Oeuvres romanesques complètes Tome 2 (édition Pierre Goubert ; traduction conjointe Guy Laprevotte et Jean-Paul Pichardie)

Traduit de l'ANGLAIS par PIERRE GOUBERT

À propos

Il y a une façon d'évoquer Jane Austen qui pourrait la faire passer pour ce qu'elle n'est pas : une donneuse de leçons. Fille d'un pasteur de province, elle se veut l'écrivain de la raison face aux débordements sentimentaux des auteurs de son temps (Samuel Richardson, Fanny Burney), et cherche à prémunir le lecteur contre les errements du coeur glissant sur la pente de l'égoïsme. À ses portraits tout en nuances, elle ne donne pas pour fond les paysages tourmentés des romans gothiques d'une Ann Radcliffe, mais ceux, apparemment plus paisibles, d'une campagne anglaise dont elle révèle l'arrière-scène : ce monde où les jeunes filles doivent apprendre à diriger leurs sentiments pour atteindre au bonheur rêvé.
Pourtant, ses romans ne sont pas des contes de fées déguisés où l'héroïne finit par épouser le parfait gentleman. Les changements psychologiques subtils et progressifs vécus par les protagonistes contribuent sans doute au plaisir de la lecture, mais ils passent après la joie que procure l'ironie dont Austen fait preuve à l'égard de ses créatures. Douée d'un génie comique certain, celle «qui écrit en cachette derrière une porte grinçante» est, pour Virginia Woolf, l'«un des auteurs les plus constamment satiriques» de son époque. En prenant pour cibles les comportements égoïstes et les petites lâchetés de ses semblables, elle pointe ce que la nature humaine peut avoir de mesquin, de pathétique, de loufoque et d'affligeant.
Les héroïnes elles-mêmes n'échappent pas aux critiques de leur créatrice. Fanny Price est timorée, Anne Elliot influençable, et Emma Woodhouse, qui n'est ni l'une ni l'autre, n'inspirerait pas la sympathie, si Jane Austen n'avait l'art de rendre attachants jusqu'aux défauts qu'elle moque. Ce tour de force, une sensibilité rare et l'audace discrète de son style sont les secrets de son extraordinaire popularité.


Sommaire

Mansfield Park - Emma - Persuasion. Appendices : Serments d'amour, par Elizabeth Inchbald - Chapitre X du volume II de la première version de «Persuasion» - Sanditon - Correspondance.

Rayons : Littérature > Œuvres classiques


  • Auteur(s)

    Jane Austen

  • Traducteur

    PIERRE GOUBERT

  • Éditeur

    Gallimard

  • Distributeur

    Sodis

  • Date de parution

    17/10/2013

  • Collection

    Bibliotheque De La Pleiade

  • EAN

    9782070113811

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    1 392 Pages

  • Longueur

    17 cm

  • Largeur

    10.5 cm

  • Épaisseur

    3.5 cm

  • Poids

    540 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Luxe   Relié  

Jane Austen

Jane Austen a grandi dans une famille de pasteur, entourée de huit frères et soeurs. Bien que vivant modestement, George et Cassandra Austen initient leurs enfants à l'amour de la lecture et la connaissance des arts. Dès l'âge de 11 ans, Jane écrit. Son éducation ainsi que celle de sa soeur Cassandra, dont elle restera très proche jusqu'à sa mort, se fera principalement dans le domaine familial. Elle se met à l'écriture de parodies sentimentales avant de se consacrer aux romans 'Northanger Abbey', 'Raison et sentiment' et 'Orgueil et préjugés' entre 1795 et 1798. En 1801, la famille Austen s'installe à Bath et quatre ans plus tard, le père de Jane décède : l'auteur ne se mariera pas, tout comme sa soeur Cassandra, et consacrera sa vie à l'éducation de ses neveux et nièces. 'Raison et sentiment', 'Orgueil et préjugés' et 'Mansfield park' sont publiés successivement en 1811, 1813 et 1814. Elle laisse derrière elle un roman inachevé, 'Sanditon', emportée par la phtisie à l'âge de 41 ans. L'auteur ne connut pas le succès en son temps et ne fut redécouvert qu'à la fin du XIXème siècle. Aujourd'hui, son talent de peintre des moeurs et de la province anglaise font d'elle un des auteurs pré-victoriens les plus connus.

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