardinal à dix-sept ans, duc de Valentinois en 1498, César Borgia (1475-1507) fut pour Machiavel l'incarnation du prince idéal de la Renaissance, dissimulant avec art ses desseins, mais ne craignant jamais de fouler aux pieds tout ce qui s'opposait à lui.
Pourchassé par ses ennemis, abandonné par ses anciens alliés, sa vie ne fut qu'excès, sa mort, misérable. À travers le parcours mouvementé de César, c'est toute la Rome des Borgia qui revit sous nos yeux, cette Rome licencieuse où les princes de l'Église s'abandonnent à la luxure et à la dépravation pendant que le Tibre vomit les cadavres des gêneurs. Un enivrant parfum de scandale et de poison.
Un homme à la démesure de son règne (1509-1547).
Grand prix de la biographie historique 2023 Au début du XVIe siècle, quatre jeunes princes hors du commun montent sur les principaux trônes d'Europe. Henri VIII en Angleterre, en 1509 ; François Ier en France, en 1515 ; Charles Quint en Espagne puis dans l'Empire, en 1516 et 1519 ; Soliman le Magnifique dans l'empire ottoman, en 1520. Cette nouvelle génération qui prend le pouvoir a la tranquille arrogance de la jeunesse, mais Henri VIII se distingue de ses contemporains. Car le roi pénètre bientôt dans des territoires où aucun de ses prédécesseurs n'a jamais osé s'aventurer. Si c'est un jeune roi pieux au coeur de l'Europe catholique qui monte sur le trône, c'est un prince schismatique, qui a créé une Église nationale et une nouvelle manière de régner, qui meurt en 1547. Pendant ces trente ans, il aura fait sauter les unes après les autres de multiples digues séculaires : rupture avec la papauté ; exécution de sa seconde épouse, de son principal ministre, de son chancelier, d'un cardinal, de sa cinquième épouse ; tour de vis fiscal sans précédent ; suppression de tous les monastères du royaume ; confiscation de dizaines de palais, de châteaux et de demeures nobles.
Henri VIII est aussi le monarque anglais le plus célèbre parce que son histoire demeure l'une des meilleures que l'on puisse raconter. Tout y est. La violence et le sexe. L'amour et la haine. Le pouvoir et la démesure. L'amitié et la trahison. Le fils écrasé par son père ; le père écrasant ses enfants. Le casting, ensuite, est absolument exceptionnel. Si l'on s'arrête un instant sur le personnage principal, au moment où il monte sur le trône, force est de reconnaître que rarement un roi d'Angleterre aura à ce point incarné la royauté. L'homme est un colosse de près d'un mètre quatre-vingt-dix. Il est jeune - il n'a pas encore 18 ans -, en bonne santé, beau et cultivé, riche et athlétique. Mais, progressivement, cette incarnation parfaite du prince de la Renaissance se mue en tyran sanguinaire ; de jeune premier, il se transforme en vieux-beau, puis en débris. Les premiers rôles féminins n'ont rien à lui envier, qui, pour s'en limiter aux épouses, incarnent différents stéréotypes: la sainte, l'intrigante, la discrète, le laideron, l'allumeuse, le bas-bleu. Les seconds rôles masculins sont également remarquables, du flamboyant et indispensable Thomas Wolsey à l'impénétrable Thomas Cromwell, en passant par le veule et arrogant Thomas Howard ou Thomas More, l'inflexible et souriant martyr. On se promène dans des châteaux tendus de tapisseries de fil d'or ; on poursuit des cerfs à bride abattue ; on voit des chevaliers en armure briser leurs lances en se percutant à pleine vitesse ; des hérétiques sont brûlés, puis écartelés, pendant que les plus brillants esprits du temps débattent sur la paix et l'harmonie ; le roi tente de réitérer les exploits d'Henri V en envahissant la France ; le peuple se soulève contre les réformes religieuses du souverain. Mais le règne est en même temps une tragédie intemporelle et universelle sur l'amour, la famille, la guerre, la liberté de l'esprit, et le pouvoir. Et dans cette histoire, tout est vrai !
Grand prix de la biographie historique 2023
Face à l'éclatante figure de Jeanne d'Arc, la reine Isabeau de Bavière a été peinte comme l'ange noir du XVe siècle. Philippe Delorme rétablit la vérité et nous raconte le destin mouvementé de cette reine complexe et fascinante.
Épouse infidèle, mère indigne, reine félonne, femme dissolue, dispendieuse, désastreuse : l'historiographie traditionnelle n'est pas tendre avec Isabeau de Bavière, épouse du roi Charles VI. N'a-t-elle pas pris pour amant son beau-frère, le duc d'Orléans ? N'a-t-elle pas abandonné son mari frappé de démence et renié son propre fils, le futur Charles VII ? N'a-t-elle pas signé, en 1420, le traité de Troyes qui promit la couronne de France à l'Angleterre ?
S'appuyant sur les archives d'époque, Philippe Delorme défait la légende noire et rétablit la vérité sur cette souveraine injustement conspuée.
Loin de la caricature qu'on a faite de son règne, c'est le destin mouvementé d'une femme forte, complexe et avisée que nous conte le spécialiste des reines de France.
Au cours des XV et XVI siècles, la péninsule Italienne fut le théâtre de onze guerres, toutes parmi les plus violentes du temps. Souvent présenté comme un affrontement voulu par des souverains français aux ambitions chimériques, de Charles VIII à Henri II, ce cycle de guerre a pourtant une réalité européenne. Toutes les grandes puissances du moment étant impliquées, qu'il s'agisse de l'Espagne et des Pays-Bas, du Saint Empire allemand, de la Suisse ou encore de l'Empire ottoman. Par ailleurs, toutes les entités politiques italiennes furent des acteurs majeurs de ces conflits, Naples, Rome, Florence, Venise ou Gênes menant des actions autonomes et tentant de survivre face aux léviathans des XV et XVI siècles.
En rassemblant les meilleurs spécialistes de chaque « pays », ce livre permet ainsi de comprendre ce que furent les guerres d'Italie en sortant d'une perception francocentrée et en donnant à lire toute l'originalité de ce qui fut bien l'un des tout premiers conflits européens. Ce faisant, il invite à repenser bien des événements - la bataille de Marignan, le sac de Rome...- ou des parcours - Machiavel, Charles Quint, le pape Jules II...
Ce livre a pour ambition de publier une source majeure pour la connaissance de l'Orient au XVIe siècle. Le codex 1889 de la bibliothèque Casanatense de Rome est un document unique, dont le grand public ne connaît jusqu'ici que quelques images. Daté du milieu du XVIe siècle, composé de 77 peintures, il est exceptionnel par la qualité de ses peintures, leur abondance et leur originalité. Commandé par des Portugais de Goa, ce codex est le seul document de cette époque à offrir une représentation des peuples orientaux - hommes et femmes - et parfois de leurs coutumes religieuses, des peuples du cap de Bonne-Espérance jusqu'aux Chinois. Nous proposons, ici, une édition commentée dirigée par l'historien Sanjay Subrahmanyam.
L'histoire de la Renaissance a fait une place à l'art de ses grands architectes, Brunelleschi, Bramante ou Delorme. Mais elle n'a eu aucun égard ou presque pour leur pendant maritime. Les mots de la mer et de l'architecture navale, souvent exigeants, semblent former comme un écran à notre connaissance. Pourtant, l'univers maritime fait partie de l'Histoire, de notre horizon culturel. Et plus encore la Méditerranée, ce complexe de mers cher à Fernand Braudel. Au cours de la Renaissance, sans navires, il n'y aurait eu ni commerce entre les rives de la Méditerranée, ni échanges intellectuels, ni guerres.
En s'appuyant sur les écrits des XVe et XVIe?siècles, mais aussi sur les découvertes archéologiques, cette étude réinterroge l'art de la construction et du charpentier de marine. Après un bref retour sur les techniques et leur vocabulaire, le lecteur se laisse porter dans une exploration fine des conceptions navales, pour en saisir les lointaines origines, les innovations, mais aussi les secrets. Croisant les sources, Éric Rieth pose des jalons pour une première histoire de l'architecture navale de la Renaissance, en tenant compte, avec soin et attention, de l'imbrication inextricable des espaces de navigation méditerranéens. Acteur et témoin de l'histoire, le bateau est le signe, visible et tangible, d'une civilisation foisonnante.
On a longtemps dit de Diane de Poitiers, non sans une certaine misogynie, qu'elle fut la maîtresse de deux rois de France, François Ier et son fils Henri II, et qu'elle n'intrigua que pour son propre profit financier.
Mais Didier Le Fur nous explique ici simplement, et avec style, que cette image est faite d'une accumulation d'erreurs et d'approximations - volontaires ou non - reprises puis amplifiées, en fonction des modes, pendant quatre siècles. Il rend ainsi à cette femme passionnante sa réalité, loin des fantasmes entourant les maîtresses royales et décrypte comment sa vie, qui reste sur bien des aspects mystérieuses, a pu prendre une telle place dans l'imaginaire collectif et le roman national.